Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 17:37

   Tandis qu’il descend de la montagne, les foules vont au devant du Seigneur ; car elles n’ont pu gravir les sommets. Et le premier qui vient à sa rencontre est un lépreux : à cause de sa lèpre il ne pouvait entendre le si long discours prononcé par le Sauveur sur la montagne. Il faut noter qu’il est le premier cas spécial de guérison : le second rang revient au serviteur du centurion, le troisième à la belle-mère de Pierre accablée par la fièvre à Capharnaüm, le quatrième aux possédés du démon qui sont présentés au Seigneur et dont les esprits sont chassés par sa parole lorsqu’il guérit aussi tous les malheureux.

   « Et voici qu’un lépreux vint se prosterner devant lui en disant... » Après la prédication et l’enseignement, voici, fort à propos, l’occasion d’un signe afin que la puissance du miracle confirme chez les auditeurs la parole qu’ils viennent d’entendre. « Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. » Celui qui fait appel à la volonté ne doute pas de la puissance. « Alors il étendit la main et il le toucha en disant : Je le veux, sois purifié. » Le Seigneur étend la main, la lèpre fuit aussitôt. Observe également combien la réponse est humble et sans jactance. Le lépreux dit : « Si tu veux. » Le Seigneur répond : « Je le veux. » Il avait dit aussi : « Tu peux me purifier » Le Seigneur ajoute ces mots : « Sois purifié. » Il ne faut donc pas, comme le pensent la plupart des Latins, joindre les deux expressions et lire : « Je veux purifier », mais les séparer. Ainsi Jésus dit d’abord : « Je le veux », ensuite il ordonne : « Sois purifié. »

   « Et Jésus lui dit : Garde-toi d’en parler à personne. » Et vraiment, était-il nécessaire d’annoncer en paroles ce que son corps proclamait ? « Mais va, montre-toi au prêtre. » Il le renvoie au prêtre pour différentes raisons. D’abord par motif d’humilité : il veut montrer qu’il témoigne de la déférence aux prêtres. Car la loi prescrivait à ceux qui avaient été guéris de la lèpre d’offrir des présents aux prêtres. Ensuite, à la vue du lépreux purifié ou bien ils croiront au Sauveur, ou bien ils ne croiront pas. S’ils croient, ils sont sauvés ; s’ils ne croient pas, ils seront sans excuse. Et en même temps, Jésus se dégage du reproche qu’on lui inflige très souvent, celui de violer la loi.

Dieu tout-puissant et éternel, jetez un regard favorable sur notre infirmité et étendez la droite de votre majesté pour nous protéger. Amen

 

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2022 7 02 /01 /janvier /2022 14:24

   Grand et admirable mystère ! L’enfant est circoncis, et on l’appelle Jésus. Que signifie ce rapprochement ? La circoncision semble faite, en effet, plutôt pour celui qui doit être sauvé que pour celui qui sauve ; n’est-ce pas le Sauveur qui devrait circoncire plutôt qu’être circoncis ? Mais reconnaissez ici le médiateur entre Dieu et les hommes, qui, dès les premiers jours de son enfance, rapproche les choses humaines des choses divines, ce qu’il y a de plus bas de ce qu’il y a de plus élevé. Il naît d’une femme, mais d’une femme en qui le fruit de la fécondité ne fait point tomber la fleur de la virginité. Il est enveloppé de langes, mais ces langes mêmes sont honorés par les cantiques des Anges, il est caché dans une crèche, mais il est annoncé par une étoile qui brille dans les cieux. En même temps que la circoncision prouve la vérité de l’humanité qu’il a prise, son nom, qui est au-dessus de tout nom, indique la gloire de sa majesté, il est circoncis comme un véritable fils d’Abraham, il est appelé Jésus comme le vrai Fils de Dieu.

   Mon Jésus ne reçoit pas un nom vide et sans effet, à l’instar de ceux qui l’ont reçu auparavant : porté par lui, ce grand nom n’est plus une ombre, il exprime la vérité. L’Évangéliste assure qu’il fut apporté du ciel, ce nom que l’Ange lui avait donné avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. Faites attention à la profondeur de ces paroles : « Après que Jésus fut né. » Il est appelé Jésus par les hommes, lui à qui l’Ange a donné ce nom avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. Il est en effet tout à la fois et le Sauveur de l’Ange, et le Sauveur de l’homme : Sauveur de l’homme, depuis l’incarnation ; Sauveur de l’Ange depuis l’instant de sa création. « II fut, dit l’Évangéliste, nommé Jésus, nom que l’Ange lui avait donné. » « Toute parole est avérée sur la déposition de deux ou trois témoins. » Et cette parole même, abrégée dans les Prophètes, se lit ouvertement dans l’Évangile qui nous montre le Verbe fait chair.
   C’est avec raison que l’enfant qui nous est né est appelé Sauveur, à sa circoncision : c’est alors effectivement qu’il commence l’œuvre de notre salut en versant pour nous son sang immaculé. Les Chrétiens n’ont donc plus à chercher pourquoi le Seigneur Jésus-Christ a voulu être circoncis ; il l’a été pour la même raison qui l’a fait naître et souffrir. Rien de tout cela n’était pour lui, mais tout était pour les élus. Il n’est pas né dans le péché, il n’a pas été circoncis pour être guéri du péché, il n’est pas mort pour son péché, mais à cause de nos fautes. « C’est le nom, dit l’Évangile, dont l’Ange l’avait appelé avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. » Il est appelé de ce nom ; ce nom ne lui est pas imposé, il lui appartient de toute éternité. C’est de sa nature propre qu’il tient d’être Sauveur : ce nom est à lui dès avant sa naissance : il ne le reçoit d’aucune créature angélique ou humaine.

Que notre voix, ô Jésus !vous proclame ; que notre vie exprime vos vertus,
que nos cœurs vous aiment, et maintenant, et toujours. Amen.

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2021 4 30 /12 /décembre /2021 19:28

   L’enfant, né de Marie, couché dans la crèche de Bethléem, élève sa faible voix vers le Père des siècles, et il l’appelle mon Père ! Il se tourne vers nous, et il nous appelle mes Frères ! Nous pouvons donc aussi, en nous adressant à son Père éternel, le nommer notre Père. Tel est le mystère de l’adoption divine, déclarée en ces jours. Toutes choses sont changées au ciel et sur la terre : Dieu n’a plus seulement un Fils, mais plusieurs fils ; nous ne sommes plus désormais, en sa présence, des créatures qu’il a tirées du néant, mais des enfants de sa tendresse. Le ciel n’est plus seulement le trône de sa gloire ; il est devenu notre héritage ; et une part nous y est assurée à côté de celle de notre frère Jésus, fils de Marie, fils d’Ève, fils d’Adam selon l’humanité, comme il est, dans l’unité de personne, Fils de Dieu selon la divinité. Considérons tour à tour l’Enfant béni qui nous a valu tous ces biens, et l’héritage auquel nous avons droit par lui. Que notre esprit s’étonne d’une si haute destinée pour des créatures ; que notre cœur rende grâces pour un bienfait si incompréhensible.

   La marche des récits du saint Évangile contraint l’Église à nous présenter déjà le divin Enfant entre les bras de Siméon, qui prophétise à Marie les destinées de l’homme qu’elle a mis au jour. Ce cœur de mère, tout inondé des joies d’un si merveilleux enfantement, sent déjà le glaive annoncé par le vieillard du temple. Le fils de ses entrailles ne sera donc, sur la terre, qu’un signe de contradiction ; et le mystère de l’adoption du genre humain ne devra s’accomplir que par l’immolation de cet Enfant devenu un homme. Pour nous, rachetés par ce sang, n’anticipons pas trop sur l’avenir. Nous aurons le temps de le considérer, cet Emmanuel, dans ses labeurs et dans ses souffrances ; aujourd’hui, il nous est permis de ne voir encore que l’Enfant qui nous est né, et de nous réjouir dans sa venue. Ecoutons Anne, qui nous parlera de la rédemption d’Israël. Voyons la terre régénérée par l’enfantement de son Sauveur ; admirons et étudions, dans un humble amour, ce Jésus plein de sagesse et de grâce qui vient de naître sous nos yeux.

   La lecture évangélique est d’un choix très ancien, au moins antérieur à la fête de la Purification. A l’origine, avant que les mystères de la sainte Enfance fussent vénérés en des solennités distinctes, selon leur développement chronologique, la liturgie romaine les avait groupés autour de la fête de Noël, selon l’ordre des lectures du saint Évangile.

   Le sentiment le plus naturel de l’âme qui contemple les choses de Dieu, est celui d’une sainte admiration. L’Enfant Jésus était l’objet d’étude continuelle et d’émerveillement pour Marie et Joseph. Et pourtant, il n’avait pas encore ouvert la bouche, il n’avait encore opéré aucun prodige. Que sera-ce quand sa Mère bénie le contemplera sur la Croix ? Si les mystères de condescendance, d’obscurité, de suavité ineffables de la sainte Enfance de Jésus sont si profonds, que même l’âme illuminée de ses saints parents s’y perd, que ne devrons-nous pas faire pour étudier continuellement Jésus, afin de le comprendre intimement ? Un auteur ancien l’appelait : magna quaestio mundi, la grande question du monde, et il en est ainsi, en effet. Il est un mystère réconfortant pour les bons et une question pénible pour les méchants. Ceux-ci voudraient l’ignorer, ils voudraient éluder ses prétentions à la souveraineté universelle, mais c’est en vain. Ils confessent sa divinité précisément en le combattant, car, si Jésus n’était qu’homme et non pas Dieu, ils ne s’inquiéteraient pas tant de le persécuter. Signum cui contradicetur : voilà en trois mots toute l’histoire de Jésus et aussi celle de l’Église. La persécution pourra varier sa tactique et son mode, mais à travers les siècles, au fond de toutes les haines et de toutes les oppressions de l’Église, c’est toujours Jésus qui est le grand persécuté.

   Ô Jésus, ô Roi tout-puissant, tout petit enfant que vous êtes, ô Jésus, ô Roi tout-puissant, régnez sur nous entièrement. Amen

 

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2021 4 30 /12 /décembre /2021 19:25

   Dieu se montre à tous les hommes, en ce moment même, dans l’étroit réduit de la crèche, et sous les langes de l’enfance. La voilà, cette béatitude que nous attendions de la visite d’un Dieu sur la terre ; purifions nos cœurs, rendons-nous agréables à ses yeux : car s’il est enfant, l’Apôtre Paul nous a dit qu’il est aussi le grand Dieu, le Seigneur dont la naissance éternelle est avant tous les temps. Chantons sa gloire avec les saints Anges et avec l’Église.

   Nous aussi, ô divin Enfant, nous joignons nos voix à celles des Anges, et nous chantons : Gloire à Dieu ! paix aux hommes ! Cet ineffable récit de votre naissance attendrit nos cœurs, et fait couler nos larmes. Nous vous avons accompagné dans le voyage de Nazareth à Bethléhem, nous avons suivi tous les pas de Marie et de Joseph, dans le cours de cette longue route ; nous avons veillé, durant cette sainte nuit, attendant l’heureux moment qui vous montre à nos regards. Soyez loué, ô Jésus, pour tant de miséricorde : soyez aimé, pour tant d’amour. Nos yeux ne peuvent se détacher de cette heureuse crèche qui contient notre salut. Nous vous y reconnaissons tel que vous ont dépeint à nos espérances les saints Prophètes, dont votre Église nous a remis, cette nuit même, les divins oracles sous les yeux. Vous êtes le grand Dieu, le Roi pacifique, l’Époux céleste de nos âmes ; vous êtes notre Paix, notre Sauveur, notre Pain de vie. Que vous offrirons-nous, à cette heure, sinon cette bonne volonté que nous recommandent vos saints Anges ? Formez-la en nous ; nourrissez-la, afin que nous méritions de devenir vos frères par la grâce, comme nous le sommes désormais par la nature humaine. Mais vous faites plus encore dans ce mystère, ô Verbe incarné ! Vous nous y rendez, comme parle votre Apôtre, participants de cette nature divine que vos abaissements ne vous ont point fait perdre. Dans l’ordre de la création, vous nous avez placés au-dessous des Anges ; dans votre incarnation, vous nous faites héritiers de Dieu, et vos propres cohéritiers. Que nos péchés et nos faiblesses ne nous fassent donc pas descendre de ces hauteurs auxquelles vous nous élevez aujourd’hui.

   Voici que, dans ce moment même, des bergers invités par les saints Anges arrivent en hâte à Bethléem ; ils se pressent dans l’étable, trop étroite pour contenir leur foule. Dociles à l’avertissement du ciel, ils sont venus reconnaître le Sauveur qu’on leur a dit être né pour eux. Ils trouvent toutes choses telles que les Anges les leur ont annoncées. Qui pourrait dire la joie de leur cœur, la simplicité de leur foi ? Ils ne s’étonnent point de rencontrer, sous les livrées d’une pauvreté pareille à la leur, Celui dont la naissance émeut les Anges mêmes. Leurs cœurs ont tout compris ; ils adorent, ils aiment cet Enfant. Déjà ils sont chrétiens : l’Église chrétienne commence en eux ; le mystère d’un Dieu abaissé est reçu dans les cœurs humbles. Hérode cherchera à faire périr l’Enfant ; la Synagogue frémira ; ses docteurs s’élèveront contre Dieu et contre son Christ ; ils mettront à mort le libérateur d’Israël ; mais la foi demeurera ferme et inébranlable dans l’âme des bergers, en attendant que les sages et les puissants s’abaissent à leur tour devant la crèche et la croix.

    Que s’est-il donc passé au cœur de ces hommes simples ? Le Christ y est né, il y habite désormais par la foi et l’amour. Ils sont nos pères dans l’Église ; et c’est à nous de leur devenir semblables. Appelons donc, à notre tour, le divin Enfant dans nos âmes ; faisons-lui place, et que rien ne lui ferme plus l’entrée de nos cœurs. C’est pour nous aussi que parlent les Anges, c’est à nous qu’ils annoncent l’heureuse nouvelle ; le bienfait ne doit pas s’arrêter aux seuls habitants des campagnes de Bethléem.

   Fils éternel de Dieu ! en présence de la crèche où vous daignez vous manifester aujourd’hui pour notre amour, nous confessons, dans les plus humbles adorations, votre éternité, votre toute-puissance, votre divinité. Dans le principe, vous étiez ; et vous étiez en Dieu, et vous étiez Dieu. Tout a été fait par vous, et nous sommes l’ouvrage de vos mains. O Lumière infinie ! ô Soleil de justice ! nous ne sommes que ténèbres ; éclairez-nous. Trop longtemps nous avons aimé ces ténèbres, et nous ne vous avons point compris ; pardonnez-nous notre erreur. Trop longtemps vous avez frappé à la porte de notre cœur, et nous ne vous avons pas ouvert. Aujourd’hui du moins, grâce aux admirables inventions de votre amour, nous vous avons reçu ; car, qui ne vous recevrait, Enfant divin, si doux, si plein de tendresse ? Mais, demeurez avec nous ; consommez cette nouvelle naissance que vous avez prise en nous. Nous ne voulons plus être ni du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu, par vous et en vous. Vous vous êtes fait chair, ô Verbe éternel ! afin que nous fussions nous-mêmes divinisés. Soutenez notre faible nature qui défaille en présence d’une si haute destinée. Vous naissez du Père, vous naissez de Marie, vous naissez dans nos cœurs : trois fois gloire à vous pour cette triple naissance, ô Fils de Dieu si miséricordieux dans votre divinité, si divin dans vos abaissements ! Amen

Partager cet article
Repost0
19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 14:08

   Si nous avons, selon la foi et la sagesse, l’intelligence des origines de notre création, nous trouverons que l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, afin qu’il imitât son Auteur, et que la perfection première de notre race consiste à ce qu’en nous resplendisse, comme en une sorte de miroir, l’image de la bénignité=bonté divine. C’est sur ce type que la grâce du Sauveur nous refait tous les jours, lorsque ce qui est tombé dans le premier Adam, est relevé dans le second.
    Nous devons à la seule miséricorde de Dieu le bienfait de notre Rédemption ; nous ne l’aimerions pas, « s’il ne nous avait aimés le premier, » et s’il n’eût dissipé les ténèbres de notre ignorance par la lumière de sa vérité. C’est ce que Dieu nous apprend lui-même par le saint Prophète Isaïe : « Je conduirai les aveugles dans une voie qu’ils ne connaissaient pas ; et je les ferai marcher dans des sentiers qu’ils ignoraient. Je convertirai devant eux les ténèbres en lumière, et les chemins tordus en chemins droits ; je ferai ces merveilles pour eux et je ne les délaisserai pas. » Et encore : « J’ai été trouvé, dit-il, par ceux qui ne me cherchaient pas ; je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas. »
    L’Apôtre saint Jean nous explique de quelle manière ce mystère s’est accompli, lorsqu’il dit : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné l’intelligence, pour que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous soyons en son vrai Fils. » Et encore « Aimons donc Dieu, puisque c’est lui qui nous a aimés le premier. » Or Dieu, en nous aimant, nous réforme sur son image ; et, pour trouver en nous des traits de sa bonté infinie, il nous donne des secours, afin que nous puissions faire ce qu’il fait lui-même : répandant les lumières de sa vérité dans notre esprit, et nous enflammant du feu de sa charité, pour que nous ne l’aimions pas seulement lui-même, mais que nous aimions tout ce qu’il aime.

Puisque nous avons péché, et que nous sommes enveloppés dans de mauvaises habitudes invétérées, Jean-Baptiste nous enseigne ce que nous devons faire pour pouvoir fuir la colère à venir. « Faites donc de dignes fruits de pénitence. » Il faut remarquer, dans ces paroles, que l’ami de l’Époux nous avertit de faire, non seulement des fruits de pénitence, mais de dignes fruits de pénitence. Car, c’est autre chose que de faire un fruit de pénitence, et de faire un digne fruit de pénitence. Pour bien parler de ces fruits de pénitence, il faut savoir que quiconque n’a rien commis d’illicite, a le droit d’user des choses licites : et ainsi, en s’exerçant dans les œuvres de piété, il lui est libre d’user, s’il le veut, des choses du monde.
   Mais, si il quelqu’un est tombé dans de grands péchés, il doit d’autant plus se retrancher ce qui est permis, qu’il se souvient d’avoir commis des actions défendues. Et, en effet, les fruits des bonnes œuvres ne doivent pas être pareils en celui qui a peu péché, et en celui qui a péché beaucoup ; ou bien en celui qui n’a jamais commis de crimes, en celui qui en a commis quelques-uns, et en celui qui en a commis un grand nombre. Ces paroles donc : « Faites de dignes fruits de pénitence, » sont un appel à la conscience de chacun, l’invitant à acquérir par la pénitence un trésor de bonnes œuvres d’autant plus grand, qu’il s’est causé de plus grands dommages par le péché.

 Voilà ce que doit donc être notre dernière préparation à la grande fête de Noël. Amen
 

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 10:49

Le dimanche rose. — Ce 3ème dimanche de l’Avent est un dimanche de joie. Comme des enfants qui attendent impatiemment l’Enfant-Jésus, nous ne pouvons plus maîtriser la joie que nous cause la venue du Seigneur ; ce sentiment de joie nous domine. Cette joie est comme une joie de Noël anticipée. La couleur liturgique est au lieu de violet, le rose. Le rose est une atténuation du violet, il tient par conséquent le milieu entre la couleur de la pénitence et celle de la joie ; il signifie une joie modérée, une joie anticipée. On peut, aujourd’hui, à la différence des autres dimanches de l’Avent, orner l’autel de fleurs et faire entendre l’orgue.

   Ces jours exceptionnels doivent être fêtés d’une manière particulière par les amis de la liturgie qui s’efforceront d’en pénétrer tout le sens. Il est à désirer qu’à l’église (vêtements liturgiques, parure de l’autel) et même à la maison (fleurs sur la table) la couleur rose domine ; les pasteurs devraient faire de la décoration de leur église, en ce jour, une prédication muette, une leçon de choses. Très peu de dimanches ont un caractère sentimental aussi marqué.

   Assurément la joie de l’Avent a un fondement plus profond que nous fait découvrir la liturgie de ce jour. Il importe beaucoup que nous comprenions l’idée essentielle de la liturgie d’aujourd’hui. Que veut nous dire l’Église ? Où réside le progrès dans notre préparation de Noël ? Le premier dimanche, la Rédemption apparaissait encore dans le lointain : « Vous verrez venir le Fils de l’Homme. Élevez vos têtes, car votre rédemption approche. » Le deuxième dimanche, l’Église nous montre le divin médecin qui nous dit de lui-même, en expliquant son programme rédempteur, qu’il vient « faire voir les aveugles... ; ressusciter les morts... ». Aujourd’hui, le Précurseur nous crie : « Il est au milieu de vous. » Il est vrai que « nous ne le connaissons pas encore » comme nous le connaîtrons un jour et que nous devons chercher à le reconnaître, maintenant, dans la foi et le mystère. Ce message joyeux est très semblable au message de Noël. Aussi comprenons-nous qu’au-dessus de ce dimanche plane une joie contenue mais intime et profonde, ainsi qu’une grande impression de respect. La liturgie de ce jour comprend comme deux étapes : les deux causes de notre joie. Nous sommes invités à nous réjouir : 1) parce que le Seigneur est proche, 2) parce qu’il est au milieu de nous.

   A proprement parler, il y a ici une contradiction ; comment peut-il être proche et cependant au milieu de nous ? La liturgie seule peut résoudre l’énigme. Par la grâce, il est au milieu de nous, pour la gloire, il est proche. La liturgie est le pont qui conduit de la grâce à la gloire. Considérée du point de vue divin, la liturgie est la voie qui mène à la gloire. Ainsi le Christ est au milieu de nous et en nous parce que nous sommes membres de son corps mystique ; il est également tout proche parce que nous marchons vers sa gloire et sa manifestation. Il est au milieu de nous à la sainte messe, et il est proche, car la vie chrétienne est une révélation continuelle de ce qu’il est, une attente de son retour.

   Oui le Seigneur est proche et donc nous devons continuer notre préparation. C’est pourquoi l’Eglise célèbrera cette semaine, mercredi vendredi et samedi les Quatre-temps d’hiver. Venez Seigneur Jésus. Amen

 

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2021 7 28 /11 /novembre /2021 15:11

« Vision d’Isaïe fils d’Amos, qu’il a vue, touchant Juda et Jérusalem, dans les jours d’Ozias, de Joathan, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda. Écoutez, cieux, et prête l’oreille, terre, parce que le Seigneur a parlé : J’ai nourri des fils et je les ai élevés ; mais eux, m’ont méprisé. Un bœuf connaît son possesseur, un âne l’étable de son Maître ; mais Israël ne m’a pas connu, et mon peuple n’a pas eu d’intelligence. »

   Ces paroles du saint Prophète, ou plutôt de Dieu qui parle par sa bouche, doivent faire une vive impression aux enfants de l’Église, à l’entrée de la sainte carrière de l’Avent. Qui ne tremblerait en entendant ce cri du Seigneur méprisé, méconnu, au jour même où il est venu visiter son peuple ? Il a dépouillé son éclat dans la crainte d’effrayer les hommes ; et, loin de sentir la divine force de Celui qui s’abaisse ainsi par amour, ils ne l’ont point connu ; et la crèche qu’il a choisie pour y reposer après sa naissance n’a d’abord été visitée que par deux animaux sans raison. Sentons-nous, combien sont amères les plaintes de notre Dieu ? Combien son amour méprisé souffre de notre indifférence ? Il prend à témoin le ciel et la terre, il lance l’anathème à la nation perverse, aux fils ingrats. Reconnaissons sincèrement que jusqu’ici nous n’avons point connu tout le prix de la visite du Seigneur, que nous avons trop imité l’insensibilité des Juifs qui ne s’émurent pas quand il apparut au milieu de leurs ténèbres. Ce fut en vain que les Anges chantèrent au milieu de la nuit, que les bergers furent conviés à l’adorer et à le reconnaître ; en vain que les Mages vinrent d’Orient demander où était son berceau. Jérusalem fut troublée un instant, il est vrai, à la nouvelle qu’un Roi lui était né ; mais elle retomba bientôt dans son insouciance, et ne s’enquit même pas de la grande nouvelle.

C’est ainsi, ô Sauveur ! Que vous venez dans les ténèbres, et que les ténèbres ne vous comprennent pas. Oh ! Faites que nos ténèbres comprennent la lumière et la désirent. Un jour viendra où vous déchirerez les ténèbres insensibles et volontaires, par l’éclair effrayant de votre justice. Gloire à vous en ce jour, ô souverain Juge ! Mais gardez-nous de votre colère, durant les jours de cette vie mortelle. — Où frapperai-je maintenant ? dites-vous. Mon peuple n’est déjà plus qu’une plaie. — Soyez donc Sauveur, ô Jésus ! dans l’Avènement que nous attendons : Toute tête est languissante, et tout cœur désolé : venez relever ces fronts que la confusion et trop souvent aussi de viles attaches courbent vers la terre. Venez consoler et rafraîchir ces cœurs timides et flétris. Et si nos plaies sont graves et invétérées, venez, vous qui êtes le charitable Samaritain, répandre sur elles l’huile qui fait disparaître la douleur et rend la santé.

   Le monde entier vous attend, ô Rédempteur ! Venez vous révéler à lui en le sauvant. L’Église, votre Épouse, commence en ce moment une nouvelle année ; son premier cri est un cri de détresse vers vous ; sa première parole est celle-ci : Venez ! Nos âmes, ô Jésus ! ne veulent pas non plus cheminer sans vous dans le désert de cette vie. Il se fait tard : le jour incline au soir, les ombres sont descendues : levez-vous, divin Soleil ; venez guider nos pas, et nous sauver de la mort. Amen

 

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2021 7 21 /11 /novembre /2021 16:45

   Grandiose cette page d’évangile ! Nous sommes invités à comprendre : c’est un signe que ce qui vient d’être dit dans l’évangile recèle un sens mystérieux. Voici ce que nous lisons en Daniel : « Le temps d’une demi-semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation et dans le Temple sera l’abomination de la désolation jusqu’à la fin et la fin sera accordée sur une solitude ». Et à ce propos l’Apôtre dit que l’Homme d’iniquité et l’Adversaire doit se dresser contre tout ce qu’on appelle Dieu et qu’on vénère, osant même se tenir dans le Temple de Dieu, et se donner lui-même pour Dieu ; que sa venue, par l’influence de Satan, détruira et réduira à être délaissés de Dieu ceux qui l’auront accueilli.

   On peut comprendre simplement qu’il s’agit de l’Antichrist ou de l’image de César que Pilate fit placer dans le Temple, ou de la statue équestre d’Adrien qui se dresse encore aujourd’hui au lieu même du Saint des Saints. Dans l’Ancien Testament, abomination signifie aussi idole ; et c’est pourquoi on lui ajoute « de la désolation », parce que l’idole a été fixée dans le Temple en désolation et en ruines.

   On peut entendre l’abomination de la désolation comme toute doctrine perverse. Quand nous la verrons se tenir dans le lieu saint, c’est-à-dire dans l’Église, et se faire passer pour Dieu, nous devrons fuir de la Judée vers les montagnes, c’est-à-dire abandonner la lettre qui tue et l’erreur judaïque, nous approcher des montagnes éternelles d’où Dieu répand son admirable lumière et nous tenir sur le toit et sur la terrasse où les traits enflammés du diable ne peuvent parvenir, ne pas descendre ni prendre quoi que ce soit de la maison de notre ancienne vie ni chercher ce qui est derrière nous, mais bien plutôt semer dans le champ des Écritures spirituelles afin d’en recueillir des fruits, et ne pas emporter une seconde tunique, qu’il n’est pas permis aux Apôtres de posséder.

   Ce langage sévère de Saint Jérôme fait écho à celui de Saint Basile qui nous fait la saisissante peinture du jugement dernier au bréviaire de ce dernier dimanche : « Si le désir de pécher s’empare de vous, alors pensez à ce terrible et insupportable jugement du Christ, où il est assis en Juge sur un trône élevé. Devant lui se tient toute la création, tremblant à son glorieux aspect. Nous sommes amenés un à un devant lui pour rendre compte de ce que nous avons fait pendant la vie. Alors, celui qui a commis beaucoup de péchés dans sa vie est entouré d’anges hideux et effrayants, aux yeux et au souffle de feu à cause de la dureté de leur cœur, au visage sombre comme la nuit à cause de leur désespoir et de leur haine pour les hommes. De plus, représentez-vous l’abîme sans fond, les ténèbres impénétrables, le feu sans éclat, qui peut bien brûler, mais non éclairer. Pensez à la race venimeuse et carnivore des vers qui dévore insatiablement, n’est jamais assouvie et cause, par ses morsures, d’intolérables souffrances ; enfin, pensez à ce qui est le plus terrible de tous les supplices, à la honte, et à la confusion éternelle. Craignez tout cela et, instruits par cette crainte, tenez votre âme éloignée, comme par un frein, des mauvaises convoitises. »

Il ne s’agit pas de nous effrayer, mais bien de prendre conscience de la gravité du péché, dans la perspective de la fin du monde, sachant que nous finirons notre passage sur cette terre bien avant cette terrible échéance. Sainte Marie priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 10:07

    A l’approche de la fin de l’année liturgique, faisons un examen de conscience pour voir si nous méritons, nous aussi, la louange que notre mère, l’Église, nous adresse dans l’Épître.

   On éprouve une consolation sans pareille quand on suit, en qualité de chrétien, le développement et l’activité de l’Église à travers les siècles. Elle est sortie du cénacle comme un petit grain de sénevé, puis s’est propagée sans arrêt, d’abord à Jérusalem, ensuite en Palestine, pour être portée plus tard par saint Paul dans le monde païen. Au premier siècle, il n’y a déjà plus une ville de l’empire romain où elle n’ait posé le pied. 300 ans de persécutions n’ont pas pu arrêter sa marche pacifique ; le sang des martyrs fut la semence des chrétiens. La voici qui parvient chez les peuples germaniques ; toujours le même spectacle : peu de siècles après, ils étaient devenus chrétiens. Et ce n’était pas là une simple croissance extérieure, mais aussi une transformation intérieure. La face du monde s’est véritablement renouvelée. Pensons seulement à l’esclavage, à la condition de la femme, de l’enfant. Le christianisme a vraiment agi comme un levain dans le monde.

   Pourtant, si édifiante que soit cette contemplation, pour nous, amis de la liturgie, elle est encore trop extérieure. Le grain de sénevé est le Christ mystique qui atteint la taille d’un arbre puissant. Chaque saint, qui lui a été incorporé par le baptême, forme un rameau et le demeure après sa mort. Le nombre des élus est déterminé par Dieu ; aussitôt que le dernier rameau sera fixé sur l’arbre du Christ mystique, la mission de l’Église sera terminée. Maintenant, à la fin de l’année liturgique, nous regardons l’arbre pour voir dans quelles proportions le sénevé s’est développé. — Le levain, c’est la vie divine en nous ; elle doit pénétrer tous les domaines. Les saints nous font mieux comprendre ce que cela signifie. Toute leur vie en a été pénétrée. Mais nous avons trouvé la voie pour réaliser, nous aussi, personnellement, cette double parabole. Il convient particulièrement à la fin de l’année liturgique de nous demander : Comment le Christ a-t-il grandi en nous ? Comment a-t-il agi en nous à la manière d’un levain ? Ici, nous pouvons nous faire l’application de l’Épître : avons-nous « une foi agissante, un amour prêt au sacrifice, une espérance ferme en Notre Seigneur Jésus Christ ? » — Encore une pensée : L’Eucharistie est aussi un grain de sénevé ; elle est aussi le levain. Tous les dimanches, le Divin Semeur jette ce grain dans notre âme et, pendant la semaine, ce grain doit devenir un arbre qui porte feuilles, fleurs et fruits. Tous les dimanches, la « femme », l’Église, mêle à la farine de l’âme le levain de l’Eucharistie (le mot fermentum désignait, dans la primitive Église, l’Eucharistie envoyée par le Pape) ; maintenant notre âme a besoin d’un levain. C’est le rôle de l’Eucharistie : elle n’est pas un arbre, ni un pain levé, mais un petit grain et un levain ; elle est une force et une grâce qui ne deviennent efficaces qu’avec la collaboration de la volonté humaine.

   Pour terminer je reviens sur ce mot « fermentum »  Car je suppose que vous vous êtes sans doute demandé plus d’une fois quel était le sens du rite de la fraction du pain… — Autrefois, à la messe du Pape, c’était l’usage que deux acolytes apportent, au début, sur l’autel, une parcelle de la Sainte Eucharistie provenant de la messe précédente ; cette parcelle (nommée sancta) était déposée, après le Pater noster, dans le calice. Cette cérémonie avait pour but d’exprimer l’unité et l’union qui existaient entre la messe précédente et la messe actuelle. Par la suite, dans d’autres églises de Rome, on déposait à ce moment dans le calice le ‘fermentum’ (c’est-à-dire le levain) ; c’était une parcelle consacrée que le Pape envoyait, le dimanche ou les jours de fête, aux autres églises de Rome, en signe de communion avec le Siège Apostolique. De même, la veille du dimanche des Rameaux, le Pape envoyait aussi le ‘fermentum’ aux évêques voisins pour la prochaine fête de Pâques. Le ‘fermentum’ était donc un magnifique symbole de l’unité de l’Église et de l’unité du Sacrifice.

Il est bon de se pénétrer de cette signification surtout en ces temps où la communion avec Rome et son chef est gravement menacée ! Amen

 

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2021 7 07 /11 /novembre /2021 16:46

   Instruit à l’école de l’Homme-Dieu, qui a daigné habiter cette terre, le chrétien doit s’exercer à la miséricorde envers ses frères. Ce monde, purifié par la présence du Verbe incarné, deviendra pour nous l’asile de la paix, si nous savons mériter les titres que nous donne l’Apôtre, d’élus de Dieu, saints et bien-aimés. Cette paix doit remplir d’abord le cœur de chaque chrétien, et l’établir dans une joie continuelle qui aime à s’épancher dans le chant des louanges de Dieu. Mais c’est principalement le Dimanche, que les fidèles, en s’unissant à la sainte Église, « dans ses psaumes et ses cantiques », accomplissent ce devoir si cher à leur cœur. Dans l’usage ordinaire de la vie, souvenons-nous aussi du conseil que nous donne l’Apôtre, à la fin de cette Épître, et songeons à faire toutes nos actions au nom de Jésus-Christ, afin d’être agréables en tout à notre Père céleste.

   Le royaume des cieux dont parle le Sauveur dans l’évangile de ce jour, est son Église militante, la société de ceux qui croient en lui. Néanmoins, ce champ qu’il a cultivé avec tant de soins, est parsemé d’ivraie ; les hérésies s’y sont glissées, les scandales s’y multiplient : devons-nous pour cela douter de la prévoyance de celui qui connaît tout, et sans la permission duquel rien n’arrive ? Loin de nous cette pensée. Le Maître nous apprend lui-même qu’il en doit être ainsi. L’homme a reçu la liberté du bien et du mal ; c’est à lui d’en user, et c’est à Dieu de faire tourner tout à sa gloire. Que l’hérésie donc s’élève comme une plante maudite, nous savons que le jour viendra où elle sera arrachée ; plus d’une fois même on la verra sécher sur sa propre tige, en attendant le jour où elle doit être arrachée et jetée au feu. Où sont aujourd’hui les hérésies qui désolèrent l’Église à son premier âge ? Où seront dans cent ans d’ici celles qui, depuis quatre siècles, ont causé tant de maux sous le beau nom de réforme ? Il en est de même des scandales qui s’élèvent au sein même de l’Église aujourd’hui. Cette ivraie est un fléau ; mais il faut que nous soyons éprouvés. Le Père de famille ne veut pas que l’on arrache cette herbe parasite, dans la crainte de nuire au pur froment. Pourquoi ? Parce que le mélange des bons et des mauvais est un utile exercice pour les premiers, en leur apprenant à ne pas compter sur l’homme, mais à s’élever plus haut. Pourquoi encore ? Parce que telle est la miséricorde du Seigneur, que ce qui est ivraie peut quelquefois, par la grâce divine, se transformer en froment.

   Ayons donc patience ; mais, parce que l’ennemi ne sème l’ivraie que pendant le sommeil des gardiens du champ, prions pour les pasteurs, et demandons pour eux à leur divin Chef cette vigilance qui est la première garantie du salut du troupeau, et qui est signifiée, comme leur première qualité, par le nom que l’Église leur a imposé : épiscope, ou évêque signifiant ‘Veilleur’. Amen

 

Partager cet article
Repost0