Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 15:14

   « Ut inhabitet GLORIA in terra nostra » La Gloire habitera sur notre terre ! (Ps. 84/10)

   Ce psaume, nous en avons médité une partie durant l’Avent…Cette Gloire qui vient habiter sur notre terre, est celle dont l’apôtre St Jean, dans le prologue de son évangile, dit qu’elle est la GLOIRE du FILS UNIQUE venu du Père, plein de grâce et de vérité.

   Il n’y a pas de plus grande GLOIRE que la gloire de Dieu, puisque Dieu seul est grand ! Le FILS partage avec le SAINT ESPRIT la GLOIRE du PERE dans l’unique essence divine que nous appelons encore la Très Sainte TRINITE… Ce n’est pas le fait de venir parmi nous qui va priver le FILS de sa GLOIRE. Sans doute va-t-il, en partie, et même parfois totalement, la faire disparaître aux yeux des hommes. Mais justement, ce sera la Gloire et la Récompense des fidèles de la reconnaître même sous les dehors de l’esclave que prend celui qui était de condition divine.

   « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». C’est la magnifique et bienheureuse réalité que nous fêtons en la Sainte Nuit de Noël ; elle correspond parfaitement à la prophétie du Psaume 84 qui en contenait la promesse « La GLOIRE va venir habiter sur notre terre ». Oui la GLOIRE de DIEU illumine l’étable de Bethléem puisque l’enfant qui y repose est le FILS Bien-aimé dont les Apôtres Pierre, Jacques et Jean contemplèrent la GLOIRE, de brefs instants, plus tard, sur le mont Thabor, au jour de la Transfiguration. St Pierre l’écrira dans sa 2èmeépître, le souvenir tout rempli encore de ce qu’il avait contemplé : « Nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de NSJC, ayant été nous-mêmes spectateurs de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire lorsque de la Gloire majestueuse lui vint une voix qui parla ainsi : C’est Celui-ci mon Fils bien-aimé »

   Cependant, puisque cette GLOIRE parut voilée dans la Crèche, contemplons le don que Dieu nous en a fait, tel qu’il a voulu le faire.

   La GLOIRE va habiter sur notre terre. Oui, nous le savons maintenant puisque le Verbe a habité parmi nous et que selon se volonté, il est resté parmi nous, toujours caché, mais toujours glorieux, dans le sacrement de sa Présence réelle, la Sainte Eucharistie. Pourtant il a une autre façon de maintenir sa GLOIRE parmi nous, c’est de nous en rendre les dépositaires. Et il le fait.

   Il faudrait relater ici le déroulement de l’œuvre de la grâce divine dans la vie des hommes. Nous sommes au courant de notre élévation à l’ordre surnaturel par le don de la grâce habituelle ou sanctifiante. En nous unissant à sa divinité par cet étonnant moyen, le SAUVEUR nous rend participants de sa GLOIRE.

   Un Noël populaire « D’où viens-tu mon berger » met en scène un berger qui rapporte fidèlement à son voisin ce qu’il a vu en Bethléem. L’autre en est tout ébaubi et quand son ami l’invite à le suivre, ce n’est pas seul qu’il le suivra, mais avec femme et enfants…

   Ainsi serons-nous à notre tour, « tous jouissants » de la GLOIRE de Dieu qui s’est révélée à nos yeux, et puissions-nous par notre digne vie la révéler à qui nous trouvera sur son chemin en ces heureux jours ! Amen

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 15:12

   Ave verum corpus natum de Virgine Maria !

En cette Nuit, retentissent en mon cœur ces premières paroles de la célèbre hymne eucharistique.

   Dans le Fils de la Vierge, « enveloppé de langes » et déposé « dans une mangeoire » (Luc 2,12), nous reconnaissons et nous adorons « le Pain descendu du ciel » (Jn 6, 41-51), le Rédempteur venu sur la terre pour donner la vie au monde.

   Bethléem ! Dans la langue hébraïque, la cité où est né Jésus, selon les Ecritures, signifie « maison du pain ». C’est donc là que devait naître le Messie, qui a dit de lui-même : « Je suis le pain de vie » (Jn 6,35-48).

   A Bethléem est né Celui qui, dans le signe du pain rompu, a laissé le mémorial de sa Pâque. L’adoration de l’Enfant Jésus devient, en cette Nuit Sainte, adoration eucharistique.

   Nous Vous adorons, Seigneur, réellement présent dans le Sacrement de l’autel, Pain vivant qui donne la vie à l’homme. Nous Vous reconnaissons comme notre unique Dieu, fragile Enfant qui êtes sans défense dans la crèche ! Vous êtes né en cette Nuit, notre divin Rédempteur, et pour nous, Vous vous êtes fait nourriture de vie éternelle.

   Souvenez-vous de nous, Fils éternel de Dieu, vous qui vous êtes incarné dans le sein virginal de Marie ! L’humanité entière, marquée par de nombreuses épreuves et de nombreuses difficultés, a besoin de Vous.

   Restez avec nous, Pain vivant descendu du Ciel pour notre salut ! Restez avec nous toujours. Amen !

Partager cet article
Repost0
22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 11:23

   Je conclue notre trop brève réflexion sur le Psaume 84 choisi comme thème d’Avent, en m’inspirant du commentaire de Dom Calmet.

   « Le Seigneur répandra sa bénédiction, et notre terre portera son fruit. »

   Le Seigneur versera sa bénédiction sur la Judée, et ce pays sera fertile, comme autrefois, suivant les promesses des Prophètes. On peut fort bien traduire ce verset par le passé, et le regarder comme une action de grâce des fruits que le Seigneur avait donnés cette année.           Vous nous avez remplis de vos bénédictions, notre terre a produit des fruits en abondance.

   Si Marie a été une source féconde, et toutefois pure et vierge, qui a produit le Sauveur ; notre terre, notre cœur, nous-mêmes, nous devons aussi en un certain sens, produire Jésus-Christ dans nos âmes ; nous devons le retracer dans nos mœurs et dans notre conduite ; nous devons le concevoir par l’amour, et le produire par l’imitation.

 

   « La justice marchera devant lui, et il la suivra dans le chemin. »

   Lorsque le Seigneur paraîtra dans le monde, et qu’il viendra dans notre pays, il fera marcher devant lui la justice, comme son avant-coureur. Il n’y paraitra que lorsqu’il y aura envoyé un peuple juste et fidèle ; il en exterminera les méchants et les impies avant que d’y fixer sa demeure. Quelques-uns entendent ici sous le nom de justice, Saint Jean-Baptiste, cet homme si juste et si parfait, qui vint préparer les voies du Seigneur et qui marcha devant lui. Symmaque et les autres interprètes traduisent : ‘chacun sera précédé et conduit par sa justice’

    A la lettre : la justice de chacun marchera devant lui, et mettra ses pieds dans le chemin. Les Prophètes nous parlent du temps qui suivit la captivité, comme d’un temps où la justice et la religion dominaient. Si nous voulons arriver au ciel, il faut que la justice soit notre avant-coureur, et notre guide.

   C’est pourquoi, en ces jours, l’Eglise prêche la pénitence, la nécessité de se purifier en attendant celui qui va paraître.

   Ô Jésus, vous êtes notre Voie, notre sentier vers Dieu ; et Dieu c’est vous-même : vous êtes donc aussi le terme de notre route. Nous avions perdu la voie, nous nous étions égarés comme des brebis errantes : que votre amour est grand de venir ainsi après nous ! Pour nous apprendre le chemin du ciel, vous ne dédaignez pas d’en descendre, et vous voulez faire avec nous la route qui y conduit.

    Désormais nos bras ne sont plus abattus : nos genoux ne tremblent plus ; nous savons que c’est dans l’amour que vous venez. Une seule chose nous attriste ; c’est de voir que notre préparation n’est pas parfaite. Nous avons encore des liens à rompre : aidez-nous ! Nous voulons écouter la voix de votre Précurseur, et redresser tout ce qui offenserait vos pas sur le chemin de notre cœur. Venez ô Jésus, Emmanuel, Dieu avec nous ! Amen.

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 13:56

-La miséricorde et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées.

-La vérité est sortie de la terre : et la justice a regardé du haut du ciel.

 

   Ces deux versets du Ps 84, thème de notre Avent, présentent les perfections divines qui brilleront principalement dans l’œuvre de notre salut. Les commentaires vont bon train sur ces deux versets et il y n’y a que l’embarras du choix. Mais justement, il y a embarras ! Car c’est un peu selon ce qu’on préfère. Alors, je vous dirai ma préférence en me rapprochant le plus possible de ce qui me paraît le mieux convenir en ce beau temps de l’Avent qui est attente et espérance.

   Comme Israël, jadis, le monde est gravement coupable car il a abandonné son Dieu qui l’aime et le fait vivre. Dieu tempère sa juste colère, par sa miséricorde de laquelle se manifeste si bien, dans la vérité de ses promesses, ce que les traducteurs appellent encore la fidélité. Car Dieu s’était engagé envers son peuple à lui envoyer un Sauveur : vis-à-vis des Juifs l’Incarnation et la Rédemption seront une œuvre de fidélité : le Seigneur a dit vrai ! Mais il n’a pas borné, endigué cette œuvre de salut : il l’a répandu largement sur tous « afin que les Gentils rendent gloire à Dieu pour sa miséricorde » (St Paul Rom. 15/9) ainsi que le rappelait l’apôtre dimanche dernier.

   Quelle est donc heureuse cette rencontre entre la vérité, la fidélité…et la miséricorde.

   Bien plus elles sont accompagnées dans leur chemin par la justice et la paix. La justice pourrait réclamer ses droits…et nous allons voir qu’elle le fera. Car la justice de Dieu a été offensée, elle doit être satisfaite. Et pourtant elle se laissera fléchir et ayant tout oublié, elle tombera dans les bras de la paix pour laisser à celle-ci l’avantage ! N’est-ce pas l’un des deux grands cris de la nuit de Noël : avec le Gloire à Dieu, le chant des Anges proclame « La Paix aux hommes »

   Mais comment cela se fera-t-il ?

Nous le savons déjà, mais il est bon de se l’entendre dire de nouveau. « La vérité est sortie de la terre ». Quelle est-elle cette vérité, sinon celui qui s’est ainsi défini lui-même « Je suis la vérité » et encore « je sui né et je suis venu en ce monde pour rendre témoignage à la Vérité ». Ainsi que le précise St Robert Bellarmin, par cette vérité qui naît de la terre, il faut entendre le Verbe incarné naissant de la Vierge Marie.

   Et voilà que du haut du ciel la justice va fixer ses yeux sur la vérité : le Père justement courroucé va poursuivre son Fils qui désormais porte les péchés du monde. « L’on n’a jamais mieux connu combien Dieu déteste le péché que lorsqu’on l’a vu le faisant expier par la mort de son Fils Unique. » (St Robert) Ainsi l’on comprend mieux le dernier cri de notre Sauveur sur sa Croix : Consummatum est… c’est tout achevé : c’est bien fini ! O merci, mon Dieu.

   Et pourtant, non ce n’est pas fini, car l’on serait devant une tragique confusion si l’on se laissait aller à la tranquillité, à la quiétude après une semblable tragédie. C’est pourquoi St Robert terminera le commentaire de ce verset par une remarque percutante : « jamais l’on ne put mieux prévoir ce que serait la colère divine au jugement dernier contre les pécheurs, qu’au moment où l’on vit Jésus-Christ mourant pour expier les péchés d’autrui. » Et citant les terribles paroles de Jésus lui-même : « Car si l’on fait ainsi contre le bois vert, que ne fera-t-on pas contre le bois sec ».

   Ainsi la paix rendue aux hommes ne doit pas être prise au sens d’une tranquillité d’esprit qui engendrerait la paresse spirituelle. Pour reprendre en terminant une pensée de St Bernard : quand Jésus va nous avoir rendu la joie de son salut, quand sera revenu le beau temps de la grâce et le soleil de justice qui percera les nuées, notre présente torpeur se dissipera et notre ferveur renaîtra. N’oubliez pas de soupirer après le Sauveur par les Grandes et Belles Antiennes O qui accompagneront chaque jour notre attente de Noël, à partir de Mercredi. Amen

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2014 1 08 /12 /décembre /2014 11:05

   Je vous disais dimanche dernier que j’avais choisi de vous commenter les derniers versets du Ps 84 dont l’emploi durant l’Avent ainsi qu’à Noël est fréquent. Psaume qui réclame la délivrance après une dure captivité.

   Voici les versets sur lesquels nous nous arrêterons spécialement :

-Son salut est proche de ceux qui le craignent, la gloire va revenir habiter notre terre ;

-La miséricorde et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées.

-La vérité est sortie de la terre : et la justice a regardé du haut du ciel.

-De fait le Seigneur donnera sa bénignité et notre terre donnera son fruit.

-La justice marchera devant lui et il posera ses pas sur le chemin.

 

   Nous ne garderons pour aujourd’hui que le premier de ces versets : son salut est proche de ceux qui le craignent, la gloire va revenir habiter notre terre.

 

   Il faut rapprocher ce texte des prédictions faites par les deux prophètes Aggée et Zacharie. L’Avent est le temps des prophètes. Faisons connaissance avec ces deux-là qui sont au nombre des 12 petits prophètes.

   Tous deux ont parlé au moment où les rapatriés de la captivité de Babylone se voyaient devant l’immensité de la tâche à accomplir pour relever les ruines de leur pays.

   Aggée, dont le nom signifie « joyeux », a la mission principale d’exhorter et d’encourager le peuple à reconstruire le Temple de Jérusalem. Les travailleurs se désespéraient, en particulier, de l’infériorité de leur travail comparé à l’œuvre magnifique de Salomon dont ils avaient maintes fois entendu parler. Alors s’élève la voix de Dieu transmise par le prophète : « J’ébranlerai toutes les nations, leurs trésors viendront et je remplirai de gloire cette maison. Grande sera la gloire de cette maison, de cette toute nouvelle plus que la première. »

   Zacharie, dont le nom signifie « Dieu se souvient » va se montrer plus précis encore. Il aperçoit dans une vision un homme porteur d’un cordeau. « Où vas-tu », lui demande-t-il. « Mesurer Jérusalem ». Puis un ange court après cet homme et lui déclare que Jérusalem sera désormais habitée comme une ville ouverte dont le Seigneur sera la muraille de feu et qu’il remplira de sa gloire… « Chante donc et réjouis-toi, fille de Sion, voici que je viens habiter au milieu de toi ! »

   Sans doute, après ces restaurations, le culte du Seigneur reprendra sa place en Jérusalem et dans les lieux saints de son Temple. Mais quand on considère que les prophètes relancent sans cesse la grande promesse de la venue du Sauveur, combien alors les paroles du Psaume deviennent-elles lumineuses. Son salut est proche, sa gloire va revenir habiter notre terre.

  Et Dom Calmet de dire à son tour : «  Le Seigneur sauvera ses serviteurs et ses amis, il les garantira des dangers, et les protégera contre leurs ennemis, il les comblera de gloire et de bonheur. Notre pays sera dans l’état heureux et florissant où il était autrefois. Cela s’exécuta, mais non pas si vite, après le retour de Babylone. Mais ce qui fit la principale gloire de la Judée et de la Nation des Hébreux, dans ce dernier âge de sa durée, c’est le bonheur qu’elle eut de voir Jésus-Christ, et d’être témoin de sa gloire, de sa doctrine et de ses miracles. Le prophète Aggée parlant du second Temple, bâti depuis le retour de Babylone, dit qu’il sera plus magnifique, et plus glorieux que celui de Salomon. Mais en quoi consistait cette gloire particulière ? C’est sans doute en ce qu’il fut honoré de la présence de Jésus-Christ, qui est la gloire du Père et le Désiré des Nations. »

Veni Domine Jesu. Amen

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 13:46

Le Psaume 84 nous servira de guide pour ce temps de l’Avent 2014.

   Tous les commentateurs y voient un chant inspiré par le souvenir d’une captivité. Cependant, St Robert Bellarmin (Explication des Psaumes) fait remarquer qu’il y a une divergence entre ces interprètes

-pour les uns c’est une captivité précédente qui servirait de point de départ à la prière pour demander la délivrance  d’une captivité présente : à savoir le souvenir de la captivité des anciens hébreux en Egypte alors que maintenant les enfants d’Israël sont déportés à Babylone.

-pour les autres les deux captivités, la très ancienne et la très récente, serviraient de motif à une demande de délivrance pour le monde entier de la captivité de Satan, la délivrance du joug de l’enfer qui pèse sur toute l’humanité.

   C’est de cette interprétation que part le saint docteur de l’Eglise pour commenter ce psaume. Et voilà aussi pourquoi il est le Psaume particulier de l’Avent. Au temps de l’Avent la pensée de la délivrance revient sans cesse dans l’esprit de la Sainte Eglise. Même les anciens cantiques qu’on aime reprendre parlent de cette fin du pouvoir satanique qui enchaîne les hommes : « Si vous venez, Roi glorieux, Nous vous verrons, victorieux, Fermer l’enfer, Ouvrir les cieux »

« Le Fils du Roi de gloire, Est descendu des cieux, Il dompte les enfers, Du monde il vient briser les fers »

   Il n’est pas dans mon projet de commenter tout ce psaume, mais simplement les derniers versets. Certains autres vous sont connus : on les emploie quotidiennement dans la Messe traditionnelle, dans les prières au bas de l’autel : « Deus tu conversus, vivificabis nos, et plebs tua laetabitur in te » (O Dieu, vous nous ferez revenir à la vie, afin que votre peuple se réjouisse en vous.)

« Ostende nobis Domine misericordiam tuam, Et salutare tuum da nobis. » (Montrez-nous, Seigneur votre miséricorde, Et donnez-nous votre salut.)

   Il faut se replacer à ces temps difficiles qui suivirent le retour des exilés vers leur patrie. Tout est à reprendre. Il y a des indifférents, des opposants. Les âmes pieuses et saintes sont contrariées dans leurs démarches, leurs désirs, leurs travaux. Cependant la confiance ne faiblira pas : elle est en Dieu qui les soutiendra et leur permettra de tout surmonter.

 

   A la grand’messe du Jour de Noël on entendra retentir cette annonce qui fait la joie de ce jour là : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, gloire comme celle du Fils Unique venu du Père plein de grâce et de vérité. »

   Cette gloire éclatera dans ses miracles sans doute, mais bien plus encore dans le don qu’il fera à ceux qui le craignent (n’oublions pas que cette crainte de Dieu est l’introductrice de son amour), dans le don de cette vie dont est écrit « Tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ».

   N’avons-nous pas atteint nous aussi la gloire, et cette gloire n’habite-t-elle pas sur notre terre, puisqu’elle est pour le moment le lieu de séjour des enfants de Dieu ?

   Selon l’expression de l’oraison de ce jour, il nous est nécessaire que le Seigneur excite nos cœurs : il leur faut ménager cette rencontre avec Jésus, le Fils bien-aimé, qui va, en ces fêtes, revenir habiter notre terre pour nous configurer davantage à son image. Ne laissons pas passer l’occasion ! Amen

Partager cet article
Repost0
23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 18:36

   Une oraison du Missel nous fait dire : «  Donnez-nous, Seigneur, que la marche du monde soit pour nous pacifiquement réglée par votre disposition et que votre Eglise se réjouisse dans un tranquille attachement. » Nous avons là un type de prière qui s’applique à un besoin autant général et perpétuel que revêtant parfois une urgence particulière et de ce fait très actuelle. Telle quelle on peut la retrouver dans un missel de 1559…Les besoins du monde et de l’Eglise sont identiques à toutes les époques et sans doute faut-il toute la Sagesse de Dieu pour régler les moments où la vraie paix devient le lot de ses enfants et favorise leur loyal attachement.

   D’une façon habituelle tout ce qui est créé, comme le rappelle St Paul, attend la révélation des enfants de Dieu, assujettis à la vanité…et  plus la vanité est grande et plus fort est l’assujettissement et plus lancinante est l’attente et plus retardée la révélation des enfants de Dieu…. Ne nous trouvons-nous pas dans une de ces périodes éminemment fertile dans la production de la vanité ? Car c’est une de nos grandes souffrances de constater la disparition quasi générale de ce don spirituel par excellence qu’est la Sagesse ! Ce don du St Esprit qui nous « fait discerner Dieu et les choses divines dans leurs principes les plus élevés et nous les fait goûter. »

   Ainsi notre travail et notre devoir se trouvent tout tracés. Revenir à la Sagesse qui porte un nom divin, car la première Sagesse, la Sagesse incréée, c’est le Verbe, le Fils de Dieu, c’est Jésus, c’est le Sacré-Cœur. Lui seul apporte le goût de Dieu et nous le transmet en se donnant à nous. L’une des récentes confidentes du Sacré-Cœur, Madame Royer, dit avoir vu, de la plaie ouverte au Cœur de Jésus, couler un ruisseau d’eau qui vérifiait ces paroles « Vous puiserez les eaux dans la joie aux sources du Sauveur. »

   Une fois ce goût de Dieu répandu en nous, nous sommes défendus contre toute altération, affadissement qui ont porté tant de chrétiens, dans les années passées, et encore maintenant à abandonner avec une légèreté ou une inconstance étonnantes et ridicules tant de choses dont ils avaient pu goûter la bonté, la beauté, la douceur et la richesse dans le domaine de la piété, de la liturgie, de l’ornementation des églises, du respect sacré dû à l’Eucharistie et à la Messe. Ce goût semble s’être transformé en un dégoût simulé souvent en raison d’une nouvelle forme du respect humain qui fait craindre à ses victimes, par-dessus tout, de passer pour retardataires !...dégoût parfois réel, aussi hélas, car il est signe, à cet instant, d’un esprit perverti et d’un cœur relâché. Il est dans l’Evangile une annotation fort remarquable à la suite de l’épisode de Jésus chassant les vendeurs du Temple : « Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore ». Le goût de Dieu et des choses de Dieu devient un zèle dévorant. Jésus, qui nous dit d’apprendre de lui qu’il est doux et humble de cœur, est passionné pour la gloire de son Père céleste : résolu de lutter contre tout ce qui pouvait tendre à l’amoindrir, d’abattre tout ce qui pouvait lui faire obstacle…non moins ardent contre tout ce qui pouvait compromettre le bonheur éternel de ceux qu’il venait racheter.

   Ainsi Notre Seigneur se tient toujours prêt à la lutte contre le mal, toujours armé contre les erreurs, toujours en guerre contre l’esprit du monde (de ce monde pour lequel il n’a pas voulu prier). Il condamne tout ce qui est faux, tout ce qui est injuste, tout ce qui va contre Dieu !

   La marche du monde n’est pas en ce sens. L’Eglise n’est pas prête à se réjouir dans un tranquille attachement : trop de ses fils ont rejeté ce qui pouvait amener la paix : ils rejettent hélas !le Seigneur lui-même !

   Que d’entraves amenées dans les dispositions que pourrait prendre le Seigneur pour la marche du monde ! Où est le zèle de la Maison du Seigneur dans une réponse pareille. Comment l’Eglise se réjouirait-elle dans un tranquille attachement à son Seigneur, quand on repousse aussi misérablement sa Royauté ?...

   Nous ne céderons, cependant, ni au ressentiment, ni au découragement. Jésus a besoin de soldats valeureux ! Plus que jamais il revient aux chrétiens demeurés fidèles, intégralement fidèles, de se poster en avant, face aux coups qui pleuvent déjà et qui pleuvront encore à n’en pas douter !

   Que chacun de nous travaille à la gloire de son divin Roi. Que le Cœur de Jésus nous rappelle qu’il veut conquérir le monde : nous avons à marcher avec lui : ce règne viendra…il vient !...

   Que chacun de nous soit avec Jésus le défenseur de la vérité, par sa parole s’il peut parler ; par ses écrits, s’il sait manier la plume ; par son exemple surtout, par sa vie, il doit condamner tout ce qui est faux.

   Tâche immense, écrasante…mais aussi exaltante. Plus que jamais il faudra y consacrer nos forces physiques et spirituelles, nos esprits, notre cœur. « Le diable domine sur les tièdes, les négligents et ceux qui ne craignent pas Dieu dans la vérité » dit St Augustin.

   A la flamme du Cœur divin se réchauffera notre tiédeur. A l’ardeur du Sacré-Cœur se ranimera notre activité. A la plaie béante nous puiserons l’eau pure de la vérité et le sang généreux de l’amour. Amen

 

Partager cet article
Repost0
17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 07:00

   Les légendes, chez nous, ont la vie dure et elles semblent beaucoup mieux retenues que l’histoire, car si l’on dit que le Français ignore la Géographie, on pourrait ajouter aussi l’Histoire. Et ce n’est pas les programmes scolaires de l’heure qui vont y changer quelque chose…

   Vous le savez : l’homme descend du singe ! On veut nous épater (et çà marche auprès des jeunes !) par cette prétendue théorie scientifique appelée transformisme ou évolutionnisme, dont pourtant Jean Rostand a dit que c’était « un conte de fée pour grandes personnes ».

   L’évolution prétend expliquer l’existence des espèces actuelles par la mutation progressive d’espèces plus simples, au fil des ères géologiques. De plus, d’ailleurs, cette évolution des espèces vivantes fut elle-même précédée par une évolution de la matière inerte qui aurait possédé le pouvoir de se constituer en matière organique !

   Ainsi la matière primitive qui a reçu la vie (de qui ? de quoi ? on n’en sait rien) se divise en cellules et en organismes simples. Puis les poissons apparaissent dont certains évoluèrent vers une existence amphibie (tantôt dans l’eau, tantôt à l’air) et d’autres devinrent reptiles etc… etc… Enfin les premiers mammifères se réfugièrent dans les arbres et en redescendirent, un beau jour, d’un pas hésitant, pour devenir des hommes !!!

   Qu’est-ce qui s’oppose à la théorie de l’évolution des espèces ?

La réponse est facile : tout !

La foi et la science. Le bon sens et l’observation. La critique interne et la critique externe.

   Depuis l’année 1953 où naquit la biologie moléculaire, une véritable révolution éclate en ce qui concerne toutes les sciences touchant la vie.

   N’ayant aucune connaissance dans ce domaine, et le lieu et le moment ne se prêtant pas à un exposé compliqué sur ce sujet, je me bornerai à vous dire l’essentiel de ce que l’on a découvert : l’organisation moléculaire des cellules d’un être vivant apparaît comme « codée » à la façon d’un ordinateur. On en a tiré une autre découverte extrêmement importante : c’est le fait que les caractères essentiels qui se transmettent par génération ne connaissent pas de changements : ce qui fait que les lapins engendrent toujours des lapins, les souris des souris, et les fameux singes toujours des singes.

   Voilà donc où en est arrivée la science, et cela, personne d’honnête ne doit l’ignorer quand il s’agit de parler de ce complexe et merveilleux problème de la vie. La théorie de l’évolution, qui n’a jamais été prouvée, avait surtout en vue de vouloir expliquer l’homme sans avoir recours à Dieu. Dieu est toujours le personnage encombrant : il faudrait pouvoir le faire disparaître de l’horizon de l’homme. Mais les scientifiques, de par leur fonction, ne peuvent pas nous livrer autre chose que des certitudes fondées sur des expériences ou des constatations évidentes. Ils ont le droit d’écrire des romans : tout le monde en a le droit. Cependant, quand ils se mettent à écrire un roman, ils ne peuvent plus faire état de leur qualité de savant pour le faire passer dans le public comme des pages d’un exposé scientifique.
   Quand nous lisons, nous chrétiens, les lignes simples et claires de la Création du monde par Dieu, nous savons que Dieu ne nous y fournit pas un exposé scientifique. Mais nous savons aussi que Dieu n’y écrit pas un roman. Il nous dit avec précision comment il est à l’origine de toutes choses, comment il intervient pour répandre la vie, comment il se penche enfin avec une sorte de recueillement, qui est une pensée d’amour, sur cet être dont il fera son fils d’adoption « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ».

   Ce qu’une prétendue science a voulu nous donner si longtemps, une ascendance chez les singes ; la foi avec respect, admiration et reconnaissance nous fait descendre de la pensée de Dieu.

   Au moment où une année liturgique va s’achever dans le rappel du retour de Notre Seigneur à la fin du monde pour nous rendre un corps qui revêtira alors l’immortalité, sachons déjà le remercier d’avoir partagé avec nous la nature humaine dont il a été, lui, le plus noble exemplaire : « Speciosus forma prae filiis hominum » dit le Psaume 44 (Matines de Noël), « Vous êtes beau par votre aspect plus que tous les fils des hommes » Amen

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 13:30

100 ans !    La génération des hommes qui participèrent à la terrible guerre qu’ils avaient espéré être la dernière a maintenant disparu.

   Ils étaient alors en pleine jeunesse…et en pleine jeunesse ils virent tomber tant de leurs frères d’armes. Tant de deuils oppressèrent la vie de pères, de mères, d’épouses, d’enfants, une somme si grande d’afflictions mêlées à de si dignes héroïsmes !

   On se demande parfois dans la presse ce qu’il faut penser des mobiles qu’on fournissait aux soldats de 1914 pour s’en aller au combat ? Curieuse question ! Question qu’on ne peut vraiment se poser qu’après coup. Il est de bon ton, d’ailleurs à l’heure actuelle, de tout remettre en question ! Si tout conflit armé demeure un grand malheur, la dernière solution, la plus désespérée, il se peut et se doit parfois qu’elle soit la seule devant des oppressions, des injustices, des menaces dont le poids serait pire que la mort elle-même !

   Nos soldats l’avaient compris qui pendant 4 ans ont tenu, dans des conditions qu’eux seuls ont pu décrire, dans l’acharnement, la persévérance d’une prise en charge de la cause qui leur avait paru une cause sacrée. Pourrait-on dire maintenant qu’elle n’était qu’illusoire ?

   Pour nous, Français, l’armistice signé le jour où notre pays fête l’un de ses grands patrons, le jeune et valeureux St Martin, devenu le convertisseur de la Gaule, celui qui fit de notre patrie la France chrétienne, cette occasion de sa fête ne nous paraitrait-elle pas une réponse du ciel, comme elle le parut alors au généralissime Foch, grand chef et fier chrétien, qui avoue avoir fait plus avec son chapelet qu’avec sa science tactique !

   Un grand héros de 14-18, Jacques d’Arnoux, écrit : « De Tolbiac à la Marne, la France née du miracle ne fut-elle pas sauvée par le miracle…Qui se donne tout entier peut tout attendre de Dieu, même l’impossible…La vie des héros est faite pour le miracle comme la fusée pour l’éclatement. Le miracle est une magnificence de Dieu réservée aux magnifiques, sa fulgurante récompense à la cime du courage qui prie…Et si la France fut la miraculeuse nation, c’est qu’elle fut, plus que tout autre, fertile en héros dignes du miracle, sûrs du miracle. »

   Voilà des paroles vraies !...Encore nous faut-il, bien sûr, ne pas nous endormir sur les gloires passées, délaissant les sursauts rendus nécessaires dans les temps que nous vivons ! Car nul ne saurait affirmer avec placidité que nos jours sont des jours de paix ! Et le peu de paix que nous goûtons, c’est un devoir exigeant non seulement de le garder, mais de l’affermir, de le développer. Jésus,  Notre Seigneur, nous rappelle dans l’évangile qu’il nous faut un œil lumineux, pour garder notre corps tout entier dans la lumière. C’est bien entendu, surtout de l’œil de notre esprit qu’il est question ici. Nous sommes mis en demeure de faire les choix nécessaires et ces choix nous ne les ferons pas sans relation avec notre passé le meilleur, celui qui éclatait dans cette devise sacrée : DIEU et PATRIE !

« De parti de l’ordre capable de rétablir la tranquillité au milieu de la perturbation des choses, il n’y en a qu’un : le parti de ceux qui veulent Dieu, le parti de Dieu ». Cette précision de clarté est du Pape St Pie X qui vit venir la guerre avec une douleur qui précipita sa mort.

« Le sang de nos fils versé à flots sur la même terre, pour la même cause, devrait pouvoir faire l’union… Il le devrait…mais l’a-t-il faite ? Ah ! c’est qu’il faut le sang d’un Dieu et sa vertu rédemptrice. Ne cherchez  pas ailleurs…Il n’y a que ces deux bras cloués par l’obéissance qui puissent retenir ceux qui se débandent, les rallier et les réunir. Je ne vois que cet Homme-Dieu, cet Homme au cœur blessé, priant et pardonnant sur la Croix qui puisse rassembler dans son étreinte tous les cœurs français. »

   Puisse notre prière être prière de reconnaissance pour les bienfaits passés, mais aussi d’ardent souhait pour l’avenir. Nous aurons à cœur de rassembler nos joies et nos désirs dans cette Prière Unique, celle du Christ par qui la nuit est devenue Lumière, la seule Vérité, la seule Vie, l’Unique Voie et le Premier Amour. Amen !

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 14:05

   « Mais délivrez-nous du mal »

   Cette dernière demande est présentée, dans le catéchisme du Concile de Trente comme « un abrégé qui renferme en substance la force et l’esprit de toutes les autres demandes »

   Cela se conçoit : avoir imploré et surtout obtenir la protection de Dieu contre le mal : voilà de quoi nous laisser tranquille et en sûreté. Mais sans doute aussi cette demande nécessite-t-elle d’être bien comprise pour être bien formulée.
Nous examinerons successivement : -les maux desquels on demande la délivrance, -comment on doit demander d’en être délivré, -quelle conduite tenir dans le cas où certains maux sont inévitables.

1°) Quel est ce mal dont nous demandons d’être délivrés ? Nous avons à prendre garde d’une fausse notion du mal qui nous ferait considérer comme mal tout ce qui nous dérange, nous contrarie, nous pèse. Nous avons considéré dans la demande précédente que nous pouvons être éprouvés en vue du bien : il ne peut donc être question de se faire dispenser par Dieu de toute épreuve…à quoi servirait alors la recommandation de Jésus « de prendre la Croix chaque jour et de le suivre » ?

   Nous nous bornons à conjurer par la Prière ces sortes de maux sans profit pour notre âme et dont certains, même, lui seraient dommageables. Pour connaître ces maux il suffirait de parcourir les supplications des litanies des Saints, ou de multiples oraisons du Missel ou du Rituel romains qui implorent le Seigneur de nous délivrer par exemple : des ravages de l’eau, du feu, de la foudre, de la grêle, – des horreurs de la famine, de la sédition, de la guerre, - des atteintes de la maladie, de la peste, - du poids des chaînes, de la prison, de l’exil, des trahisons.

   Evidemment que Dieu anéantisse toutes les causes d’iniquité et de crimes : la colère, la haine, la volonté mauvaise, la fornication.

Nous supplions de ne pas connaître la mort subite et imprévue, de ne pas soulever la colère et la réprobation divines, de ne pas encourir les châtiments éternels de l’enfer et de ne pas même passer par le feu du Purgatoire, en même temps que nous réclamons la libération des âmes qui y sont détenues (il est bon de s’en souvenir en ce mois consacré spécialement à nos morts)

   Nous devons aussi demander que ce que l’on regarde généralement comme des biens : les richesses, les honneurs, et même la santé, la force et jusqu’à la vie, ne tournent point à notre malheur ni à la perte de notre âme.

   Certains saints ou auteurs spirituels ont fait remarquer que l’on demandait à Dieu d’être délivré du mal (au singulier ) et que ce mot pouvait alors désigner le démon, instigateur et auteur du mal. Cette remarque paraît justifiée : Dieu se sert du démon pour punir les impies et en général les pécheurs : on doit, en effet, penser que c’est le mal suprême que de tomber sous la coupe du diable (que Jésus appelait le Malin, au sens fort de ce mot, c’est-à-dire celui qui fait le Mal)

   Il faut se rappeler encore que Satan mène une guerre sans relâche contre nous, sa haine mortelle nous poursuit : que Dieu nous en délivre !

   Enfin, on tiendra compte de ce que les adversités, les injustices que nous souffrons de la part du prochain sont, elles aussi, imputables au démon, ce qui nous engage plutôt à tourner notre colère contre Satan que contre nos frères et, en tous cas, à prier pour eux afin de les arracher à ses mains ! C’est ce que nous accomplissons par exemple quand nous prions pour les chrétiens persécutés et que nous ajoutons une intercession pour leurs persécuteurs.

2°) Examinons à présent comment on doit demander d’être délivré du mal.

   Comme nous sommes continuellement entourés de misères, que nous nous sentons habituellement menacés : il ne paraît pas nécessaire d’encourager à demander à Dieu d’être délivré de tous les maux dont nous avons parlé. Nous sommes naturellement portés à recourir à Dieu au temps de l’épreuve ou de la crainte. Cependant, il faut alors respecter l’ordre établi par Jésus lui-même : autrement dit, ne pas oublier les autres demandes que le Pater nous fait adresser au Père du Ciel. Si nous oublions sa Gloire, son Règne, sa Volonté, notre prière devient une sorte d’assurance égoïste sollicitée pour nous mettre à l’abri du danger.

   En tout, il faut considérer dignement le Seigneur. On le prie parce qu’il est le « principal refuge, et, à vrai dire, le seul soutien ». Rien ne le remplace, et s’il est permis de faire usage des secours humains, on se souviendra qu’en définitive, tout est dans sa main et qu’ainsi c’est toujours lui qui sort glorifié dans ses œuvres et dans ses décisions.

   D’autre part, qu’on n’aille pas non plus déconsidérer la Puissance de Dieu. On entend souvent dire devant la maladie   « aujourd’hui la médecine est grande » comme si on pouvait se passer de la Puissance de Dieu qui seul a donné aux matières composant les remèdes leurs propriétés curatives. Le mot du père de la chirurgie, le fameux docteur Ambroise Paré, reste célèbre et contient la plus élémentaire vérité : il disait en soignant ses malades : « Je le pansai, Dieu le guérit »

3°) Terminons par la conduite à tenir devant les maux inévitables.

Celle-ci nous a été tracée par NS lui-même. C’est par la patience que vous sauverez vos âmes : la patience, cette vertu qui permet de soutenir, de supporter, d’endurer les choses adverses.

« Ne devons-nous pas regarder comme utiles et salutaires les choses que Dieu approuve et non pas celles qui nous plaisent ? » C’est St Paul qui après avoir été lapidé et laissé pour mort à Lystres exhortait ses chrétiens (tout autre langage serait un langage de facilité et donc de dissimulation, de tromperie) : « c’est à travers beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le Royaume de Dieu ». Tous les saints ont compris cela qui n’ont pas encouru le reproche de St Bernard : « Il est honteux que les membres soient délicats sous un Chef couronné d’Epines » (St Bernard Sermon de Omnibus Sanctis)

   En achevant notre entretien sur le Pater, nous entendrons, dans la forte certitude de l’Espérance, l’Apôtre St Pierre : « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ, quand vous aurez un peu souffert, achèvera lui-même son œuvre, vous affermira et vous fortifiera. A lui la gloire et la puissance, dans les siècles des siècles. Amen »

 

 

Partager cet article
Repost0