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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 07:31

   En cette solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus, la séquence chantée, Lauda Sion, va droit au but en affirmant que « c’est un dogme pour les chrétiens, que le pain se change en son Corps, que le vin devient son sang » au cours de la messe. Qu’est-ce qu’un dogme? C’est avant tout un cadeau du ciel. C’est une vérité révélée et résumée en peu de mots pour nourrir notre intelligence et stimuler l’adhésion de notre volonté. C’est un bien de notre foi. C’est la joie de notre espérance. C’est ce sur quoi s’appuie l’élan de notre charité. Si nous aimons le Père, nous « gardons ses commandements » (1 Jn 5, 3), si nous aimons le Fils nous tenons et préservons les dogmes de la foi, la « règle de doctrine » (cf. Rm 6, 17), si nous aimons le Saint-Esprit notre charité meut notre foi (cf. Ga 5, 6) « en actes et en vérité » (1 Jn 3, 18). Alors en cette Fête-Dieu, reconnaissons ensemble :

- sans l’eucharistie, notre liturgie serait fade
- sans l’eucharistie, nos assemblées tourneraient en rond, en gesticulations
- sans le Saint-Sacrement, notre prière deviendrait vite du nombrilisme
- sans le Saint-Sacrement, notre âme souffrirait d’asthénie
- sans la Fraction du Pain, nos relations s’étioleraient
- sans la Fraction du Pain, notre charité resterait comme enchâssée en nous
- sans le Corps et le Sang du Christ, la Révélation serait comme incomplète
- sans le Corps et le Sang du Christ, il n’y aurait pas de remède prophylactique, le remède d’immortalité (pharmakon athanasias).

   Au contraire l’Esprit Saint agissant en nos assemblées: Veni, Sancte Spiritus, veni! Veni Sanctificator!

- avec l’eucharistie, notre liturgie fait descendre le Ciel sur la Terre
- avec l’eucharistie, nos assemblées sont des réunions de fête des Premiers-Nés du Royaume (cf. He 12, 22-23)
- avec le Saint-Sacrement, nos prières, nos adorations, nous soulèvent vers le Seigneur
- avec le Saint-Sacrement, nos âmes reprennent force et même nos corps
- avec la Fractio Panis, notre charité se déploie du plus proche vers le plus lointain
- avec la Fractio Panis, nos relations s’étendent au rivage extrême de la Mission universelle
- avec le Corps et le Sang du Christ, l’Église prospère et s’agrandit
- avec le Corps et le Sang du Christ, l’Una Sancta garde l’unité en sauvegardant les différences légitimes
- avec le Corps et le Sang du Christ, la Catholica conserve la foi et la Tradition.

   Aujourd’hui, Hodie, soyons particulièrement fiers d’être catholiques et gardons jalousement le Mysterium fidei, le grand Mystère de la Foi, célébré à chaque messe et conservé dans le Tabernacle de nos églises, «ici et dans tout l’univers». Demandons au Seigneur de bénir particulièrement tous ceux qui, en ce grand jour du Dimanche de la Fête-Dieu, témoigneront publiquement de notre foi eucharistique par des processions et des adorations eucharistiques. Dans l’évangile de la multiplication des pains (cf. Lc 9, 12-15), les apôtres peu confiants poussent Jésus à renvoyer les foules; tout à l’inverse, Jésus les garde auprès de lui; à notre tour, demeurons auprès de Jésus-Eucharistie. Amen

 

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17 juin 2019 1 17 /06 /juin /2019 07:27

   Parler de la Sainte Trinité n'est jamais chose facile ; je ne prétendrai pas vous expliquer ce mystère, ce qui serait une pure hérésie, mais, au moins, d’en balbutier quelques mots. Les grands docteurs de l'Église, qui se sont attelés à cette tâche, ont tous reconnu la pauvreté de nos mots, l'impuissance de notre langage à exprimer l'inexprimable. Pendant des siècles, l'Ancien Testament s'était efforcé de présenter Dieu comme l'Unique, face à la multitude des divinités païennes. Et maintenant, nous apprenons que le Père, le Fils et l'Esprit sont trois Personnes divines distinctes. Bien plus, c'est là la spécificité de notre foi chrétienne, la différence fondamentale par rapport aux autres conceptions de Dieu. Comment cela ? On dit bien en français : les chiffres sont les chiffres ! Un n'est pas trois : il faut choisir ! Oui. Mais la logique de Dieu dépasse notre logique, et la sagesse de Dieu dépasse notre sagesse.

   Alors, on ne peut vraiment rien dire à propos de la Sainte Trinité ? Nous pouvons en dire quelque chose, tout de même, car c'est Dieu en personne qui nous en a fait la confidence. Jésus seul pouvait nous en parler, car il est le Fils de Dieu fait homme. Jésus nous a révélé que le Dieu unique est Père, Fils et Saint-Esprit. Il nous a fait entrevoir la vie intime de Dieu. Car Dieu est amour. Or, quel est le propre de l'amour ? Vous le savez mieux que moi, vous qui êtes mariés, qui avez des enfants et des petits-enfants : le propre de l'amour est de se donner. Eh bien, en Dieu aussi il y a une relation d'amour,

de don, d'échange réciproque. Le contraire serait étonnant, n'est-ce pas ? Cette relation constitue les trois Personnes divines. Essayons de voir comment.

   Le don total de soi-même constitue la Personne du Père. De toute éternité, le Père engendre un Fils, autrement dit, il s'exprime dans une Parole, un Verbe ; il lui communique en plénitude son être, sa vie, son amour. Le Père est cette source éternellement jaillissante, surabondante, débordante. Et il trouve son bonheur, sa joie parfaite, dans le don total de lui-même au Fils. Le Père est la générosité personnifiée.

   Le Fils, lui, est l'accueil du don du Père, de son amour. Mais le fleuve reflue vers sa source, l'amour du Fils rejaillit vers le Père dans un immense élan de gratitude, d'action de grâces. Si nous pensons que le mot grec « eucharistie » signifie, justement, « action de grâces », nous pouvons parler d'une eucharistie éternelle du Fils, dont nos eucharisties d'ici-bas sont l'image. Le Fils bien-aimé du Père est aussi le Fils très aimant qui se donne en retour au Père dans une eucharistie de joie, une action de grâces sans fin.

   Or, cet amour mutuel du Père et du Fils surgit entre eux comme une troisième Personne : l'Esprit Saint, l'Amour personnifié. Il est le témoin et le fruit de l'amour éternel du Père et du Fils, un peu comme l'enfant dans un amour humain. Il est leur joie de s'aimer, de se donner l'un à l'autre.

   Mais alors, me direz-vous, la Trinité, ce sont trois dieux ! C'est la critique que nous adressent nos amis musulmans, qui nous reprochent d'être revenus au polythéisme antique. Nullement : car, entre les trois Personnes divines, tout est commun, tout est indivisible. Dieu est un : « Si je puis m'exprimer ainsi - a dit saint Bernard : il est 'unissime' » (Csi V,17). En Dieu, il y a distinction sans séparation. En Dieu, la sainteté, la puissance, la sagesse, l'amour, en un mot, la nature, tout est unique, parce que tout est commun aux Trois, tout est partagé, dans un échange perpétuel. Mais il y a plus : les trois Personnes divines nous invitent, invitent chaque homme, à partager leur amour, leur bonheur. Le Père envoie son Fils aux hommes. Le Fils nous appelle tous à entrer dans son amitié, dans son intimité, pour nous introduire, par lui, avec lui et en lui, dans l'intimité du Père. Et cela, dès maintenant, grâce à l'Esprit-Saint qui nous a été donné et qui nous fait fils dans le Fils, tournés vers le Père, en attendant la rencontre face à face.

   Tout ce que je viens de vous dire, ce ne sont que des balbutiements d'enfant. Nos mots, nos images, nos concepts, ne sont que des balises pour orienter notre regard intérieur. Le silence adorant de la prière nous permettra d'aller beaucoup plus loin dans cette contemplation. Mais c'est au ciel seulement que nous verrons Dieu tel qu'il est. Et l'éternité entière ne suffira pas pour rassasier notre désir : désir toujours apaisé et toujours renaissant plus intense dans son perpétuel jaillissement. Comme l'écrit saint Bernard dans sa langue admirable : « La consommation de la joie consumerait-elle le désir ? Elle est bien plutôt l'huile pour lui qui est une flamme. Oui, c'est ainsi. L'allégresse atteindra sa plénitude ; mais le désir n'aura pas de fin » (SCt 84,1). Amen.

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 07:38

   La Séquence de la fête de Pentecôte décrit l’activité multiforme de l’Esprit-Saint. Et en effet, l’Esprit-Saint reçoit dans l’Ecriture sainte une telle multitude de noms : Amour, Sainteté, Vérité, Vie, Force, Souffle, Don, Lien, Consolateur, Avocat…, que nous pourrions l’appeler l’Esprit aux mille noms.

   En vérité, si l’Esprit a tant de noms, c’est qu’il n’en a aucun qui lui soit propre. Son effacement dans la transparence suprême est poussé à la limite jusque dans la désappropriation totale face à cette manière élémentaire d’exister qui consiste à avoir un nom propre.

   Dans toutes les langues scripturaires, son nom est un nom commun. Le ‘Souffle’ (pneuma en grec) évoque aussi bien le vent que la respiration ou l’action de l’Esprit dans les cœurs. La façon dont il agit reste dans la ligne de ce dépouillement fondamental : on entend sa voix, on reconnaît les signes de son passage, comme celui du vent, mais Jésus le dit lui-même, on ne sait ni d’où il vient, ni où il va…

   Jamais l’Esprit n’agit directement par lui-même, semble-t-il, mais toujours à travers la personne dont il prend possession et qu’il transforme. Que ce soient les juges en Israël, les prophètes dans l’Ancien Testament ou les chrétiens dans le Nouveau ! Cette discrétion, cette réserve dans son action est telle qu’il est souvent impossible pour les traducteurs de trancher avec une absolue certitude la question de savoir si le mot ‘esprit’ dans tel ou tel passage de la Bible, doit recevoir ou non une majuscule. S’agit-il de l’esprit de l’homme ou de l’Esprit de Dieu ?

   Au-delà de l’obscurité grammaticale, il y a là une lumière pour la foi. Cela montre que lorsque l’Esprit de Dieu envahit une personne humaine, il la laisse à sa propre personnalité. Il la transforme, mais il ne se substitue pas à elle. Mieux même, c’est la venue de l’Esprit qui fait exister l’être humain dans la plénitude de sa stature. Il y a là aussi, je crois, une invitation à méditer sur la manière dont il faut nous comporter à l’égard des autres. Nous sommes souvent tentés de répondre ou de faire à la place de l’autre, s’il est moins doué ou moins rapide que nous. L’efficacité y gagne parfois, mais non pas le respect dû à la personne. Alors qu’il s’agit plutôt de la laisser être elle-même ou de l’aider à devenir telle qu’elle puisse agir et répondre elle-même.

Pour toutes ces raisons, on pourrait appeler l’Esprit-Saint d’un nouveau nom : Esprit de pauvreté, comme on dit Esprit de vérité, Esprit de sainteté…Pourquoi ? Parce qu’il agit dans la pauvreté, avec des moyens pauvres. Les moyens pauvres que sont les êtres humains aux mains de Dieu. Et plus encore, parce qu’il nous conduit à avoir une âme de pauvre. Car s’il est une découverte que nous pouvons faire à partir de son action en nous, c’est bien aussi que nous ne pouvons rien par nous-mêmes.

   Si vous avez besoin d’en être convaincus, rappelez-vous plutôt tous les passages bibliques qui décrivent la manière dont « l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ». Sans lui, nous sommes orphelins et même esclaves, mais quand nous recevons l’Esprit des fils adoptifs, nous pouvons nous adresser à Dieu comme notre Père. Cela c’est l’œuvre de « l’Esprit qui se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu ». Mieux encore, c’est lui « qui opère en nous le vouloir et le faire au profit de son bienveillant dessein ». Si le mot de St Paul se vérifie quelque part, c’est bien ici : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » Et si tu l’as reçu, tu ne peux t’en considérer comme le propriétaire exclusif. Tu es comme un pauvre, un mendiant, dans un état de pauvreté absolue.

   Ces considérations sont-elles trop élevées pour nos préoccupations pratiques de tous les jours ?...C’est possible. Mon rôle n’est pas de prescrire quoi que ce soit à qui que ce soit, mais bien de rappeler qu’il n’y a pas de vie chrétienne digne de ce nom si elle ne s’inspire pas de l’exigence évangélique la plus entière. Pour être de vrais disciples de Jésus, nous devons être toujours disposés à nous laisser conduire par l’Esprit de vérité, de sainteté, d’amour…C’est aussi lui qui nous donnera - au moins face à Dieu - une âme de pauvre.

Puisse-t-il éclairer notre route et nous donner courage et force pour nous y avancer ! Amen !

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 07:16

   Ce dimanche nous prépare à la Pentecôte. Avant de monter au ciel, Jésus avait promis aux Apôtres de ne pas les laisser orphelins, mais de leur envoyer son Esprit Consolateur, qui serait comme un autre lui-même pour les soutenir dans leur tâche et rester avec eux jusqu’à la consommation des siècles. Déjà depuis quelques dimanches, tous les évangiles nous rappellent cette promesse de Notre-Seigneur comme pour recueillir avec avidité tout ce qu’il a bien voulu nous dire sur la mission du Paraclet.

   Souvenons-nous que c’est toujours l’Esprit du Christ qui anime et gouverne l’Eglise, qui sanctifie nos âmes et nous introduit par la grâce au sein même de la vie des trois Personnes divines. Préparons-nous donc aux fêtes de la Pentecôte, en faisant nôtre l’attente des Apôtres réunis au Cénacle, pour demander au Christ d’assurer à son Eglise la présence et une action toujours plus pénétrante de son Esprit, « qui sanctifie et vivifie », comme nous le disons dans le Credo.

   L’Esprit-Saint est amour. Il vient donc enflammer les cœurs des fidèles d’une charité toute surnaturelle, qui est la vertu chrétienne par excellence. Cette charité se manifeste, selon l’épître de St Pierre, par l’hospitalité donnée de grand cœur et par la mise en œuvre des dons reçus de Dieu, pour l’utilité du prochain, c’est-à-dire par les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle.

   Enfin, le témoignage de l’Esprit-Saint et celui des Apôtres sont inséparables. C’est le Saint-Esprit qui donne aux Apôtres de comprendre l’enseignement et les faits eux-mêmes de la vie du Christ, comme c’est lui qui leur donne la force de porter leur témoignage jusqu’au martyre.

   N’oublions pas que toute l’œuvre du salut et de notre sanctification se fait par la vertu du Saint-Esprit. Aussi voyons-nous dans la Genèse que lors de la création du monde « l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux ». C’est lui qui a parlé par les prophètes, c’est lui qui a couvert de son ombre la Vierge Marie et l’a rendue Mère du Messie, rempli lui-même de la plénitude de l’Esprit. C’est lui qui, sous la forme d’une colombe, descendit sur le Christ lors de son baptême, le conduisit au désert et le guida durant toute sa vie. Mais c’est surtout en remplissant les Apôtres de lumière et de force au jour de la Pentecôte que l’Esprit de sainteté allait commencer sa grande mission de sanctification au sein de l’Eglise. C’est dans l’Esprit-Saint que l’Eglise est baptisée au Cénacle, et c’est son souffle vivificateur qui vient donner la vie au corps mystique du Christ.

   Que Dieu nous accorde en ces jours une profonde dévotion au Saint-Esprit qui devrait être le fait de tous les chrétiens. Amen

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 11:23

   Quand ils se donnent la peine de réfléchir à l’Ascension du Christ, les meilleurs théologiens en arrivent à une constatation qui étonne un peu au premier abord. Pour le Christ, le fait de monter au ciel n’augmente en rien la gloire qui lui revient, ni quant à son âme ni quant à son corps. Cela surprend peut-être, mais à la réflexion, il n’y a rien de plus juste. Seulement, pour bien comprendre, il ne faut pas raisonner à partir du Jésus terrestre, qui partagerait encore la misère de notre condition. Le Christ de l’Ascension est le Christ déjà ressuscité, déjà glorieux. Si l’on prend cela en compte, il est bien vrai que pour le Christ ressuscité, le ciel se trouve partout où il se trouve lui-même. Il n’a donc pas besoin de s’y rendre. Encore moins d’y monter. Si l’on peut ainsi parler ! L’Ascension ne marque guère que la dernière des apparitions du Ressuscité. Le moment où il prend définitivement congé de ses disciples.

   Mais si l’Ascension ne change rien pour le Christ, elle a pour nous une grande importance. Le Christ lui-même l’a dit : « Il est bon pour vous que je m’en aille. » Sa présence au ciel nous est donc plus utile que sa présence corporelle ne l’aurait été. D’abord, parce qu’il en résulte un accroissement de notre foi, car la foi porte précisément sur les choses qu’on ne voit pas. Mais aussi parce que l’Ascension soulève, enflamme notre désir, car le Seigneur va nous préparer une place. Le fait même qu’il ait placé dans le ciel notre nature humaine qu’il a prise pour sa vie terrestre nous donne la ferme espérance d’y parvenir nous-mêmes un jour. Plus encore, l’Ascension transfigure notre amour et l’élève vers les réalités célestes : « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur. » Car c’est l’Esprit-Saint lui-même, qui est l’amour, qui nous entraîne vers les choses célestes. Et c’est pour cela que le Seigneur assure : « Il vous est bon que je m’en aille. Car si je m’en vais, je vous enverrai le Paraclet. » Voilà pourquoi il valait mieux que le Christ disparaisse aux yeux de notre chair. En s’éloignant corporellement, ce n’est pas seulement l’Esprit-Saint, mais le Père et le Fils qui viennent avec lui habiter notre cœur - spirituellement.

   Mais ce n’est pas tout. Les textes liturgiques, qui reprennent littéralement les expressions de saint Augustin, nous expliquent de quelle manière le Christ fait partager aux siens les bienfaits de son ascension : « L’ascension du Christ est notre propre élévation et, là où a précédé la gloire de la Tête, là aussi est appelée l’espérance du corps. » De fait, c’est bien ainsi qu’achève de s’accomplir en nous le mystère. Un autre grand saint en vient même à résumer par là toute l’œuvre du Christ : « Personne ne monte au ciel, si ce n’est le Christ et ses membres, c’est-à-dire les fidèles justes ; c’est pour cela que le Fils de Dieu est descendu du ciel : en faisant de nous ses membres, il nous préparait à monter nous-mêmes aux cieux. »

   Si c’est là que le Christ veut nous nous entraîner, avouons que nous aurions mauvaise grâce à trop résister. Amen

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27 mai 2019 1 27 /05 /mai /2019 07:27

   La reprise, année après année, des mêmes textes pour le temps pascal se prête à une méditation recommencée. Et il nous arrive parfois - à la mesure d’une attention pas toujours également éveillée ! - de découvrir des aspects qui nous avaient d’abord échappé.

   Le temps entre Pâques et Pentecôte est tout entier placé sous le signe d’une pédagogie progressive et insistante de la part du Seigneur Jésus à l’égard des siens - et donc aussi à notre propre égard. Au moment de les quitter définitivement, il veut leur apprendre à se passer de lui (si l’on peut ainsi parler !), mais il les conduit aussi plus profondément dans son propre mystère.

   Tout l’évangile de St Jean est situé lui-même sous le signe de cette progression. « Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement parce que j’était avec vous… » En fait, c’est un vrai refrain : « J’ai beaucoup de choses à vous dire, mais vous n’êtes pas encore capable de les porter. Quand viendra l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière… »

   Les premiers disciples ont fait eux-mêmes cet apprentissage. L’exemple d’Apollos, dont il est question dans les Actes des Apôtres est assez étonnant. Il se met à prêcher alors qu’il sait à peine qui est Jésus, et c’est Priscille et Aquila qui achèvent de l’instruire. Et encore, les johannites d’Ephèse (les disciples de St Jean) ne savent même pas qu’il y a un Esprit-Saint. Et c’est Paul lui-même qui les instruit plus à fond. Tout se passe comme si l’urgence de la Parole avait poussé ailleurs les premiers évangélisateurs sans leur laisser le temps de tout dire - quitte à laisser à d’autres le soin de compléter ce qui manque…

   Et nous-mêmes - qui pourtant savons qu’il y a un Saint-Esprit - est-ce pour rien que nous implorons sa venue dans le chant du Veni Creator pendant la semaine de Pentecôte ?

   Nous avons beaucoup à apprendre de cette pédagogie divine. Et notamment la patience. Pour les autres et pour nous ! Dieu sait ce qu’il y a dans l’homme et il sait que nous avons besoin de temps. Non seulement pour intérioriser son message, mais tout simplement déjà pour devenir nous-mêmes. Nous savons bien que Dieu donne la preuve suprême de sa puissance quand il patiente et prend pitié, mais que nous avons de la peine à nous en inspirer !

   Cette semaine est celle des Rogations…car il faut demander pour obtenir ! Mais « pour prier au nom du Christ, dit St Augustin, il faut demander ce qui tend à nous procurer la joie pleine, la pleine joie spirituelle ; et nous le faisons, si l’objet de nos prières est la seule vie qui soit véritablement heureuse. Demander toute autre chose, ce n’est rien demander, parce qu’en comparaison d’un si grand bien, tout n’est rien » Que Dieu nous accorde de désirer ce qui est juste et de recevoir ce que nous désirons (Postcommunion). Amen

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20 mai 2019 1 20 /05 /mai /2019 07:55

   Le ‘monde’ dont parle St Jean dans son Evangile, notamment aujourd’hui, est un thème vaste comme la mer et il faudrait beaucoup de temps pour en parler décemment. Quoiqu’il en soit, nous comprenons bien ce que veut dire le Seigneur quand il assure que son choix nous a tirés du monde et donc que nous ne faisons plus partie du monde. Le baptême a fait de nous des fils du Royaume et ce sont les lois du Royaume que nous devons suivre désormais. Non celles du monde.

   Mais, si j’ose prolonger la piste que Jésus ouvre ici, je dirais que s’il y a dans cette division entre le domaine du prince de ce monde et celui du Prince de la vie, quelque chose de rassurant - nous sommes du bon côté ! -, il y a aussi quelque chose de trompeur. Quelque chose de trompeur, car il n’est pas sûr du tout que nous soyons du bon côté. Ou plus exactement peut-être : il n’est pas certain que nous soyons entièrement du bon côté.

   Dans ce même évangile de St Jean, je rencontre cet autre passage où le Seigneur demande au Père, non pas de nous retirer du monde, mais de nous garer du Mauvais. Nous ne sommes pas du monde, comme lui n’est pas du monde, c’est vrai. Mais alors que lui quitte le monde, ses disciples y restent - et nous avec eux ! Pas du monde sans doute, mais pourtant dans le monde…

   Notre difficulté vient du fait qu’il est pratiquement impossible d’être dans le monde sans se laisser plus ou moins pénétrer par lui. Nos façons de vivre, de voir, de penser, de réagir, de nous comporter dans une multitude de situations sont forcément celles du monde. Il n’y a pas toujours lieu d’en être fier, mais en un sens, il est bon qu’il en soit ainsi, car nous ne sommes pas des êtres à part, des extra-terrestres. Le problème est d’avoir assez de lucidité évangélique pour discerner le moment où cette situation de fait qu’on pourrait dire ‘neutre’, devient une situation dangereuse. Une situation où nous ne sommes plus seulement entourés, assiégés par le monde, mais bel et bien insidieusement infiltrés, imbibés par lui. Ce n’est pas tellement facile de ne pas l’être ! Et c’est peut-être cela qui explique l’intensité de la prière de Jésus pour les siens sur ce point…

   Car, en fait, la frontière entre le monde et le Royaume, entre les bons et les mauvais, ne passe pas en ligne droite - comme un mur - entre vous et moi, entre les chrétiens et les autres…Elle passe bel et bien au milieu de notre cœur.

   Pour peu que nous soyons honnêtes envers nous-mêmes et envers l’Evangile, la vérité nous oblige à reconnaître qu’il y a des régions entières de notre être profond qui ne sont pas encore évangélisées. Le monde commence dans notre cœur et son évangélisation est une tâche sans cesse à reprendre.

   Prions l’Esprit-Saint que Jésus promet de nous envoyer bientôt, et qui se fera l’Avocat des chrétiens, mettra le monde dans son tort et procurera la lumière à tous les hommes de bonne foi. Amen

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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 07:53

  Je ne vais pas entreprendre un panégyrique de Sainte Jeanne d’Arc… Mais en notre époque où beaucoup de circonstances pourraient nous porter à la haine, je voudrais mettre un peu en lumière ‘l’amour de l’ennemi’ en notre Sainte.

   Jeanne était de ces êtres qui n’ont pas de haine au cœur. Les Anglais étaient ses adversaires ; elle n’était pas leur ennemie…

Plusieurs épisodes de sa vie révèlent le souverain équilibre de son attitude à leur égard. Elle est bien décidée à les bouter hors de France et elle les combat avec ténacité sans crainte de payer de sa personne, mais elle n’a contre eux aucune animosité personnelle. Quelques jours après la délivrance d’Orléans, on la voit descendre de cheval pour s’occuper d’un Anglais mourant : elle lui soutenait la tête et le consolait de tout son pouvoir. Aussi fraternelle et proche de lui que de ses propres compagnons d’armes…

   Ce n’était pas par hasard. Quand plus tard ses juges lui demandèrent si sainte Catherine et sainte Marguerite haïssaient les Anglais, elle répondit sans hésitation : « Elles aiment ce que Dieu aime et haïssent ce que Dieu hait. » Alors, poursuit le juge, « Dieu hait-il les Anglais ? » Et Jeanne de répliquer magnifiquement : « De l’amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais et de ce qu’il fait à leurs âmes je n’en sais rien… » Mais elle savait très bien - mieux que celui qui l’interroge peut-être - que Dieu n’a de haine pour rien de ce qu’il a fait.

   Cette grandeur d’âme semble avoir été comprise par quelques-uns au moins de ceux de l’autre camp. « C’est vraiment une bonne personne », aurait dit un jour un grand seigneur d’Angleterre, ajoutant avec une pointe de regret : « Que n’est-elle anglaise ! » Le jour de son supplice, alors qu’elle est sur le point de monter sur le bûcher, c’est un Anglais, un soldat, qui confectionne rapidement une petite croix de bois et la lui tend au bout d’un bâton. Elle mourra avec cette croix placée sur son sein entre sa chair et ses vêtements. Il y a là plus qu’un symbole. C’est la réconciliation en acte.. A la sainteté de Jeanne répond la charité chrétienne de cet Anglais anonyme, qui sait reconnaître une sœur en Jésus dans cette femme qui naguère encore le combattait.

   Après la guerre et ses combats, la prison et le procès… C’est l’autre volet du diptyque de la courte vie publique de Jeanne. Nous avons tous présentes à la mémoire ces scènes - surprenantes vraiment - où l’on voit cette jeune fille d’à peine vingt ans tenir tête aux juges retors qui essaient de la prendre en défaut. On ne peut relire sans s’émerveiller ses réponses sur l’état de grâce, les ailes des anges ou les vêtements de saint Michel. Quand on est soi-même un peu du métier ( !) on est secrètement ravi d’entendre cette petite paysanne river leur clou à de savants ecclésiastiques. Elle ne savait que son catéchisme, mais elle le savait bien !

   Et puis il y a aussi cette santé humaine et chrétienne qui résiste et persiste tout au long de cette épreuve singulière. Espiègle à ses heures, elle menace le greffier de lui tirer les oreilles s’il ne prend pas les notes comme il faut. Mais elle retrouve toute sa fierté et son assurance devant l’évêque Cauchon - dans la certitude que sa cause est celle de Dieu ! L’a-t-on assez remarqué ?...C’est elle qui a pitié de lui pour le jour où il viendra en jugement !

 Continuons donc d’honorer la sainte de notre Patrie et prions-la encore et toujours pour notre pays. Amen 

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7 mai 2019 2 07 /05 /mai /2019 19:17

« Je suis le bon pasteur », dit le Seigneur. Qu’il nous est bon de contempler Jésus, visage de la Miséricorde de Dieu faite homme, se présenter à nous sous les traits du Bon Berger. Comme il nous est doux d’entendre cet évangile où le Christ nous dit comme Il prend soin de ses brebis. «  Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ».

   La question cruciale pour chacun de nous est de savoir si effectivement nous faisons partie des brebis du Christ.

Pour bien comprendre la Parole de Dieu, il faut la lire comme la Tradition de l’Eglise l’a toujours lue. Saint Cyrille d’Alexandrie nous dit que la marque distinctive des brebis du Christ, c’est leur aptitude à écouter, à obéir, tandis que les brebis étrangères se distinguent par leur indocilité. Ecouter la voix du Maître veut dire : consentir à ce qui a été dit, le faire sien. Nous écoutons Dieu en nous nourrissant de Sa Parole, en écoutant les enseignements de l’Eglise, en obéissant à son Magistère, et également en suivant la voix de notre conscience. Les trois sont nécessaires, la Parole sans l’Eglise peut être mal interprétée et la conscience être déformée.

   Ceux qui écoutent le Seigneur sont connus de Dieu, car, comme l’explique Saint Grégoire le Grand, « être connu » signifie être uni à lui de la manière la plus profonde, c’est-à-dire par l’amour. Il n’y a personne qui soit entièrement ignoré de Dieu. Donc, lorsque le Christ dit : « Je connais mes brebis  », il veut dire : Je les accueillerai et Je les unirai à moi d’une façon mystique et permanente. On peut dire que tous les hommes sont unis au Christ en raison de son incarnation. Mais ceux qui ne gardent pas la ressemblance avec la sainteté du Christ lui sont devenus étrangers.

   « Mes brebis me suivent. » En effet, par la grâce divine les croyants suivent les pas du Christ. En suivant le Christ par la grâce ses commandements, Il les élève jusqu’à Lui, conformément à leur vocation d’enfants de Dieu. Quand le Christ monte au ciel, ils le suivent jusque-là.

   Le Christ aime ses brebis, Il en prend soin. Il sait quels sont leurs besoins à chacune et Il s’en occupe personnellement avec la plus grande attention, comme si chacune était unique et qu’Il n’avait qu’elle à soigner, sans pour autant négliger le reste du troupeau. En l’écoutant nous sommes sûrs de ne pas nous tromper, en le suivant nous sommes sûrs de ne pas nous égarer.

   « Mes brebis… Je leur donne la vie éternelle. » Par la grâce des sacrements, Jésus nous donne sa vie divine, la vie de la grâce, elle qui nous rends heureux et nous donne la joie de Dieu. Nous n’allons pas n’importe où, nous savons où nous allons. Jésus nous conduit sur la route qui nous mène au Ciel. « … personne ne les arrachera de ma main. » Jésus nous protège de tous les dangers, avec Lui nous sommes en sécurité, ayons pleine confiance en Lui. Si nous sommes les brebis du Christ (ce que j’espère pour chacun de nous !), nous connaissons le drame de ses brebis. Nous connaissons la bonté du Berger, nous en avons fait l’expérience, mais bien souvent nous trouvons difficile de suivre ce Berger exigeant, parce qu’il veut ce qu’il y a de meilleur pour nous, Lui qui nous fait passer par un chemin resserré, celui des commandements. Notre drame, c’est la tentation de la facilité, de nous arrêter brouter sur le bord du chemin, par la facilité, de nous laisser attirer par des eaux frelatées (film que tout le monde va voir, ou roman que tout le monde lit, par exemple), en voulant aller boire et manger où tout le monde va boire et manger. Face à ces tentations quotidiennes, il nous faut constamment nous tourner vers le bon Berger, le contempler, le regarder avec amour. Nous rappeler continuellement sa promesse de nous donner la vraie vie, la vie éternelle (la vie en abondance, la vie en plénitude Jn 10,10).

Quand le chemin nous parait trop difficile, quand nous sentons le découragement nous gagner, quand nous n’en pouvons plus. Souvenons-nous de l’histoire que Jésus nous a raconté, celle de la brebis perdue et faisons comme elle : allons nous jeter dans ses bras par la prière, avec une immense confiance en son amour pour nous. C’est ce que font les petits enfants quand ils sont fatigués de marcher, ils vont voir leur père qui les prend sur leur dos. Souvenons-nous de ses paroles : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. » (Mt 11,28) En ce dimanche du bon Pasteur, nous sommes invités à «  prier le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson » (Mt 9,37-38). La grâce des prêtres est d’être conformés au Christ bon Pasteur.

   Prions le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson et prions pour que tous les prêtres soient heureux dans leur ministère. Amen

 

 

 

 

 

 

 

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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 08:06

   Il y a dans les récits de Pâques plusieurs constantes tout à fait remarquables. Par exemple, aucun évangéliste ne décrit la Résurrection : le tombeau vide leur semble beaucoup plus parlant. Autre exemple : le Seigneur n’apparaît qu’aux témoins choisis d’avance - ce qui exclut qu’il s’agisse d’un fait purement naturel. Le troisième exemple, que j’évoquais déjà dimanche dernier, est que même les destinataires de ces apparitions ne reconnaissent pas le Ressuscité au premier abord. Les disciples d’Emmaüs en sont l’illustration frappante. L’évangéliste Marc insiste même d’une manière assez crue : devant l’annonce de la résurrection de Jésus par les saintes femmes, les disciples brillent par leur incrédulité. Et ce n’est pas seulement Thomas, dans l’évangile de Jean que nous venons d’entendre, qui a besoin de voir et de toucher pour croire…C’est aussi Marie-Madeleine, proche parmi les proches, qui ne le reconnaît pas et le prend pour le jardinier…

   On peut penser qu’ils n’étaient pas vraiment préparés à entendre la nouvelle d’un évènement aussi étonnant. Ce qui est plus surprenant, c’est que la vue elle-même du Ressuscité les laisse réticents. L’aspect de Jésus est inhabituel. Il ne suffit pas de le voir pour le reconnaître. Cette insistance attire l’attention et nous interdit de nous représenter la résurrection d’une manière trop naïve. Sans broder comme l’ont fait les théologiens d’autrefois sur les qualités des corps glorieux, on pourrait penser que l’état du corps ressuscité suffit à lui conférer une étrangeté qui déconcerte même les plus intimes. Le fait même d’entrer dans le monde de Dieu par sa résurrection fait que le Seigneur échappe aux lois naturelles de la perception sensible.

   Croire en la Résurrection ne va donc pas de soi ! Pas davantage voir le Ressuscité ne va de soi. On pose donc une question tout à fait déplacée quand on se demande si Caïphe ou Pilate auraient pu éventuellement voir Jésus ressuscité. La question n’a aucune pertinence car les apôtres n’ont pas vu le Ressuscité comme ils auraient vu un objet quelconque placé devant eux. Au contraire, on réalise très bien à la lecture des évangiles que même ceux qui se présentent comme des témoins oculaires ont eu besoin que le Seigneur leur ouvre les yeux. Il a fallu qu’il prenne l’initiative de se faire reconnaître : il a rompu le pain avec les disciples d’Emmaüs, il a appelé Marie par son nom, il s’est fait toucher par Thomas…

   Ce ne sont pas les apôtres qui ont vu le Seigneur, c’est le Seigneur qui s’est fait voir aux apôtres. Autrement dit, l’apparition est une révélation. Les exégètes sont ici unanimes pour rappeler que les évangélistes ont utilisé un verbe spécial qui souligne précisément l’initiative prise par le Seigneur de se donner à voir et de donner lui-même de quoi le voir. On peut exprimer cela en disant que le Ressuscité a donné aux apôtres comme une foi qui aurait des yeux. On rejoint ici le pape St Grégoire le Grand qui disait très justement : « Le Seigneur opéra dans les yeux de leur corps, ce qu’il opérait lui-même dans les yeux de leur cœur. »

   La portée de cette remarque s’étend bien au-delà des apparitions du Ressuscité. Nous qui parlons de Dieu - que ce soit en public ou dans l’intimité - nous croyons peut-être pouvoir parler du Christ ou de Dieu quand il nous plaît d’ouvrir la bouche. Quelle erreur ! On ne dispose pas de Dieu. Même pour le donner aux autres ! Et si ce n’est pas lui qui parle au cœur c’est bien en vain que l’on s’adresse aux oreilles de l’auditeur. Nous n’aurons jamais tout à fait la même expérience que celle des apôtres, mais nous avons une grâce tout à fait semblable à la leur et il faut lui rester résolument fidèle. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! Amen

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