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25 octobre 2020 7 25 /10 /octobre /2020 13:54

   Dans la première encyclique de son long pontificat, le Pape Pie XII rappelait la joie et l’émotion qu’il avait ressentie 40 ans plus tôt, quand tout jeune prêtre, il avait vu paraître l’encyclique ‘Annum Sacrum’ de Léon XIII dans laquelle était prescrite la consécration du genre humain au Cœur sacré du Rédempteur. Fort de ce souvenir et empli de cette pensée le Saint Père déclarait alors saisir cette occasion « pour faire du culte au Roi des rois et Seigneur des seigneurs, comme la prière d’Introït » de son Pontificat ! Car, explique-t-il « cette consécration universelle au Christ-Roi apparaît toujours davantage au regard de notre esprit dans sa signification sacrée, dans son symbolisme riche d’exhortation, dans son but de purification et d’élévation, de raffermissement et de défense des âmes, et en même temps dans sa prévoyante sagesse visant à guérir et à ennoblir toute société humaine et à en promouvoir le véritable bien. » Voilà dans un raccourci saisissant ce qu’à la date du 20 octobre 1939, le grand Pie XII pouvait proclamer des bienfaits d’une consécration au Christ-Roi : purification et élévation - raffermissement et défense des âmes - guérison et ennoblissement et bien véritable de la société humaine.

   Qu’en a-t-on fait de cette consécration ? qu’en fait-on de ce culte au Christ-Roi ?... Qui se passionne pour le règne effectif du Christ ?

Bien sûr, en ce qui concerne les âmes, on ne peut tout de même pas répudier tout l’enseignement de Jésus. Mais le Christ-ROI ! Quant à la société humaine, aller déclarer qu’elle doit reconnaître le Christ son Roi, ce n’est pas très démocratique !

   Or ce silence sur la Royauté de Jésus équivaut déjà à une apostasie. Et déjà les fruits mortels de l’apostasie empoisonnent les individus et la société. Le monde moderne a fabriqué une morale non fondée, forgé un Code artificiel qu’il appela le « droit nouveau » et il a cru possible d’établir une société, on dit même une civilisation, sans lui donner d’assise, ni naturelle, ni surnaturelle. Les consciences individuelles, fières d’une indépendance retrouvée après qu’on eût rejeté le joug de la loi du Christ, se laïcisent de plus en plus, faisant effort pour se passer de Dieu. Pour les peuples, l’Etat n’a plus qu’une fonction : créer des Paradis où l’on puisse endormir les derniers scrupules des consciences dévoyées.

   Ne croyant plus en Dieu, les hommes ne croient plus à rien. Ne servant plus le Christ, ils ne veulent plus de chef. Les chrétiens, l’Eglise elle-même ! sont entrés dans cet effroyable jeu du monde en s’ouvrant à lui. Ce jeu s’appelle le libéralisme. Ce libéralisme qui accepte d’être avec Dieu et de n’être jamais avec Dieu : il se défend d’être contre Dieu ce qui lui permet d’affirmer encore sa ‘communion’ avec le Christ, avec l’Eglise. Or il entend acquérir des gains en dehors de la voie de Dieu quand il se fait le collaborateur naïf mais tenace et têtu des ennemis de Dieu dans le domaine de l’éducation de l’intelligence et de la volonté ( cette prétendue neutralité scolaire) comme sur le terrain social et politique (laïcisme et socialisme). En vérité il disperse les biens communs, le trésor de la Chrétienté.

   Le libéralisme est au fond une négation qui ne s’avoue pas, un refus voilé, estompé : Dieu ne s’y rencontre plus puisque ses droits ne sont plus proclamés, dressés devant la subversion.

   Une journée de fête du Christ Roi est une journée de réflexion. Car, si nous déplorons tant d’abandons, de lâchetés, de trahison autour de nous, même chez ceux qui devraient être nos lumières, craignons aussi de ne pas faire tout ce qu’il faut pour le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ.

   Alors cette journée sera aussi une journée de prière afin que le Seigneur nous arme de nouveau, nous fortifie et nous relance, prêts à combattre sous ses étendards, pour arriver à la victoire comme celle que célébrait cet ancien chant pascal des églises des Gaules : « secoue ces linceuls, jette ce suaire au fond du sépulcre…Délie ces générations captives dans leurs prisons souterraines. Ramène dans les hauteurs tout ce qui avait croulé dans les abîmes ». Si ce chant s’applique à Jésus notre Maître ressuscité, qui ne voit qu’il peut aussi s’appliquer à son armée fidèle chargée dans ce monde de bâtir et de rebâtir pour ce règne qui n’aura pas de fin. Amen

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