En tant que chrétiens nous avons à établir le Règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aujourd’hui nous recevons l’exemple des Saints Rois Mages.
D’abord les Mages croient à la royauté de celui dont ils ont vu l’étoile. Leur première parole en arrivant à Jérusalem : « Où est le Roi des Juifs qui est né, car nous avons vu son étoile en Orient »
Le devin Balaam l’avait annoncée : « Une Etoile sortira de Jacob, un rejeton s’élèvera d’Israël…il sortira de Jacob un dominateur » (Nombres 24,17).
Cette royauté de celui qu’ils viennent adorer, les Mages vont la faire proclamer par Hérode, les princes des prêtres et les scribes, autrement dit par les détenteurs du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Car, à peine au courant de la démarche des Mages, Hérode réunit les interprètes authentiques de la révélation divine : « il s’enquit auprès d’eux où devait naître le Christ », le Christ c’est-à-dire l’Oint du Seigneur : le Roi était désigné par ce nom !
Bien renseignés les Mages sont partis vers Bethléem la cité royale, car si elle a donné naissance à David, le grand Roi, c’est d’elle que sortira le Chef qui doit régir Israël mon peuple, a dit le Seigneur par son prophète. C’est alors que nos saints voyageurs vont commencer à travailler directement au règne de Notre-Seigneur. D’abord parce qu’ils se soumettent à lui corps, âme et biens « se prosternant, ils l’adorèrent et ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent leurs présents ». Nous ne savons pas combien de temps ils purent consacrer à cette douce intimité avec Jésus, mais assez pour que repartant dans leur pays, ils aient décidé de ne plus avoir de cesse que d’autres partagent désormais leur bonheur et leur fierté d’être au service du Roi du Ciel venu sur terre pour étendre son Règne, selon ce que le prophète Daniel avait proclamé dans leurs contrées au temps de la captivité : « Le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit…il brisera et anéantira tous les royaumes de la terre et lui-même subsistera à jamais » (Daniel 2,44)
Les Mages sont donc prêts à tout braver : c’est St Jean Chrysostome qui affirme à propos de leur entrevue avec Hérode : « alors qu’ils considéraient le roi qu’ils allaient trouver, ils ne craignaient pas le roi qu’ils avaient devant eux ; ils n’avaient pas vu le Christ et déjà ils étaient prêts à mourir pour lui ». On ne peut donc douter de ce qu’ils firent par la suite. Rapportant la très ancienne tradition qui relate le baptême des Mages par l’apôtre St Thomas et leur décision de se livrer à la prédication de l’Evangile, Dom Guéranger fait remarquer avec justesse : « Quand bien même cette tradition n’existerait pas, il est aisé de comprendre que la vocation de ces trois Princes ne devait pas se borner à visiter le Roi éternel manifesté sur la terre : une nouvelle mission, celle de l’apostolat, découlait tout naturellement de la première »
A nous maintenant ! Le Christ nous a été révélé par la lumière de la Foi. Nous nous sommes mis en route vers lui quand nous avons appris à le connaître au cours de notre instruction religieuse. Nous avons rencontré beaucoup de gens qui ne le reconnaissent pas et qui le combattent et le blasphèment.
Nous lui présentons chaque jour notre tribut d’hommage, de prière, d’amour et de sacrifice : du moins il devrait en être ainsi.
A partir de cela, il nous faut prendre à cœur le règne de Jésus chaque jour, dans notre vie, et pour le salut de ceux que Dieu met près de nous ; dans les grandes causes que la Sainte Eglise a proclamées et pour lesquelles elle a invité ses fils à être là (surtout en ces temps où sa voix est si souvent couverte ou changée par ceux qui prétendent la représenter !)
On nous fait bien sentir et constater que les conditions économiques subissent un dur assaut…notre vie matérielle en pâtit et les récriminations vont leur train…
Mais peut-on rester indifférents et inactifs devant les dures conditions faites à notre religion, alors que nous avons tant d’attachement à nos propres commodités.
Que cette solennité de l’Epiphanie enflamme notre courage et plus particulièrement offrons l’or de notre amour ardent à celui en qui nous reconnaissons notre Grand Roi ! Amen