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12 juillet 2020 7 12 /07 /juillet /2020 17:30

   La messe de ce dimanche est une véritable messe pascale. Nous nous rendons parfaitement compte, aujourd’hui, que l’avant-messe appartient à la messe proprement dite. Les pensées de l’avant-messe sont, à proprement parler, un exposé de ce qui se passe mystérieusement dans l’action du sacrifice : l’actualisation de l’œuvre rédemptrice et son application à nos âmes.

   L’Évangile est une image de la sainte messe. Le dimanche, il y a aussi « beaucoup de peuple (chrétiens) auprès de Jésus » ; ce peuple est rassemblé dans l’église. Jésus prêche comme autrefois ; il nous parle dans l’Épître, dans l’Évangile, au sermon. Il dit encore : « J’ai pitié de la foule ». La semaine est longue. « Je ne veux pas les renvoyer à jeun de peur qu’ils ne succombent sur la route (de la vie) ». Aussi, il nourrit notre âme du pain de vie. Il est vrai qu’il ne multiplie pas le pain, mais il change le pain en son corps, ce qui est beaucoup mieux !

   La magnifique Épître renouvelle notre bonheur pascal. Par le baptême, nous avons été « greffés sur le Christ par la ressemblance de sa mort », « nous avons été ensevelis avec lui en sa mort ». Nous sommes devenus des hommes nouveaux et nous devons marcher dans une vie nouvelle ». « Nous sommes morts au péché ; ne vivons plus que pour Dieu, dans le Christ Jésus ». Tout ce bonheur pascal, l’Eucharistie doit aujourd’hui le faire revivre en nous.

   L’oraison nous présente une véritable méditation. Dieu doit être mon tout, le commencement, le progrès et la fin. Il est le bon jardinier du jardin de mon âme : il y « sème » l’amour divin, il fait « croître » la vie spirituelle, il « entretient » les plantes des vertus, il sarcle les mauvaises herbes, il arrose, il « protège » les plantes contre les ennemis. Dieu est à la fois le semeur de la vie divine, le soleil qui la fait germer et croître, le jardinier qui la cultive et la protège.

   L’Offertoire est un cantique de procession. Nous portons nos offrandes à l’autel ; cette démarche est le symbole du voyage de notre vie.

   Saint Paul, dans l’Epître a devant les yeux l’idéal du chrétien. Ce serait un paradis sur terre si, de fait, nous n’étions plus soumis au péché. Mais, en réalité, il en est autrement. Sans doute le péché a été pardonné, le péché a été effacé, mais nous n’avons pas retrouvé les privilèges du paradis terrestre. Adam pouvait facilement éviter le péché, car il n’avait pas de tendance mauvaise vers le péché ; il était libre de la concupiscence de la chair. Mais nous, nous ne sommes pas dans l’état d’Adam avant le péché originel. Si le péché est effacé, l’inclination au mal demeure. Cette inclination nous entraîne sans cesse au péché et nous fait gémir sous le poids de nos faiblesses et de nos passions.

   Dans l’Évangile, le Christ nous dit : Même en tant que rachetés, vous pouvez succomber en route ; c’est pourquoi je vous donne un pain pour traverser le désert de votre pèlerinage : la Sainte Eucharistie. L’Eucharistie suppose ce double état en nous. Nous sommes rachetés, et l’Eucharistie complète le baptême ; mais nous sommes soumis à la faiblesse, c’est pourquoi nous avons besoin du pain de vie dans le désert de la vie. Voilà comment se termine le drame de l’avant-messe.

   Avec la conscience de ces vérités, nous célébrons le Saint-Sacrifice. Ce sont deux âmes qui vont à l’Offrande. L’âme non rachetée fait cette prière : « Dirige mes pas sur tes sentiers afin que mes pieds ne s’égarent pas ». L’âme rachetée souhaite davantage : « Montre les merveilles de ta miséricorde ; tu sauves tous ceux qui ont confiance en toi ». Il en est ainsi, d’ailleurs, dans la réalité. Dans le Saint-Sacrifice, le Seigneur nous montre les merveilles de sa miséricorde. Sur l’autel se tient le divin Agneau immolé et glorifié. Nous sommes élevés par lui et nous avons le droit de nous appeler son peuple saint. Mais, quand nous nous préparons à recevoir le pain de vie, nous nous rendons compte de nouveau des misères et des maux de notre âme et nous en demandons la délivrance. « Seigneur, je ne suis pas digne », s’écrie l’âme non rachetée. « Mais dis seulement une parole et mon âme sera guérie », tel est l’accent joyeux de l’âme rachetée. Et ainsi nous recevons le pain du désert de la vie qui nous « purifie et nous protège », qui nous donne la force de ne pas succomber en route.

   Nous voyons donc, dans cette messe, une alternance de supplications dictées par le besoin de Rédemption et d’accents joyeux inspirés par la certitude de la Rédemption. Où se trouve la solution ? Nous sommes, certes, des hommes rachetés, mais nous portons notre trésor dans des vases fragiles. Saint Paul est pour nous le plus bel exemple. Quand il pense à ses péchés, il est abattu, il sent qu’il n’est pas digne d’être le dernier des Apôtres. Mais cela n’est que le Kyrie ; le Gloria vient ensuite. Alors son âme rachetée s’élève à la certitude joyeuse de sa vocation. Alors, il s’écrie dans son allégresse : Je puis tout en celui qui me fortifie. L’âme non rachetée nous garde petits et humbles. L’âme rachetée nous donne la joie, la force et la victoire. Amen

 

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5 juillet 2020 7 05 /07 /juillet /2020 17:55

   Aujourd’hui, l’Église nous donne un enseignement, et un enseignement très important, que nous devons graver profondément au fond de notre cœur : l’enseignement de l’amour du prochain. Quel est l’idéal que l’Église a devant les yeux ? Une communauté unie dans la charité et dans le Christ. Disons plutôt une famille de chrétiens unie intimement au Christ par la grâce, et dont tous les membres sont unis entre eux par une véritable charité. Et cette famille est justement réunie pour assister au sacrifice de la messe qu’elle offre avec le prêtre.

   Commençons par l’Épître. C’est saint Pierre qui nous parle. Que nous prêche-t-il ? La charité. Songeons bien que la famille chrétienne est rassemblée à la messe ; nous sommes présents et nous entendons de la bouche de saint Pierre, ou de l’Église, les paroles suivantes : « Soyez tous unanimes dans la prière, compatissants, animés de sentiments fraternels, miséricordieux, modestes, humbles. Ne rendez pas le mal pour le mal, ni injure pour injure ; ayez, au contraire, des paroles de bénédiction parce que vous avez été appelés pour recevoir l’héritage de bénédiction ». Réfléchissons à ces simples paroles. Que nous demande l’Église ? Que nous formions une unité. Unité dans la prière, unité dans la charité, unité dans la grâce. Nous avons un Père au ciel ; le Christ est notre Médiateur et en même temps notre Chef, mais aussi notre frère aîné. Pour nous, nous sommes tous frères et sœurs. Et maintenant, la messe, qui est le principal office religieux des chrétiens, nous prions ensemble notre Père. Ce n’est pas la prière de chacun pour soi ; nous prions tous en commun. Mais si nous voulons prier dans l’union, nous devons aussi vivre dans l’union. Ce doit être comme dans une famille unie : quand l’un est malade, tous souffrent. Telle doit être notre vie entre chrétiens. Nous devons avoir les uns pour les autres des sentiments fraternels. Nous sommes frères et sœurs parce que nous le sommes devenus dans le Christ par le baptême. Nous avons une parenté de sang, au sens le plus élevé, car nous participons au sang divin et à la vie divine. Nous devons donc nous supporter mutuellement, nous pardonner, nous montrer volontiers indulgents et humbles.

   Lisons encore la dernière phrase de l’Épître : « Conservez le Seigneur, le Christ saint, dans votre Cœur ». Nous avons ici la seconde union. La première était l’union mutuelle par la charité ; la seconde est l’union avec le Christ. Depuis le baptême, nous avons « revêtu le Christ », comme s’exprime l’Apôtre. De même qu’un habit fait corps avec nous, de même nous sommes intimement unis avec le Christ. Les leçons de l’Épître pourraient réformer toute notre vie sociale.

   L’Évangile est encore plus profond. Le Christ est pour nous le grand docteur de la charité et prononce des paroles graves. La haine fraternelle est considérée, dans son royaume, comme un meurtre, et le Père ne reçoit ni don, ni prière, ni offrande de notre main, si nous sommes les ennemis de nos frères.

   L’oraison nous donne un beau résumé des deux lectures. « O Dieu qui as préparé des biens invisibles à ceux qui t’aiment, répands dans nos cœurs le sentiment de ton amour afin que, t’aimant en tout et par-dessus tout, nous obtenions l’effet de tes promesses qui surpassent tout désir ». Oui, aimer Dieu en tout et par-dessus tout, c’est ce qu’il y a de plus important.

   Considérons aussi la belle progression des cinq chants psalmodiques. Dans l’Introït, l’âme oppressée s’approche du sanctuaire ; elle fait entendre un appel ardent : « ne m’abandonne pas ». Puis vient le cri de confiance du psaume 26 envers le Seigneur qui est notre « grande lumière ». Dans le Graduel, nous sommes déjà à l’abri ; le Seigneur est notre protecteur, nous sommes ses esclaves. Le verset de l’Alléluia nous fait songer au retour du Seigneur. A l’Offertoire, quand nous nous approchons de l’autel qui est le trône du divin Roi, nous remercions le Seigneur. (Le psaume récité dans son entier parle des « voies de vie »). A la Communion, nous chantons de nouveau le psaume de la confiance. Mais nous insistons moins sur la demande. Nous nous écrions, pour ainsi dire, comme Pierre : il fait bon être ici ; nous voudrions comme lui fixer cet heureux instant : « Je ne demande qu’une chose au Seigneur, c’est de demeurer dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ». Et justement la sainte communion nous fait atteindre le but que nous avons recherché pendant toute la messe : l’union avec le Christ et avec les chrétiens. Amen

 

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 18:43

« Aujourd’hui, Simon Pierre monta sur l’arbre de la croix, Alléluia ;

Aujourd’hui, le porte-clefs du royaume du ciel s’en alla joyeux vers le Christ ;

Aujourd’hui, l’Apôtre Paul, la lumière de l’univers, Inclina la tête pour le nom du Christ

Et reçut la couronne du martyre, Alléluia ».

   Le martyrologe romain annonce la fête en ces termes : « A Rome, la naissance au ciel des bienheureux Apôtres Pierre et Paul qui souffrirent sous l’empereur Néron, la même année et le même jour. Le premier fut crucifié dans la ville, la tête en bas, et inhumé au Vatican, près de la voie triomphale où il est l’objet de la vénération de tout l’univers. Le second eut la tête tranchée et fut enseveli sur la voie d’Ostie où il reçoit de pareils honneurs ». Dans l’antiquité, les fêtes des saints étaient toujours célébrées à leur tombeau. Aussi, il y avait aujourd’hui deux offices religieux : au tombeau de saint Pierre et au tombeau de saint Paul. Aujourd’hui, on célèbre les deux Apôtres ensemble et le même jour. Mais comme la messe et l’office d’aujourd’hui s’occupent davantage de saint Pierre, on consacre à l’Apôtre des nations la journée du 30 juin.

   Pierre s’appelait originairement Simon. Son changement de nom fut l’œuvre du Christ lui-même. Cette nouvelle appellation fut annoncée dès la première rencontre de Simon avec le Seigneur et elle devint effective au moment de l’élection des Apôtres. Ce nom devait indiquer l’importance du premier Apôtre pour l’Église et en même temps exprimer ses caractéristiques. L’Apôtre s’appela désormais Pierre (en hébreu Képhas), le rocher. Pierre était né à Bethsaïde, près du lac de Génésareth. Il exerçait avec son frère plus jeune, André, le métier de pêcheur. Il habitait Capharnaüm et était marié. La maison de Pierre fut souvent le théâtre des actions du Seigneur qui, à chacun de ses séjours à Capharnaüm, en faisait sa demeure. Pierre, ainsi qu’André son frère et Jean, fut des premiers disciples de Jésus (Jean 1,40-50). Plus tard, après la pêche miraculeuse sur le lac de Génésareth, le Seigneur se l’attacha d’une manière permanente. Il quitta sa profession et sa famille, et le Seigneur le mit au premier rang des douze Apôtres. Désormais nous le trouvons constamment aux côtés de Jésus, soit comme porte-parole du collège apostolique (Jean VI, 68 ; Math. XVI, 16), soit comme Apôtre privilégié (à la résurrection de la fille de Jaïre, à la Transfiguration, à l’agonie au jardin des Oliviers). Son caractère impétueux l’entraîna souvent à des paroles et à des actes précipités et irréfléchis. Le reniement du Seigneur au moment de la Passion fut pour lui une salutaire leçon qui le détermina à faire disparaître les faiblesses de son caractère. Il devint humble. Le Christ lui remit, après sa Résurrection, la charge de pasteur suprême. Après l’Ascension du Seigneur, il occupe sans conteste le premier rang. Il fait le premier sermon de Pentecôte ; il accepte le premier païen (le centurion Corneille) dans l’Église (Act. Ap., X, 1 sq.). Paul va à Jérusalem pour voir Pierre. Après son évasion miraculeuse de prison (Pâques 42), « il se rendit dans un autre lieu » (sans doute à Rome). A partir de ce moment, les renseignements sont rares. Nous entendons encore parler de sa présence à l’assemblée dite : concile de Jérusalem (Act. Ap., XV, 1 sq.), de son voyage à Antioche (Gal. II, II sq.). Il est certain qu’il a travaillé à Rome comme Apôtre, qu’il a été le premier évêque de cette ville, qu’il est mort à Rome comme martyr et que son martyre a été le crucifiement (67 après J.-C.). D’après la tradition, il fut aussi le premier évêque d’Antioche (v. 22 février, fête de la Chaire). Il est l’auteur de deux Épîtres, les premières lettres pastorales adressées à la chrétienté. Son tombeau est la plus vénérable église de la chrétienté. Sur la coupole brillent ces mots : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ».

Ecoutons Saint Léon le Grand :

« Certes, le monde entier a part à toutes les festivités saintes, car une même véritable foi demande que soit célébré partout dans une commune joie tout ce qui s’est passé pour le salut de tous et que l’on commémore. Mais la fête d’aujourd’hui, indépendamment de la vénération dont elle jouit dans le monde entier, doit être célébrée dans notre ville (Rome) avec une jubilation particulière et extraordinaire. Il faut qu’en ce lieu où les Apôtres ont achevé si glorieusement leur vie, en ce jour anniversaire de leur martyre, règne la plus grande joie ; car ce sont les hommes, ô Rome, par lesquels a brillé pour toi l’Évangile du Christ. Et toi qui étais jadis une maîtresse d’erreur, tu es devenue aujourd’hui un disciple de la vérité. Ce sont tes véritables pères et tes vrais pasteurs, ces hommes qui, pour te transplanter dans le céleste royaume, t’ont fondée bien plus heureusement que ceux qui posèrent tes murs de fondation. L’homme (Romulus) dont tu portes le nom t’a souillée d’un fratricide. Mais ceux-ci t’ont élevée à une si grande gloire que tu es devenue le peuple saint, la race élue, la ville sacerdotale et royale, et, par la chaire de Saint-Pierre, la capitale du monde. Et même par la religion chrétienne, ta souveraineté s’exerce sur un plus vaste domaine que jadis au temps de ta puissance terrestre. Sans doute, c’est par de nombreuses victoires que tu étendis autrefois ta domination sur terre et sur mer ; néanmoins les conquêtes que t’ont procurées les combats guerriers sont bien moins importantes que celles que tu dois à la paix chrétienne ».

  Saint Pierre, Saint Paul, faites qu’il en soit toujours ainsi ! Amen

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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 17:18

   La liturgie de ce jour chante la miséricorde divine à l’égard des hommes. Comme Jésus, qui était venu appeler « non les justes mais les pécheurs », l’Esprit-Saint, qui continue l’action du Christ dans les cœurs, vient établir le règne de Dieu dans les âmes pécheresses.

   Le Bréviaire raconte l’histoire de Saül, que chacun connaît. Lorsque le prophète Samuel devint vieux, le peuple lui demanda d’avoir un roi.

Dans la tribu de Benjamin vivait alors un homme qui avait un fils du nom de Saül ; aucun enfant d’Israël ne l’égalait en beauté et il les surpassait tous d’une tête. Les ânesses de son père s’étant égarées, Saül s’en alla à leur recherche, et arrivant au pays de Rama où demeurait Samuel, il se dit : « L’homme de Dieu me dira où je les trouverai ». Comme il était en présence de Samuel, Dieu dit à ce dernier : « Voici l’homme que j’ai choisi pour régner sur mon peuple ». Samuel dit à Saül : « Les ânesses que tu as perdues il y a trois jours sont retrouvées », et le lendemain, prenant sa corne d’huile, Samuel la répandit sur la tête de Saül, puis il l’embrassa en lui disant : « Le Seigneur t’a oint comme chef sur son héritage et tu délivreras son peuple des mains de ses ennemis qui sont autour de lui ».

   St Grégoire dit que Saül, qui fut envoyé par son père « pour chercher des ânesses perdues, est une figure de Jésus qui fut envoyé par son Père pour chercher les âmes égarées ». Figure du Christ, Saül l’est encore en ce qu’il reçut l’onction royale, sur l’ordre de Dieu, pour délivrer son peuple des ennemis qui l’assaillaient, comme le Christ lui-même, l’Oint par excellence, est venu pour nous délivrer des démons qui cherchent à nous perdre : l’ennemi continue à nous entourer, dit St Grégoire, et à rôder autour de nous pour chercher à nous dévorer.

   On comprend dès lors le choix de l’évangile et de l’épître de cette messe. L’évangile nous montre la brebis perdue, et le bon Pasteur qui la recherche, la met sur ses épaules et la rentre ainsi au bercail. C’est une des plus anciennes représentations de Notre-Seigneur dans l’iconographie chrétienne ; on la trouve déjà dans les catacombes. L’épître expose à son tour les dangers auxquels, brebis du Seigneur, nous sommes toujours exposés : « Veillez, dit St Pierre, car votre adversaire le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer ; résistez-lui, forts de votre foi ». L’avertissement à la vigilance s’accompagne de l’assurance, constamment répétée, que Dieu se fait notre protecteur et que, si nous l’invoquons, il ne saurait nous manquer.

   Nous rappelant le sort de Saül qui finir par s’enorgueillir de sa dignité royale et désobéit à Dieu sans vouloir reconnaître ses torts, réclamons-nous plutôt de notre misère et de notre néant pour demander à Dieu, « sans qui rien ne vaut, rien n’est saint », d’achever en nous son œuvre de miséricorde, « afin que guidés par lui, nous passions au milieu des biens temporels sans perdre les biens éternels ». Amen

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 13:42

   Le Fils unique de Dieu, voulant nous faire participer à sa divinité, a pris notre nature afin de diviniser les hommes, lui qui s’est fait homme.

   En outre, ce qu’il a pris de nous, il nous l’a entièrement donné pour notre salut. En effet, sur l’autel de la Croix il a offert son corps en sacrifice à Dieu le Père afin de nous réconcilier avec lui ; et il a répandu son sang pour qu’il soit en même temps notre rançon et notre baptême : rachetés d’un lamentable esclavage, nous serions purifiés de tous nos péchés.

   Et pour que nous gardions toujours la mémoire d’un si grand bienfait, il a laissé aux fidèles son corps à manger et son sang à boire, sous les dehors du pain et du vin.

   Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l’on ne nous propose plus, comme dans l’ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ?

   Aucun sacrement ne produit des effets plus salutaires que celui-ci : il efface les péchés, accroît les vertus et comble l’âme surabondamment de tous les dons spirituels !

   Il est offert dans l’Eglise pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous.

Enfin personne n’est capable d’exprimer les délices de ce sacrement, puisqu’on y goûte la douceur spirituelle à sa source ; et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable que le Christ a montré dans sa passion.

   Il voulait que l’immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C’est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu’il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l’accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable.

   Pour terminer, faisons nôtre dans notre prière personnelle ces deux belles antiennes de l’office de ce jour : « Que votre esprit est suave, Seigneur ! Pour témoigner votre tendresse à vos enfants, vous leur avez donné du ciel un pain délicieux, comblant de bien les affamés, renvoyant les mains vides les riches dédaigneux » « O banquet sacré ! On y reçoit la Christ, on y fait mémoire de sa passion ; l’âme est comblée de grâce, et le gage de la gloire éternelle nous est donné. » Amen, Alléluia

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 13:41

La fête de ce jour nous oblige à une petite réflexion théologique !!!

  

   Le mystère central de la foi et de la vie chrétienne est le mystère de la Sainte Trinité. Les chrétiens sont baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

   Dieu a laissé des traces de son être trinitaire dans la création et dans l’Ancien Testament ; mais la profondeur de son Être comme Trinité sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison humaine, et même à la foi d’Israël, avant l’Incarnation du Fils de Dieu et l’envoi de l’Esprit Saint. Ce mystère a été révélé par Jésus-Christ et il est à la source de tous les autres mystères.

   Jésus-Christ nous révèle que Dieu est « Père », non seulement parce qu’il est le Créateur de l’univers et de l’homme, mais surtout parce qu’il engendre éternellement en son sein le Fils qui est son Verbe, « reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de sa substance » (He 1, 3).

   L’Esprit Saint que Jésus nous a révélé, est la troisième Personne de la Trinité. Il est Dieu, uni au Père et au Fils, et égal à eux. Il « procède du Père » (Jn 15, 26), qui, en tant que principe sans commencement, est l’origine de toute la vie trinitaire. Il procède aussi du Fils, par le don éternel que le Père fait de lui au Fils. Envoyé par le Père et le Fils incarné, l’Esprit Saint conduit l’Eglise à la connaissance de « la Vérité tout entière » (Jn 16, 13)

   L’Eglise exprime sa foi trinitaire en confessant un seul Dieu en trois Personnes : Père, Fils et Esprit Saint. Les trois Personnes divines sont un seul Dieu, parce que chacune d’elles est identique à la plénitude de l’unique et indivisible nature divine. Elles sont réellement distinctes entre elles par les relations qui les mettent en rapport les unes avec les autres. Le Père engendre le Fils, le Fils est engendré par le Père, le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

   Inséparables dans leur unique nature, les Personnes divines sont aussi inséparables dans leur action. La Trinité a une seule et même opération. Mais dans l’unique action divine, chaque Personne est présente selon le mode qui lui est propre dans la Trinité.

 

Devant ce grandiose mystère notre intelligence doit se contenter de balbutier. Mais cela ne doit nullement nous décourager de prier la Sainte Trinité, et avec la bienheureuse Elisabeth de la Trinité, carmélite de Dijon, disons : « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore…Pacifiez mon âme. Faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice. Amen

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 18:13

   La fête de la Pentecôte, chaque année, nous donne de prier l’Esprit Saint. Nous le faisons au  cours de cette messe.

Mais je pense que beaucoup de chrétiens, le jour de la Pentecôte, sortent de l’église avec une question qu’ils n’ont pas résolue. Ils sortent en disant : « Mais, je suis incapable de parler du Saint Esprit, incapable de le prier personnellement. » En fait, le Saint Esprit, qui est-ce… Que fait-il ?

   Mes frères, si la question se pose pour vous de cette façon, je vais essayer de vous libérer de ce malaise, si malaise il y a, car le jour de la Pentecôte, on ne change pas de Dieu !

Etre chrétien, c’est bien être disciple de Jésus, c’est bien vivre avec Jésus, essayer de marcher à sa suite. La Pentecôte ne nous dit pas le contraire, mais Jésus n’a pas d’autre façon d’être présent aujourd’hui que par son Esprit. Il a vécu 33 ans physiquement au milieu des habitants de Palestine et il est avec nous spirituellement jusqu’à la fin des temps, c’est-à-dire par son Esprit.

Le récit de la Pentecôte que nous venons de lire ne nous dit rien d’autre. Les Apôtres eux-mêmes n’ont plus la présence physique de Jésus, mais Jésus leur donne son Esprit, il est encore avec eux par son Esprit, et ce n’est pas rien.

Dans ce récit les mots et les images se bousculent pour dire ce que le Saint Esprit fait dans le cœur de ceux qui veulent bien être à son écoute. J’en ai retenu deux : le Vent et le miracle des langues.

Le VENT. C’est le premier mot qui nous est proposé dans le récit de la Pentecôte. Le souffle de l’Esprit Saint, tel un vent violent, a ouvert portes et fenêtres du Cénacle. C’est évidemment un langage symbolique. Ce sont les portes et les fenêtres des cœurs qui ont été ouvertes, c’est la peur des Apôtres qui a été balayée. Les Apôtres verrouillés dans le Cénacle par peur des juifs sont sortis, pour annoncer la Résurrection de Jésus. Ces hommes timides qui ne connaissent du monde que le plancher de leur bateau vont affronter les mers, les océans, les tempêtes et les persécutions pour fonder l’Eglise de Jésus-Christ.

Le souffle, le vent, c’est une image très suggestive pour parler de l’Esprit de Jésus en nous. On peut dire que la vie chrétienne, c’est une affaire de « souffle ». Dieu habite en nous comme celui qui nous inspire les bonnes idées ! Par la prière, les chrétiens devraient se remplir « du souffle de Dieu ». C’est bien nous qui conduisons notre vie, mais c’est « une conduite accompagnée. » Autrement dit, une conduite éclairée par l’Esprit Saint, une conduite soutenue par l’Esprit  de force, une conduite alimentée par l’Esprit d’amour.

Ce souffle, c’est souvent dans nos vies comme une brise légère, comme une brise secrète. Chacun de nous a pu bénéficier de ce souffle. L’Esprit Saint vous a peut-être inspiré un jour une démarche de pardon. Ce vent de l’Esprit, comment ne pas le reconnaître quand des hommes se lèvent pour dénoncer une injustice, abattre les barrières du mépris, lutter contre le racisme, créer des liens entre les personnes.

Ce souffle de l’Esprit déborde les frontières de l’Eglise. Il habite le cœur de tous les hommes de bonne volonté. C’est cela la promesse de Jésus : « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps. »

      Voici le second mot sur lequel nous pouvons méditer : il s’agit du « MIRACLE DES LANGUES ». Il faut déchiffrer cet épisode symbolique… tout aussi symbolique que l’image du vent et tout aussi éclairant pour nous dire l’action de l’Esprit Saint.

Rappelez-vous le récit. Ce jour-là, une foule de pèlerins juifs était venue à Jérusalem, de tous les pays environnants. Ils parlaient donc des langues différentes. Mais, en écoutant les Apôtres, ils sont stupéfaits de les entendre dans leur propre langue et chacun de dire : « Nous entendons proclamer les merveilles de Dieu dans notre langue maternelle.

Il n’est pas difficile de deviner ce que cela signifie pour nous aujourd’hui. En cette Pentecôte 2020, y a-t-il quelque chose de plus important à demander à Dieu que son Esprit renouvelle le « Miracle des langues » pour l’Eglise, pour le monde, pour chacun de nous ?

Pour l’Eglise… Miracle des langues. Que l’Esprit Saint lui donne de trouver un langage qui soit compris de tout le monde, de toutes les générations, de tous les continents. Qu’elle trouve, que nous trouvions les mots pour dire la Bonne Nouvelle aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui.

Pour le monde… Miracles des langues. Que l’Esprit Saint fasse que les hommes se comprennent, s’entendent. Que les peuples en conflit trouvent les mots qui les rapprochent, qu’ils parlent un même langage et que cessent les hostilités dont sont victimes tant d’innocents.

Pour chacun de nous…Miracle des langues. Que l’Esprit Saint nous donne à nous aussi, comme au matin de la Pentecôte, « d’entendre les merveilles de Dieu dans notre langue maternelle ». Autrement dit que l’Evangile ne nous reste pas étranger, abstrait, mais qu’il nous parle au cœur.

Miracle des langues. Que l’Esprit Saint nous donne de parler à Dieu dans notre langue maternelle. C’est-à-dire que nos prières cessent d’être des mots prononcés sans y penser, des paroles récitées du bout des lèvres, comme s’il s’agissait d’une langue étrangère.

Miracle des langues. Que l’Esprit Saint nous donne enfin de parler de Dieu dans notre langue maternelle. C’est-à-dire qu’il nous aide à trouver les mots pour rendre compte de notre foi, pour parler de Dieu, de Jésus, de l’Evangile à des enfants, à des jeunes, à des amis, à tous ceux et toutes celles qui nous demandent de « rendre compte de l’espérance qui est en nous ».

Mes frères, nous avons pris le temps d’épeler deux mots, le vent, le miracle des langues, pour nous aider à reconnaître l’action de l’Esprit Saint.

Prenons maintenant le temps de l’invoquer. La liturgie de la Pentecôte se résume dans un cri : « Viens ! »  Que notre prière d'aujourd’hui soit : Viens Esprit de Sainteté, Viens Esprit de Lumière, Viens Esprit de Feu. Amen

 

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 10:44

   La ‘Station’ de ce dimanche, c’est-à-dire le lieu de l’assemblée liturgique, se faisait jadis à Saint-Laurent-hors-les-murs, qui est l’une des cinq basiliques patriarcales de Roma. Dans cette église se trouvent les corps des deux diacres St Laurent et St Etienne. L’oraison du premier (10 août) nous fait demander d’éteindre en nous l’ardeur des vices comme St Laurent surmonta les flammes de son supplice. Et celle du second (26 décembre) nous engage à aimer nos ennemis comme St Etienne qui poussa la charité jusqu’à prier pour ses persécuteurs. Ce sont ces deux vertus : chasteté et charité, que pratiqua par-dessus tout le patriarche Joseph, dont l’Eglise nous conte l’histoire cette semaine dans les leçons du Bréviaire : Joseph résista aux sollicitations de la femme de Putiphar et il aima ses frères jusqu’à leur faire tout le bien qu’il pouvait, leur rendant ainsi le bien pour le mal.

   Mais c’est surtout comme figure du Christ qu’en ce dimanche de Carême la physionomie de Joseph prend un relief tout particulier. On connaît assez l’histoire de Joseph vendu par ses frères, emprisonné et malmené, puis rentrant en grâce, siégeant à la droite du Pharaon, et chargé par lui de gouverner tout son royaume, pour retrouver dans tous ces traits, comme esquissée par avance, la grande figure du Christ dans le mystère de sa passion et de sa résurrection. Familiarisés avec l’histoire symbolique de l’Ancien Testament, nos pères s’y attachaient avec une prédilection qui s’est un peu perdue, comme à un enseignement qui à la lumière de l’Evangile leur faisait mieux comprendre les grands mystères du salut. Lorsqu’on leur lisait les pages où la Bible raconte l’histoire de Joseph « sauveur du peuple », d’emblée ils pensaient au Christ : « Je suis Joseph que vous avez vendu ; mais ne craignez point : Dieu a tout conduit pour que je vous sauve de la mort ».

   Plus d’un texte de la messe d’aujourd’hui pourrait se mettre comme une prière sur les lèvres de Joseph (voyez l’introït, l’oraison, le Trait, l’offertoire) ; en les chantant ou en les récitant, tâchons d’y mettre quelque chose de l’âme confiante et si profondément religieuse que Joseph apportait dans sa prière.

   L’évangile nous montre la Christ chassant le démon du corps d’un possédé ; plus fort que Satan, il le chasse de son domaine et rend aux âmes leur liberté. - Aux Pharisiens qui ne veulent pas comprendre, Notre-Seigneur laisse entendre de la façon la plus claire que l’heure vient où « il attirera tout à lui »  et où « le Prince de ce monde sera jeté dehors ». Il en est cependant, qui, visités par la grâce de Dieu, retombent au pouvoir de Satan et leur dernier état est pire que le premier. Le triomphe du Christ n’en est pas moins assuré : plus il approche de sa passion, plus le Christ l’affirme ; et en approchant de Pâques, l’Eglise se plaît à nous donner les mêmes assurances.

   Pendant le Carême, qui est un temps où la lutte contre le mal est plus intense, il faut que nous chassions le démon de nos cœurs afin que, délivrés de notre mutisme, nous confessions nos péchés pour célébrer la fête de Pâques. Gardons-nous donc de laisser passer l’heure de la grâce. Amen

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9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 07:03

   En ce 2ème dimanche de Carême, l’Eglise nous fait lire à matines l’histoire de la bénédiction solennelle accordée au patriarche Jacob par son vieux père Isaac aux approches de sa mort. Tous les chrétiens connaissent cette belle page de la Genèse, que l’on retrouve dans le missel comme épître de la messe de samedi prochain. A la suite d’Abraham et d’Isaac, c’est Jacob qui, par une disposition providentielle, est choisi de préférence à Esaü, son aîné, pour devenir l’héritier des promesses et des bénédictions divines : « Sois le maître de tes frères ; que les nations se prosternent devant toi ; - Toutes les nations seront bénies en toi et en Celui qui naîtra de toi » (Gen. 27, 29 et 28,14)

   Les Pères n’ont pas manqué de voir dans le Patriarche Jacob évinçant son aîné pour devenir à sa place l’objet des prédilections divines, une figure du Christ, second Adam, devenu, de par Dieu, à sa place le chef d’une humanité régénérée et bénie de Dieu, celui qui est « l’objet de toutes les complaisances » du Père céleste et en qui sont bénies toutes les nations.

   Rapproché du texte de la Genèse, l’évangile de la Transfiguration leur a paru réaliser ce que préfigurait, jusque dans ses détails, le récit biblique de la bénédiction de Jacob. Dieu bénit son Fils revêtu de notre chair, comme Isaac avait béni Jacob revêtu des vêtements de son frère ; et St Augustin, qui fait des peaux de chevreau, le symbole du péché, voit en Jacob qui s’en couvre le cou et les mains, « l’image de Celui qui étant sans péché a pris sur lui ceux d’autrui ». (2ème nocturne de matines)

   On voit comment dans l’histoire de Jacob tout est figuratif du Christ et de l’Eglise. Souvenons-nous que Jésus, le Fils de Dieu, que l’évangile d’aujourd’hui nous montre transfiguré sur le Thabor et l’objet des complaisances du Père, s’est solidarisé avec nous jusqu’à prendre « une chair semblable à notre chair de péché », comme dit St Paul, et qu’il est mort sur la croix pour faire de nous les cohéritiers de sa gloire et des fils bien-aimés de son Père des cieux.

   C’est en Jésus que nous sommes bénis par Dieu ; c’est lui qui est notre aîné, notre chef ; réclamons-nous de lui dans notre prière ; obéissons à sa loi et unissons-nous tous à lui dans notre effort pour nous purifier et élever vers Dieu.

   Et que la vue des grandeurs de Jésus transfiguré nous prépare à contempler bientôt avec un grand esprit de foi les humiliations de sa Passion. Amen

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23 février 2020 7 23 /02 /février /2020 17:01

   L’aveugle-né dont nous parle l’évangile de ce dimanche, est assurément le genre humain, nous dit St Grégoire. Depuis qu’il a été expulsé du paradis en la personne de notre premier père, il ignore les clartés de la lumière surnaturelle et souffre d’avoir été ainsi plongé dans les ténèbres par sa condamnation. C’est Jésus qui, par les mérites de sa passion, doit nous ouvrir les yeux comme pour l’aveugle de Jéricho, et nous délivrer à la fois de la captivité du péché et de l’erreur.

   La foi en Jésus mort et ressuscité, qui mérita à Abraham de devenir le Père de toutes les nations et qui nous permet à tous de devenir ses enfants fait précisément l’objet de l’évangile. Le Christ y annonce sa passion et son triomphe et rend la vue à un aveugle en lui disant : C’est ta foi qui t’a sauvé. « Cet aveugle, commente St Grégoire, recouvra la vue sous les yeux des apôtres pour que le spectacle des œuvres divines affermît la foi de ceux qui ne pouvaient encore saisir l’annonce d’un mystère céleste. Car il fallait qu’en le voyant mourir plus tard de la manière qu’il avait annoncée, ils ne doutassent point qu’il devait aussi ressuscit

   L’aveugle-né dont nous parle l’évangile de ce dimanche, est assurément le genre humain, nous dit St Grégoire. Depuis qu’il a été expulsé du paradis en la personne de notre premier père, il ignore les clartés de la lumière surnaturelle et souffre d’avoir été ainsi plongé dans les ténèbres par sa condamnation. C’est Jésus qui, par les mérites de sa passion, doit nous ouvrir les yeux comme pour l’aveugle de Jéricho, et nous délivrer à la fois de la captivité du péché et de l’erreur.

   La foi en Jésus mort et ressuscité, qui mérita à Abraham de devenir le Père de toutes les nations et qui nous permet à tous de devenir ses enfants fait précisément l’objet de l’évangile. Le Christ y annonce sa passion et son triomphe et rend la vue à un aveugle en lui disant : C’est ta foi qui t’a sauvé. « Cet aveugle, commente St Grégoire, recouvra la vue sous les yeux des apôtres pour que le spectacle des œuvres divines affermît la foi de ceux qui ne pouvaient encore saisir l’annonce d’un mystère céleste. Car il fallait qu’en le voyant mourir plus tard de la manière qu’il avait annoncée, ils ne doutassent point qu’il devait aussi ressusciter » (leçon de matines)

   L’épître, également met en pleine valeur la foi d’Abraham à travers ce magnifique plaidoyer de St Paul d’une foi toute animé par la charité, comme doit l’être la nôtre ; une foi qui s’exécute par amour pour Dieu, confiante en ses promesses, même quand elle ne comprend pas les secrets desseins de Dieu. Ce n’est pas en étant fils d’Abraham par la chair que l’homme est sauvé, mais en l’étant par une foi semblable à celle d’Abraham. « Dans le Christ Jésus, écrit St Paul, ni la circoncision (Juifs), ni l’incirconcision (Gentils), ne servent de rien, mais la foi qui agit par la charité ».

   N’oublions jamais que le mérite de nos œuvres, comme aussi la lumière dont est éclairée notre âme, sont en proportion de notre charité. Préparons donc notre volonté au détachement de tout ce qui s’oppose à la charité divine en elle, afin qu’après avoir entrevu Dieu par la foi sur la terre, nous puissions au ciel « le contempler face à face » dans toute la plénitude de notre amour pour lui. Amen

er » (leçon de matines)

   L’épître, également met en pleine valeur la foi d’Abraham à travers ce magnifique plaidoyer de St Paul d’une foi toute animé par la charité, comme doit l’être la nôtre ; une foi qui s’exécute par amour pour Dieu, confiante en ses promesses, même quand elle ne comprend pas les secrets desseins de Dieu. Ce n’est pas en étant fils d’Abraham par la chair que l’homme est sauvé, mais en l’étant par une foi semblable à celle d’Abraham. « Dans le Christ Jésus, écrit St Paul, ni la circoncision (Juifs), ni l’incirconcision (Gentils), ne servent de rien, mais la foi qui agit par la charité ».

   N’oublions jamais que le mérite de nos œuvres, comme aussi la lumière dont est éclairée notre âme, sont en proportion de notre charité. Préparons donc notre volonté au détachement de tout ce qui s’oppose à la charité divine en elle, afin qu’après avoir entrevu Dieu par la foi sur la terre, nous puissions au ciel « le contempler face à face » dans toute la plénitude de notre amour pour lui. Amen

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