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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 19:35

   Pour aucun chrétien le nom de Saint Augustin ne doit être ignoré. Après les Apôtres, fondement et colonnes de notre foi, St Augustin élève dans l’Eglise la voûte majestueuse de ses enseignements. On est confondu par la somme de travail que représentent ses écrits, quand on connaît, en outre, son activité pastorale et qu’on sait qu’il n’entra dans la foi catholique qu’à l’âge de 32 ans à quelques mois près. Il ne peut être question de raconter son histoire dans le détail : né d’un père païen et d’une mère chrétienne, celle que nous nommons maintenant Ste Monique, il fit d’abord ses études élémentaires dans sa ville natale, Tagaste, au sud de la ville algérienne actuelle de Bône. Avant d’aller achever ses études à Carthage, il se perdit de mœurs durant une année d’oisiveté, et ensuite dans la fréquentation des étudiants de Carthage. Il vécut librement avec une femme à laquelle cependant il resta fidèle et qui lui donna un fils Adéodat, lequel sera baptisé plus tard en même temps que lui par St Ambroise, évêque de Milan. Il arriva dans cette ville comme professeur de rhétorique après avoir d’abord exercé en Afrique, puis à Rome. Professeur dès l’âge de 20 ans, tous les espoirs lui étaient permis. Mais Augustin se peint lui-même dans le livre fameux connu sous le nom de « Confessions » avec ses vices, sa chute dans le manichéisme (cette curieuse doctrine qui ne reconnaît que la matière, Dieu lui-même en faisant partie, qui tire l’âme de la substance divine et affirme le mal comme un principe vivant opposé à Dieu). Sa mère souffrit terriblement de la conduite de son fils qui pourra plus tard affirmer que se larmes et ses prières auront grandement contribué à sa conversion.

   Celle-ci commença de s’opérer quand Augustin entendit les prédications de St Ambroise. Mais il y avait des liens redoutables à trancher : un retour de l’esprit par l’abandon du manichéisme, un retour de la volonté par l’abandon de la vie dissolue.

   St Augustin rapporte que dans son jardin où il se débattait contre les emprises de son passé, il entendit tout à coup une voix juvénile qui lui répéta plusieurs fois « Prends et lis ! prends et lis ! » Il se leva, s’étant d’abord imaginé qu’il pouvait être question d’un brusque souvenir de ses jeux enfantins de jadis, et se dirigea vers le livre des Epîtres de St Paul qu’il avait laissé à quelque distance un peu plus tôt. Il l’ouvrit donc au hasard et tomba sur ce texte « Ne vivez pas dans la ripaille et l’ivrognerie, ni dans les plaisirs impudiques, ni dans les querelles et les jalousies, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne pourvoyez pas à la concupiscence de la chair »…A Peine avais-je fini de lire cette phrase qu’une espèce de lumière rassurante s’était répandue dans mon cœur, y dissipant toutes les ténèbres de l’incertitude. »

   La conversion ici est un coup de la grâce : rien d’autre ne l’explique : c’est un miracle moral, d’autant qu’Augustin renonça aussitôt au mariage que sa mère avait préparé pour lui afin de lui faire prendre une vie régulière, - et il se donna désormais et pour toute sa vie à la perfection. Nous étions au début d’août 386. Au Carême de 387, il se préparait au baptême, reçu en la fête de Pâques. A l’automne, il voulait se rembarquer pour l’Afrique quand sa mère mourut au port d’Ostie. L’année suivante, il vendait tous ses biens, se fixait à Tagaste avec des amis et commençait à mener une vraie vie monastique, sans oublier la formation de son fils qui avait atteint ses 17 ans. Le vieil évêque d’Hippone avait besoin d’un coadjuteur : le peuple désigna spontanément Augustin qui fut ordonné prêtre et qui 5 ans plus tard devenait évêque du lieu : il avait 42 ans. L’activité de St Augustin ne connut plus de bornes jusqu’à l’an 426, 4 ans avant sa mort, où il se ménageait une retraite partielle. Hélas elle ne fut guère effective : déjà les Goths de l’armée impériale avaient fait leur apparition à Hippone avec un évêque arien. Les Vandales, barbares féroces et eux aussi gagnés à l’arianisme mettaient le siège devant Hippone : siège de 18 mois. Au bout du 3ème mois, St Augustin mourait, assistant à l’effondrement de la puissance impériale, mais pacifié par le désir de cette Vie immuable qui était le tout de son âme et que pendant 10 jours il réclama sans interruption dans une dernière prière qui semblait se prolonger à l’infini. Il avait 74 ans : on était le 28 août 430.

   Parmi la somme écrasante de ses écrits, St Augustin a laissé un ouvrage célèbre : La Cité de Dieu.

« Deux cités, dit-il, ont été bâties par deux amours : l’une terrestre, par l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu ; l’autre céleste, par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. »

   Peut-on en moins de mots et avec une pensée plus claire présenter l’histoire du monde qui devient une histoire individuelle quand il s’agit pour chacun d’entrer dans l’une des deux cités.

   Nous nous en tiendrons à ces indications. Notre foi nous fixe le choix, notre espérance soulève nos énergies pour nous donner l’entrée dans la cité de Dieu. Notre amour de Dieu devra, comme pour St Augustin nous faire mépriser tous les obstacles personnels des sens, de l’esprit, du cœur, pour trouver le bonheur. C’est cela le bonheur : se réjouir de vous Seigneur, pour vous, à cause de vous ; c’est cela et il n’y en a point d’autre. Amen

 

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 14:59

   Au moment même où se terminaient les persécutions contre les chrétiens, un prêtre d’Alexandrie (il fut chargé de la direction de l’une des églises de la ville en l’an 313), Arius, faisait éclater une crise qui causerait un immense ravage dans les esprits. D’une intelligence souple et déliée, habitué aux plus habiles discussions, s’imposant par son extérieur grave et austère (on aurait dit un saint homme), il avait l’esprit ambitieux et dominateur et se montrait sournois (un vrai serpent, dira St Epiphane) !

   Sa théorie peut se ramener aux points suivants : Dieu est unique et inengendré : tout ce qui est en dehors de lui est créé. Ainsi le Verbe, intermédiaire entre Dieu et le monde, antérieur au temps, mais non éternel. Il aurait pu pécher mais sa droiture morale l’a gardé de toute chute. Il est créature si parfaite qu’il n’en peut être créée qui lui soit supérieure.

   Voilà…et qui ne peut s’en apercevoir, une doctrine de mort pour la foi chrétienne ? puisque c’est la négation pure et simple de la divinité du Christ. Cependant, par la ruse des faux docteurs qui excellaient à s’embusquer derrière des équivoques, des formules vagues ; par la facilité avec laquelle cette doctrine faisait la jonction entre le christianisme et le paganisme ; par les moyens astucieux employés pour la répandre allant jusqu’à composer des chansons ou des cantiques pour faire passer l’erreur dans les rangs du bon peuple séduit par tant de pieuse douceur entraînante, l’Arianisme va faire son chemin, bon train : ‘le monde avec stupeur se réveilla arien’, dira St Jérôme.

   En l’an 325, sous la pression de l’empereur Constantin, se réunit à Nicée un concile général, le premier des conciles œcuméniques, le principal même sous le rapport de ce qu’il avait à traiter. La victoire théologique fut complète et le Verbe, Fils de Dieu, fut déclaré « consubstantiel » au Père, (en grec omoousios), terme précis et irréfutable, signe exact de notre foi, et qui, vous la savez, a disparu dans la traduction française officielle de notre Credo : il y est remplacé par l’expression ‘de même nature que le Père’ qui se présente davantage sous l’aspect d’une farce intellectuelle que d’un concept théologique ou même philosophique digne de ce nom !

   Arius condamné, l’hérésie n’en fut pas pour autant étouffée. Et les défenseurs de l’orthodoxie, de la doctrine véritable eurent beaucoup à souffrir. Du nombre se trouve notre Saint Hilaire de Poitiers. Il naquit dans la ville dont il porte le nom vers 315, d’une famille riche et païenne. Son éducation très soignée lui avait donné le goût des lectures les plus variées : il tomba sur le prologue de l’Evangile de St Jean et ce Verbe, dont Arius niait la divinité, conquit Hilaire qui admirait que Dieu se fit homme pour nous rendre fils de Dieu. Quand il reçut le baptême vers l’âge de 30 ans, il était déjà marié, avait une fille, mais n’en demanda pas moins à entrer dans les ordres, et 8 ou 9 ans plus tard, il est élevé à la dignité d’évêque sur le siège de Poitiers, en pleine lutte arienne. Il prend l’initiative d’un synode tenu à Paris au cours duquel les évêques gaulois présents se séparent des tenants de l’hérésie en Occident, spécialement, de l’évêque d’Arles, Saturnin. Celui-ci est l’ami et le protégé du nouvel empereur Constance : il convoque un nouveau synode à Béziers, auquel Hilaire est contraint d’assister sur l’ordre impérial. De toute sa force, il s’oppose à l’erreur tandis que beaucoup d’autres cèdent. L’empereur l’exile en Phrygie, à l’autre bout de l’empire.

   Hilaire proteste « Je te dis hautement, Constance, ce que j’aurais dit à Néron, ce que Dèce et Maximien (il s’agit des empereurs persécuteurs que nous avons déjà nommés) auraient entendu de ma bouche : Tu combats contre Dieu, tu sévis contre l’Eglise, tu persécutes les saints, tu hais les prédicateurs du Christ, tu enlèves la religion, tu es un tyran sinon dans les choses humaines du moins dans les choses divines. Sous le masque d’un chrétien, tu es un nouvel ennemi du Christ, précurseur de l’Antéchrist, tu opères déjà ses odieux mystères ». De loin, cependant il dirige par lettres son diocèse ; il étudie à fond la théologie orientale, il compose un traité de la Trinité en 12 livres, il s’emploie à persuader les ariens modérés, tant et si bien que l’empereur voyant le prestige d’Hilaire croître en Orient trouve plus habile de le renvoyer en Gaule.. Il ne va pas pour autant se calmer. Sur son impulsion divers synodes se tiennent dans le pays : il est lié avec St Athanase d’Alexandrie, avec St Eusèbe de Verceil en Italie en compagnie duquel il travaille durant deux ans à la renaissance de la vraie foi. En même temps, il s’applique à répandre en Gaule l’idéal monastique, il multiplie les visites, il écrit des traités dogmatiques et des commentaires sur l’Ecriture Sainte. Bon Pasteur, il consacre les dernières années de sa vie au soin exclusif de ses fidèles. Il meurt en 367 ou 368, le 13 janvier : « La Gaule entière le tient pour un Saint. De nombreux villages porteront son nom. Saint Martin aimera se dire son disciple. On répétera dans les églises et les couvents les belles hymnes qu’il avait composées à la mode de l’Orient » et pourtant il disait que « les Gaulois sont peu habiles au chant des hymnes »

   Jésus-Christ est le point central de la doctrine de St Hilaire, et en Jésus ce qui l’attire avant tout ce sont ses attributs divins qu’il a médités, compris et proclamés. De là cet amour ardent, passionné avec lequel il parle partout du Verbe Incarné « Dans le Christ, je ne mens pas, parce que je suis le disciple de la vérité, et aussi présentement le témoin de la vérité » (Contra Const. 12)

   Pouvait-il se rendre meilleur témoignage devant son Maître…pourrons-nous nous le donner à nous-mêmes, ou mieux encore, laisser Dieu nous le donner… ce témoignage que nous sommes disciples et témoins de la vérité ? En notre temps d’obscurcissement, de lâcheté, de gages donnés à ceux qui crient et manifestent le plus fort, que Saint Hilaire nous maintienne ou nous ramène à la stricte vérité. Gardez de lui cette dernière formule : « La foi est dans la simplicité : la justice est dans la foi : la piété dans la confession de la foi » Amen.

 

 

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 17:18

   Nous parlerons aujourd’hui, très succinctement, de ce qui fut l’évènement dominant des 3 premiers siècles chrétiens : la persécution sanglante : nous la considérerons spécialement au cours du 3ème siècle qui allait, pour Rome, marquer un tournant décisif ! C’est qu’en effet une crise très grave va ronger l’Empire, les princes se succèdent élus et déposés, la plupart du temps tués par les troupes, lesquelles deviennent de moins en moins romaines, vu le recrutement qui se fait partout aux frontières.

   Socialement les classes romaines s’effondrent, les vertus publiques disparaissent. Il en sera de même des vertus privées : la cour étale souvent des mœurs infâmes, elles sont relevées dans la société romaine. Les lettres et les arts connaissent le plein déclin. Et comme une société « ne peut vivre sans espérance, le monde romain du 3èmesiècle en cherche une », il la cherche du côté de l’Orient, l’innombrable Panthéon (assemblée des dieux) asiatique « déverse un flot sans cesse renouvelé de puissances surnaturelles qui, toutes, trouvent des adorateurs, cependant que tous les occultismes, tous les ésotérismes, et la magie et l’astrologie bouillonnent et se répandent partout. »

   Face à cette décadence généralisée, se dresse tout neuf, plein de sève, dans la fermeté de sa doctrine, dans la parfaite organisation de ses structures, dans la richesse de sa pensée : le Christianisme. Et si dans l’ensemble son recrutement est encore humble, se faisant dans les rangs des petites gens, il n’empêche que progressivement les hautes classes sont atteintes et qu’on trouve des avocats, des grands bourgeois de province, des sénateurs, toutes personnes qui échappent aux vices de la haute société païenne et préparent l’élite dirigeante de demain.

   « La persécution de Septime Sévère éclata sur l’Eglise tout au début du 3ème siècle, comme un orage d’été. » Ce petit homme énergique entendait posséder l’Empire sans partage : dans le Christianisme il dut flairer un rival. Il défendit de ‘faire’ des chrétiens : frappant ainsi et les convertis, ceux qui se faisaient chrétiens, et les convertisseurs, ceux qui faisaient des chrétiens ! La persécution va donc devenir méthodique : c’est l’ère des terribles violences, des rafles de fidèles, des amphithéâtres bondés de martyrs. Il y aura bien des pauses, mais il suffira qu’un prince rallume la haine pour que les victimes se multiplient, n’opposant à la terreur que l’héroïsme et la résignation constante !

   Parmi les martyrs de cette période on peut citer : à Carthage, Saintes Perpétue et Félicité, en Gaule, Saint Irénée de Lyon, St Andéol de Viviers, St Symphorien d’Autun. Les successeurs de Septime Sévère furent tolérants jusqu’à Alexandre Sévère qui introduisit dans son sanctuaire domestique l’image de Jésus et qui fit prendre une mesure légale comportant pour les chrétiens le droit d’association et de possession : ainsi des églises surgirent même de terre. Son successeur, Maximin, allait tout renverser cette politique libérale ! Berger des Balkans, brute herculéenne, il résolut de frapper l’Eglise à sa tête, en poursuivant ses chefs et ses docteurs. Mais cette bourrasque dura peu et l’empereur Philippe l’Arabe fut peut-être même le premier à embrasser la religion du Christ qu’il n’aurait d’ailleurs pratiqué que d’une façon secrète.

Arrive alors Dèce. Né d’une famille romaine installée sur les rives du Danube et qui a conservé les vertus des vieux Romains, il s’entend à garder les traditions nationales. Il rétablit pourtant la religion officielle et décide de poursuivre avec une implacable rigueur quiconque s’y soustraira. A jour fixe, dans toutes les parties de l’Empire, les magistrats devront contrôler la religion de tous ceux qui leur paraîtront douteux : chacun doit prouver qu’il n’est pas ou ne veut plus être chrétien : en offrant une victime ou en brûlant de l’encens sur l’autel des dieux, ensuite en reniant le Christ selon une formule blasphématoire, enfin en prenant part à un repas païen. Ceux qui consentent reçoivent un certificat sauveur, ceux qui refusent sont jetés en prison et commencent alors pour eux, tortures, séductions des honneurs et de la volupté, lenteur énervante du procès. Enfin la sentence est prononcée : confiscation des biens et déportation plus souvent que peine capitale, car il faut avant tout faire apostasier les chrétiens pour en refaire de vrais Romains. Les chutes furent nombreuses, mais aussi les pages de gloire. Comme martyrs citons le Pape Fabien, sainte Agathe de Sicile, saint Saturnin de Toulouse, saint Denys de Paris, saint Polyeucte, soldat arménien immortalisé par notre grand Corneille. Un dernier nom parmi les grands persécuteurs : Dioclétien. Il déclenchera en 295 la plus terrible des persécutions. Poussé par un de ses généraux Galère, Dioclétien, se croyant environné de traîtres, fit paraître successivement 3 édits : les coups furent épouvantables et l’épreuve dura près de 10 ans. On tuait ici à coup de hache, là on coupait les jambes, en tel endroit on étouffait dans la fumée les victimes pendues par les pieds, en tel autre on enfonçait des pointes de roseau sous les ongles ou bien l’on versait du plomb fondu sur les parties les plus sensibles. Des tortures dépassent l’imagination et le sadisme est innommable en raison de son infamie.

Des bataillons entiers de soldats chrétiens furent supprimés : on connaît le chef des archers impériaux St Sébastien, mais aussi St Maurice et sa légion thébaine. On aimera entendre ici le nom de ces tendres et douces vierges que sont Agnès et Lucie. La moisson des victimes fut innombrable.

   Le ciel préparait cependant la fin de ces immenses malheurs, et une femme, que le christianisme devait entourer de vénération et d’honneur, Hélène, avait mis au monde en 280 celui qui en l’an 312, jeune prince de 32 ans, s’emparerait de Rome, ayant auparavant mis la Croix triomphante du Christ sur ses étendards ! Constantin en 313 signe ce qu’on a appelé l’Edit de Milan où il est catégoriquement déclaré : « Nous voulons que quiconque désire suivre la religion chrétienne puisse le faire sans crainte aucune d’être inquiété. Les chrétiens ont pleine liberté de suivre leur religion. »

   Nous avons pu, trop rapidement sans doute, nous pencher avec admiration, sur ce courage, ce loyalisme, cette endurance des martyrs qui nous ont permis d’être ce que nous sommes : disciples de Jésus ! Car il nous faut remonter jusque là, comme remonteront un jour tant de nos frères de Pologne, d’Ukraine, de Hongrie, de Yougoslavie, de Roumanie, de Chine, du Vietnam pour reconnaître que leur foi, ils en doivent la garantie, la pureté, la fermeté à leurs martyrs de ces 50 dernières années !...et il faudrait aussi mentionner les martyrs de nos temps actuels !

   Nous avons échappé pour le moment. Que donnerions-nous s’il nous fallait du jour au lendemain, témoigner de notre appartenance à Jésus-Christ ? L’exemple des martyrs demeure un motif de notre espérance, il est aussi un stimulant pour nous trouver et nous conserver « forts dans la Foi » Amen.

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13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 13:06

   Dans la nuit du 18 au 19 juillet 64, l’alerte au feu fut donnée à Rome. L’incendie prit une ampleur inaccoutumée, ne connaissant aucune résistance. Six jours et six nuits les flammes parcoururent la ville : une désolation sans nom se révéla quand on parvint à arrêter le sinistre. Trouver un coupable ? On se mit à prononcer le nom de l’empereur lui-même : Néron. Le prince était abhorré. Il lui fallut trouver d’urgence, une diversion. Il accusa les chrétiens. La première et horrible persécution éclata qui connut des heures affreuses comme cette nuit du 15 août que l’empereur passa à parcourir ses parcs éclairés de torches vivantes : les chrétiens enduits de poix et de résine ! De cette année 64 à l’année 314, il n’y aura plus désormais un seul jour « où la menace toujours possible d’une fin épouvantable ne pèse sur l’âme fidèle » !

   Pendant toute la durée du 2èmesiècle allait régner la dynastie des Antonins. Le 2ème du nom, Trajan, dans un rescrit célèbre, maintient l’interdiction du christianisme : si donc un chrétien est déféré au juge et reconnu comme tel, il doit être puni -cependant, celui qui reniera sa secte sera gracié- d’autre part on ne tiendra pas compte des dénonciations anonymes. Ce rescrit fixe pour une longue période la législation persécutrice : il reconnaît un seul délit : le nom chrétien…la culpabilité disparaît avec lui ; il favorise l’apostasie et la délation…

   C’est alors que certains chrétiens crurent qu’on pourrait convertir à la tolérance les empereurs eux-mêmes, les gouverneurs des provinces et les magistrats des cités, en leur présentant une défense du christianisme. Ce mouvement d’espoir fit donc surgir ceux qu’on a appelé les APOLOGISTES.

   Parmi eux nous nous attacherons au plus illustre : Saint Justin.

   Fils de colons aisés d’origine latine, il naquit à Flavia Neapolis, l’antique Sichem de l’Evangile où Jésus rencontra la Samaritaine près du puits de Jacob. Elevé dans le paganisme, mais attiré par l’étude de la philosophie comme chemin de la sagesse et de la vérité « elle est, dira-t-il, aux yeux de Dieu un bien très précieux, c’est elle qui conduit à Lui. » Effectivement ses études devaient l’amener au christianisme. Sa conversion se situe vers l’an 130 : il n’abandonne point la philosophie mais veut au contraire faire rayonner, selon son expression, « le feu qui s’était allumé en son âme » : « Si une fois éclairés, vous ne témoignez pas pour la justice, Dieu vous en demandera compte ». Justin ne sera jamais prêtre, mais il se présente comme l’exemple parfait du laïc convaincu et convainquant.

   Voilà donc Justin témoin de la Vérité, témoin du Christ. A Ephèse d’abord, puis à Rome, il fonde des écoles philosophiques chrétiennes, « Il enseigne exactement comme les philosophes, mais selon le Christ…Il parle en des réunions publiques, va porter la contradiction aux païens ; les autres philosophes s’inquiètent de son action et la jalousent. »

   Dans un coup d’audace, il adresse à l’empereur Antonin dit le Pieux, une « Requête en faveur des chrétiens ». Dès les premières lignes, il se peint à merveille avec toute son âme loyale et courageuse : « A l’empereur Antonius Pius et à Verissimus (Marc-Aurèle) son fils, philosophe, au sacré sénat et à tout le peuple romain, en faveur de hommes de toutes races qui sont injustement haïs et persécutés, Justin, fils de Priscus, l’un d’entre eux, adresse ce discours et cette requête… »

   C’est la première apologie de St Justin : il y disculpe les chrétiens des crimes dont on les accuse. Le mystère qui entoure leurs réunions les font soupçonner de crimes rituels accomplis sur des enfants, de débauches nocturnes. D’avoir abandonné le culte des dieux les fait taxer d’athéisme. St Justin démontre leur honnêteté, leur foi religieuse, exalte leur culte et les enseignements moraux du Christ, se charge de prouver la supériorité du christianisme et pour conclure présente aux empereurs les rites de l’initiation chrétienne et ceux du sacrifice eucharistique, achevant son écrit par cette magnifique apostrophe : « Nous vous le prédisons, vous n’échapperez pas au futur jugement de Dieu, si vous persévérez dans l’injustice. Quant à nous, nous nous écrierons : que la volonté de Dieu soit faite ! »

   Quelques années plus tard, une seconde apologie eut pour occasion un fait qui vaut la peine d’être conté. Une chrétienne s’était séparée de son mari débauché ! Celui-ci dénonça le catéchiste de sa femme, Ptolémée. Le préfet de Rome le fit arrêter avec deux compagnons et exécuter. Justin protesta donc de nouveau contre l’injustice, mais il allait dénoncer ce faisant un certain Crescens, philosophe cynique, qui lui voua dès lors une haine implacable et qui ne fut certes pas étranger à sa condamnation à mort. En effet vers l’an 165, sous Marc-Aurèle, St Justin fut arrêté avec six de ses disciples. Devant le préfet Rusticus, il exposa une fois de plus sa foi avec une ferveur intrépide. Menacé d’être battu et d’avoir la tête tranchée, il répondit par un acte d’espérance et subit le martyre.

   Il avait tracé une voie que d’autres allaient suivre tout au long de ce 2ème siècle, mais aucun sans doute ne la suivrait avec cette sorte de naïveté de la certitude, qu’on a pu lui reprocher, qui le rend pourtant si attachant quand on le voit convaincu au point qu’il ne peut croire que ses lecteurs ne le soient à leur tour.

   On a proposé (le P. Lagrange) St Justin comme le patron des âmes droites, des âmes sincères, des âmes vaillantes : que veut-on de plus ?...

   Nous nous rangerons derrière cet homme magnifique, ce saint courageux pour qui, pouvoir dire la vérité et la taire c’est mériter la colère de Dieu ! (dialogue avec Tryphon)

   Pas plus que nous n’avons le droit de nous contenter d’une demi-vérité, d’une demi-science en ce qui concerne notre foi, pas plus nous ne devons cacher ce que nous avons reçu quand il faut donner la lumière. Je vous rappelle encore ces paroles de notre saint : « Si une fois éclairés, vous ne témoignez pas pour la justice, Dieu vous en demandera compte. »

   Souhaitons-nous de n’avoir jamais à rendre ce compte-là. Amen

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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 12:55

   Je commence aujourd’hui la série des entretiens qui occuperont nos dimanches de vacances. Il s’agit pour nous, en cette année placée sous le signe de l’Espérance, de connaître et de suivre quelques-unes de ces grandes et exaltantes figures qui firent et font encore la gloire de notre Eglise Catholique et qui, au milieu des troubles, tentations, épreuves de leur temps maintinrent sans peur leur fidélité à la Foi reçue.

   Pour plus de clarté…et quoique je risque une étude bien peu exhaustive, je me contenterai de choisir un seul personnage par siècle, présentant successivement les traits principaux de sa vie, les circonstances particulières qui marquèrent son époque du point de vue de la Foi, ses écrits ou ses attitudes essentielles propres à nourrir et affermir notre espérance.

   Au premier siècle, je choisis Saint Ignace d’Antioche. Antioche, ville de Syrie, est célèbre d’abord par le fait que c’est là que les disciples du Christ reçurent pour la première fois le nom de ‘chrétiens’, ensuite parce que l’Apôtre Saint Pierre lui-même s’y installa quelque temps, la faisant ainsi la 1ère capitale de l’Eglise.

   Il est conforme aux plus anciennes traditions de dire que St Ignace, déjà disciple de St Pierre, fut établi par lui comme son successeur au siège d’Antioche. Il se révèlera comme un homme de feu, ce qui fit jouer sur son nom = Ignatius, ignis (ce dernier mot signifiant feu). Cependant on sait qu’il s’appelait aussi Théophore (ce qui veut dire : celui qui porte Dieu). Il allait porter son Dieu de plusieurs manières :

-d’abord en sa personne intime « Faisons, écrit-il, toutes nos actions avec la seule pensée que Dieu habite en nous »

-ensuite dans ses lettres qui au nombre de sept s’adressent aux Ephésiens, Magnésiens, Tralliens, Romains, Philadelphiens, Smyrniotes et enfin à l’évêque de ces derniers Polycarpe.

   En ces documents, St Ignace exhorte les chrétiens de ces cités d’Asie à rester étroitement groupés autour de leurs évêques. Mais comme les charges qui entraînent des droits ne vont pas non plus sans devoirs, il enjoint les évêques à se manifester comme des chefs vigilants, fermes (devant tenir, en face des hérétiques, comme l’enclume sous le marteau), sachant se faire doux aussi et ne négligeant personne : toutes choses que nous aimerions encore retrouver à l’heure actuelle dans nos chefs !

   Les mises en garde contre les hérétiques et leurs émissaires ressortent vigoureuses : les chrétiens auxquels il écrit se trouvent affrontés aux Judaïsants enseignant la nécessité des pratiques de la Loi de Moïse pour le salut, tandis que les Docètes professent la simple apparence de l’humanité du Christ ruinant du même coup la réalité de son existence terrestre et celle de l’eucharistie. Son langage devient pittoresque dans son énergie : les fausses doctrines sont les puanteurs du diable ; les ennemis de la vraie foi s’entendent traités de chiens enragés, de bêtes à face humaine, de stèles funéraires et d’herbes du diable !

   Sa lettre aux Romains les avertit de son martyre : elle est la peinture vivante d’une âme de chrétien qui méprise la mort et ne désire plus que le ciel. Cette spiritualité va d’ailleurs devenir celle d’une époque entière, l’époque des martyrs.

-et nous voilà rendus à la 3ème manière dont St Ignace allait porter son Dieu : dans son martyre. « On ne connaît rien de la persécution dont il fut le plus illustre et peut-être même l’unique victime. On sait seulement qu’il était condamné aux bêtes et qu’il allait à Rome pour y subir sa peine, conduit par 10 soldats qu’il appelle 10 léopards ! Le voyage dura sans doute longtemps et c’est au long des étapes qu’il écrivit ses lettres.

   Ce dut être au Colisée qu’il subit la mort vers la fin de l’année 107 après Jésus-Christ : l’empereur Trajan avait fait donner toute l’année des spectacles durant lesquels périrent 10.000 gladiateurs et où furent tués 11.000 fauves que l’on régalait en leur livrant des prisonniers. Ignace n’avait qu’une crainte : celle d’être épargné : il demande aux Romains de ne pas chercher à le soustraire au martyre : « Pendant que l’autel est prêt, laissez-moi faire mon sacrifice ! Laissez-moi être la proie des fauves ! C’est par eux que j’atteindrai Dieu ! Je suis le froment de Dieu : pour devenir le pain blanc du Christ, il faut que je sois moulu par la dent des bêtes. » Il fut moulu et il ne resta de son corps que les os les plus durs : les chrétiens les recueillirent et les rapportèrent à sa chère ville d’Antioche. « La Légende dorée de notre Moyen-âge affirmera qu’en ouvrant son cœur on y trouva en lettre d’or, le nom du Christ ». Une chose est certaine, il n’avait vécu que pour Lui, et nous retiendrons cette formule de St Ignace, déjà citée en partie, afin de garder pour cette semaine une consigne précise : « Faisons toutes nos actions avec la pensée que Dieu habite en nous : nous serons ainsi ses temples et lui-même sera notre Dieu résidant en nous »

Et quel motif, mes frères, pour soutenir notre ESPERANCE ! Amen

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 11:12

   L’Église tout entière est en fête, car « Dieu a consacré ce jour par le martyre des Apôtres Pierre et Paul » (Or.). Et dans les deux grandioses basiliques élevées à Rome sur les tombeaux de ces deux Princes qui ont conquis par la croix et l’épée leur place au sénat éternel », on célébrait autrefois un double sacrifice.

   Saint Pierre, évêque de Rome, est le vicaire, c’est-à-dire le lieutenant, le remplaçant visible du Christ. Comme le montrent la Préface, l’Alléluia, l’Évangile, l’Offertoire et la Communion, les Juifs avaient rejeté Jésus, ils firent de même à l’égard de son successeur (Ép.). Déplaçant alors le centre religieux du monde, Pierre quitta Jérusalem pour Rome qui devint la ville éternelle et le siège de tous les Papes.

   Saint Pierre, premier Pape, parle au nom du Christ qui lui a communiqué son infaillibilité doctrinale. Aussi n’est-ce pas la chair et le sang qui le guident, mais le Père céleste qui ne permet pas non plus que les portes de l’enfer prévalent contre l’Église, dont il est le fondement (Év.).

   Saint Pierre en recevant les clefs est préposé au « royaume des cieux » sur terre, c’est-à-dire à l’Église, et règne au nom du Christ qui l’a investi de sa puissance et de son autorité suprême (Ev.). Les noms de S. Pierre et de S. Paul ouvrent la liste des apôtres au Canon de la Messe. (lre liste). Avec l’Église qui ne cessait d’adresser des prières à Dieu pour Pierre (Ep.), prions pour son successeur, le serviteur de Dieu, notre Saint Père le Pape (Canon de la Messe).

   Il y avait jadis solennelle veillée à Saint-Pierre suivie de la messe de l’aurore. Prudence, après avoir décrit la messe de l’aurore à Saint-Pierre, nous montre le Pontife se rendant en grande hâte à la basilique de Saint-Paul pour y répéter le même rite.

   Cette seconde station, le 29 juin, qui nous est attestée par les plus anciennes sources liturgiques romaines, dut demeurer en honneur jusque vers le temps d’Hadrien Ier. Ce fut seulement au VIIIe siècle que, à la notion classique de la Rome papale qui voyait dans la prédication des saints apôtres Pierre et Paul un unique principe de l’Église romaine, un unique fondement de son édifice spirituel, deux yeux d’un même corps, deux clefs de salut, c’est-à-dire l’autorité hiérarchique confiée à Pierre et l’évangélisation des nations remise à Paul, se substitua une autre conception visant à la commodité. En transférant la station sur la voie d’Ostie au lendemain, on rendait la fête moins fatigante et plus solennelle.

   Pourquoi Paul, tout en n’appartenant pas au chœur des Douze, a-t-il mérité d’être préféré aux autres, et même de partager avec Pierre le titre de Prince des Apôtres ? Saint Léon le Grand répond que ce privilège est dû à l’élection divine. Le Seigneur a voulu que Paul fût le trophée le plus insigne de sa miséricorde ; le persécuteur devait devenir l’Apôtre par excellence, et celui qui, au commencement, avait nui plus que les autres aux débuts de l’Église, devait travailler plus que tous les autres apôtres à la diffusion du saint Évangile : Abundantius illis laboravi. Le Seigneur en a donc ainsi disposé : tandis que nous ne savons que peu de choses des faits et gestes des Douze, les Actes et les Épîtres nous documentent suffisamment sur la vie de saint Paul, car elle constitue à elle seule la règle et le modèle de toute vie vraiment pastorale et apostolique.

   Je terminerai, en vous citant cette belle prière du Sacramentaire Léonien qui résume cette grande fête : « Dieu éternel et tout puissant, vous avez posé par un ineffable sacrement le droit du pouvoir apostolique dans la citadelle du nom Romain, afin qu’elle répande dans tous les royaumes du monde la vérité évangélique ; faites que ce qui fut répandu sur toute la terre par leur prédication, entraîne l’universalité de la foi chrétienne. » Amen

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 13:30

DONNEZ-NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN QUOTIDIEN

   Dans les commentaires du Pater, les auteurs spirituels ne se limitent pas à l’aspect matériel de cette demande…Il est évident que Jésus qui nous enseigne le Pater et qui d’autre part promet et dispose en notre faveur le Pain de Vie « descendu du Ciel » nous engage ici à solliciter le Pain Spirituel. Le texte latin de l’Evangile selon St Matthieu porte d’ailleurs au lieu du mot quotidien le terme supersubstantiel : « donnez-nous aujourd’hui notre pain supersubstantiel. » Si ce terme marque la vertu ordinaire du pain qui sustente la vie humaine, il évoque aussi une qualité supérieure de ce pain.

   Or ce pain spirituel, dit le Catéchisme du Concile de Trente, « signifie et comprend tout ce dont nous avons besoin en cette vie pour le salut et la sanctification de notre âme. Car de même qu’il y a différentes espèces d’aliments propres à nourrir notre corps, de même aussi il existe plus d’un genre de nourriture capable d’entretenir la vie de l’esprit et de l’âme. »

Nous allons avoir à les passer en revue !

-D’abord la Parole de Dieu ! Voilà un mot dont on use…et je ne crains pas de le dire dont on abuse ! ‘La Parole de Dieu’ !

Quelle est-elle cette Parole = vous le pensez bien : c’est la Sainte  Ecriture ; la Bible (Ancien et Nouveau Testament) car cette Parole est maintenant écrite (n’ayant été qu’une fois prononcée aux oreilles ou à l’esprit de ceux que Dieu avait choisis comme ses confidents ou ses témoins. Mais là ne se borne pas la portée de l’expression ‘Parole de Dieu’= elle englobe aussi la ‘Tradition’ de l’Eglise. Oh ! je sais, ce mot a mauvaise allure, mauvaise vogue, mais nous n’avons pas à esquiver la réalité : l’Eglise a toujours enseigné et reconnu qu’il y avait  deux sources de la Révélation (donc de la Parole de Dieu) : l’Ecriture et la Tradition. Ne pas admettre la Tradition c’est tomber dans le Protestantisme : toutes les aspirations et toutes démarches de l’œcuménisme ne changeront rien à cette négation de l’hérésie, et un catholique ne peut accommoder sa foi à cette sauce empoisonnée qu’est le refus de la Tradition. J’ai déjà exposé ce point, je ne peux que le résumer très brièvement en indiquant que par la Tradition, au singulier, (donc qu’il ne faut pas confondre avec les traditions) il faut entendre les écrits des Pères de l’Eglise, des auteurs ecclésiastiques, des saints docteurs, les Actes officiels et authentiques  du Magistère (Papes et Conciles) : tous ces documents donnant l’explicitation et l’interprétation véritable de l’Ecriture. 

-Ensuite le Pain Spirituel est NSJC lui-même !

   Jésus se compare à la manne qui tombait chaque matin au désert pour le peuple d’Israël, mais pour faire ressortir que cette manne ne pouvait être le véritable pain du ciel. « Le Pain de Dieu est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Et après la demande qu’en font ses auditeurs, Jésus ajoute « Moi, je suis le Pain de vie : qui vient à moi n’aura plus faim et qui croit en moi n’aura plus jamais soif. »

Il faudrait demander à tous les saints, à la multitude des âmes croyantes et fidèles, à vous-mêmes sans doute, mes frères, comment s’est réalisé à la lettre, ce contentement de joie et de bonheur, de satiété que le Seigneur, notre Seigneur apporte par sa présence dans l’âme d’abord en état de grâce, ensuite en état de générosité ?

-Mais c’est surtout dans l’Eucharistie que Jésus est à proprement parler notre Pain Spirituel. Cela nous le savons. Nous ne pouvons entreprendre ici de détailler ce point. Je me contenterai de citer ce passage du Catéchisme du Concile de Trente « Ce pain, que nous appelons notre Pain, n’est cependant que le Pain des Fidèles, c’est-à-dire de ceux qui remplis de Foi et de Charité, effacent les souillures de leurs péchés dans le Sacrement de Pénitence, et qui, se gardant bien d’oublier qu’ils sont les enfants de Dieu, honorent et reçoivent ce divin Sacrement avec toute la piété et le respect dont ils sont capables. » 

   Vous y retrouverez deux points de grande nécessité :

1) la réception de l’Eucharistie se prépare : et ce par le Sacrement de Pénitence. On communie beaucoup affirme-t-on. Mais on constate avec stupeur qu’on ne se confesse plus ou presque plus…alors que les occasions de péchés deviennent de plus en plus fréquentes, publiques et scandaleuses.

2) honneur, piété, respect sont instamment réclamés vis-à-vis du St Sacrement. Avec une intention perverse et une tactique démoniaque, on a détourné les catholiques de ces gestes, de ces attitudes qu’ils pratiquaient normalement= +une tenue vestimentaire digne, pudique… +ce geste particulier de l’adoration et de l’humilité : l’agenouillement. +Et bien entendu, la pratique de la communion sur la langue, l’autre ayant été lancée dans le but manifeste de faire basculer à courte échéance la foi en la Présence Réelle du Christ dans l’Eucharistie.

   Redire cela ne rend pas populaire, à l’heure qu’il est ! Redire cela fait taxer de mentalité arriérée, d’immobilisme, d’étroitesse d’esprit…que sais-je ? Eh bien ! Oui ! je le sais !

Mais croire aux valeurs divines, aux avertissements divins, (ils existent !) me paraîtra toujours infiniment préférable aux fantaisies, aux vanités, aux perversions que souffle le Dragon de l’Abîme, le Père du Mensonge, celui qui sait plus que jamais tromper les naïfs, les suffisants et les pervers.

« Si vous avez à souffrir pour la justice, (et par cette justice il faut entendre les droits de Dieu d’abord et la sainteté de notre vie en rapport avec ces droits), heureux êtes-vous ! Ne craignez point leurs menaces et ne vous laissez point troubler. Mais sanctifiez dans vos cœurs le Christ Seigneur ! » Amen ! Amen ! Bonne Fête-Dieu !

                                                                                            

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 07:14

DONNEZ-NOUS AUJOURD’HUI NOTRE PAIN QUOTIDIEN

(Ces deux dimanches qui encadrent la Fête-Dieu me donnent l’excellente occasion de poursuivre le commentaire du Pater)

« Si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera… » (St Jean 16/23)

   De nous-mêmes nous sommes portés vers les biens matériels et ceux-là nous apparaissent trop facilement prioritaires. Après une droite formation spirituelle, nous savons et nous retenons que les biens de la vie humaine sont subordonnés aux biens du ciel, et peut-être alors aurait-on un certain scrupule ou une certaine défiance à déranger le Seigneur pour l’obtention des choses matérielles. Nous avons dans la pensée le fameux avertissement de Jésus »pourquoi vous préoccuper de ce que vous mangerez, de ce avec quoi vous vous vêtirez : cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît. »

   Sommes-nous là en pleine contradiction ? C’est impossible, bien sûr !

   En effet : d’abord, il va de soi qu’on ne peut désirer et demander les biens de la vie humaine qu’autant que l’ordre Providentiel le permet (on ne peut donc avoir la prétention de bousculer les décisions que Dieu prend dans sa Providence universelle…aussi bien que dans celles dont il entoure notre existence personnelle)

ensuite : qu’on ne peut désirer et demander les biens de la vie humaine qu’autant qu’ils nous servent de moyens pour acquérir les biens divins et pour atteindre le but que nous devons toujours nous proposer : le Royaume et la Gloire du Père Céleste.

En conséquence : la demande des choses qui touchent à l’usage et à la jouissance des biens terrestres suppose que nous devons toujours diriger notre cœur et nos désirs sur les prescriptions de Dieu=ainsi recherchons-nous d’abord sa Justice et le reste nous est donné par surcroît.
   Comment savoir que nous demandons selon les prescriptions de Dieu ? Le Catéchisme du Concile de Trente répond que pour juger notre prière d’une façon certaine et savoir si elle est bonne ou mauvaise, nous n’avons qu’à consulter notre intention et notre dessein !

Notre intention : comment est-ce que je considère ces biens ?

Notre dessein : qu’en ferai ?

« Demander les biens de la terre comme s’ils étaient des biens véritables puis s’y arrêter et s’y reposer sans rien désirer au-delà, ce n’est évidemment pas prier comme il faut. »

   St Augustin a une formule très éclairante : « Nous ne demandons point ces choses temporelles comme des biens, mais comme des besoins. » A nous de nous demander loyalement quels sont nos véritables besoins ?

Le bien fondé de nos demandes se trouvera d’ailleurs renforcé par le fait qu’il y a une extrême nécessité à ces demandes : nous ne pouvons nous passer d’un certain nombre de biens indispensables pour la conservation de notre vie et son entretien habituel. Cela ressort de notre expérience courante à laquelle la foi apporte une garantie absolue…

   Notre premier père, Adam, quoique créé dans un état de parfaite innocence et pourvu de privilèges préternaturels (non dûs à sa nature, mais qui lui furent, de fait, conférés) s’il n’avait besoin ni de vêtements pour se protéger des intempéries et garder la pudeur, ni d’habitation, ni d’armes pour se défendre, ni de remèdes, il devait cependant pourvoir à sa nourriture, mais cela sans travail pénible et surtout jamais rendu inutile ou contrarié gravement par une de ces causes que nous connaissons parfois catastrophiques, souvent dommageables : pluies, orages, sécheresse, gelées, parasites, etc…

   Nous, malgré nos travaux pénibles et continus, nous savons que parfois l’espérance sera trompeuse, l’effort inutile, à moins justement que n’intervienne la puissance et la bonté de Dieu.

   De tout ce qui vient d’être dit, il ressort donc et ce seront nos conclusions pour aujourd’hui :

-que nous avons des besoins multiples en ce qui regarde l’organisation et le déroulement de notre vie terrestre et en même temps nous constatons les limites et les infirmités de notre nature trahie en elle-même et par les éléments dont elle ne peut prévoir l’action ou dont elle ne peut se garantir.

   Cela fonde l’obligation de recourir au Père Céleste pour lui demander humblement les biens de la terre dans la perspective de ceux du ciel.

-que nous renforçons notre confiance  dans la prière (donc notre vertu d’Espérance) puisque nous reconnaissons, en priant, que Dieu est toujours attentif à la voix de ses enfants : c’est lui-même, en effet, qui nous exhorte à demander notre pain : il y a là une véritable promesse de l’accorder à ceux qui le lui demanderont.

  Ce qu’exprime magnifiquement ce texte du Catéchisme de Trente que je vous livre dans l’harmonieux déroulement de sa logique de foi et de confiance : « En nous apprenant à prier, Dieu nous exhorte à le faire, en nous exhortant, il nous y porte, en nous y portant, il promet, et en promettant, il fait naître en nous l’espérance certaine d’être exaucés. » Amen

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 16:58

« Spiritus Domini replevit orbem terrarum et hoc quod continet omnia scientiam habet vocis » L’Esprit du Seigneur a rempli la terre et du fait qu’il contient tout il a la connaissance du langage (Sagesse 1/7)

   Ces paroles sont tirées du début du livre de la Sagesse qui fait l’éloge de la Sagesse divine et engage les hommes à s’ouvrir à cette sagesse pour en être eux-mêmes remplis. Cette Sagesse est confondue avec l’Esprit-Saint lui-même « qui ne peut entrer dans une âme qui médite le mal, et n’habite pas dans un corps esclave du péché » (Sag. 1/4)

- L’Esprit du Seigneur a rempli la terre. On songe ici au préambule de la Sainte Ecriture, à la 1ère ligne de la Bible qui nous présente « la terre informe et vide » et sur ce vide affreux les ténèbres…cependant « l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux ». Vision étrange, mais aussi annonce mystérieuse de la puissance fécondante du Saint-Esprit. L’histoire de notre monde allait commencer par sa création et son organisation et déjà le Saint Esprit planait au-dessus de ces eaux, source  de notre vie naturelle (nous ne pouvons vivre sans elles) – mais aussi source de notre vie surnaturelle, car Jésus dira à Nicodème, ce docteur d’Israël qui vint le trouver de nuit, « nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit Saint ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » (Jean 3/5)

   Pour la première création l’Esprit Saint féconde toutes choses. Pour la deuxième création le Saint-Esprit féconde les cœurs. Il est là pour signaler les débuts de l’univers matériel, il est encore là pour manifester les prémices de notre monde spirituel, quand sur Jésus, il descend aux eaux du Jourdain.

   L’Esprit du Seigneur a rempli la terre et cependant Jésus dit cette parabole « Je prierai le Père : il vous donnera un autre Paraclet, afin qu’il soit avec vous à jamais : l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir parce qu’il ne le voit et ne le connaît pas ! »

   Ainsi tout en ayant rempli la terre, le Saint-Esprit peut se trouver repoussé de son propre domaine : l’opposant c’est le monde, pas ce monde créé à la naissance duquel il présidait, mais ce monde condamné par Jésus comme étant le réceptacle de toutes les turpitudes « malheur au monde à cause des scandales »

   D’ailleurs, au fond, ce monde ne peut rien contre le Saint-Esprit. C’est lui, l’Esprit, qui abandonne ce monde à sa propre folie. Ses excuses pour ne pas le recevoir sont si peu consistantes : il ne le voit pas ! Il ne le connait pas ! » Excuses de toujours : je ne crois qu’à ce que je vois, dit le faux penseur… » L’Esprit saint, éducateur des hommes, dit encore de son côté le Livre de la Sagesse, fuit l’astuce, il s’éloigne des pensées dépourvues d’intelligence et se retire quand approche l’iniquité » (Sag. 1/5)

   Notre empressement à accueillir le Saint Esprit se traduira pour nous par la claire affirmation de Jésus « Quand à vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure chez vous et qu’il et en vous. »

- Et de ce fait qu’il contient tout (ou : Lui qui contient tout)

   Nous voyons là cette richesse et cette puissance de l’Esprit Saint dont l’évènement de la Pentecôte rend visible, palpable la réalité : des peuples divers se trouvent rassemblés à Jérusalem mais l’Esprit du Seigneur se joue des diversités de langues, de mentalités, de coutumes : chacun est attiré, chacun écoute, chacun comprend, chacun admire les merveilles de Dieu !

- Il a la connaissance du langage !

Pourquoi seriez-vous surpris : Perses, Egyptiens, Arabes ou Romains ? du moment que vous vous êtes laissés attirer par le vent violent qui a soufflé autour du Cénacle ! « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix » avait prédit Jésus à Nicodème. Mais pendant que ceux-ci entendaient et comprenaient, d’autres continuaient à discourir et à se boucher les oreilles !

   « L’Esprit saint aime les hommes et il ne laisse pas impuni le blasphémateur pour ses discours, car Dieu est le témoin de ses reins, le véritable scrutateur de son cœur » (Sag 1/6). Nous devons savoir que rien n’échappe à l’Esprit divin : cette expression ‘témoin des reins, scrutateur du cœur’ indique que Dieu pénètre l’homme aussi bien dans ses pensées et ses réactions les plus inférieures et les plus sensuelles symbolisées par les reins que ses sentiments les plus nobles et les plus spirituels symbolisés par le cœur. « Aussi celui qui tient des discours impies ne saurait rester caché » (Sag 1/8)

   Combien nous gémissons souvent de l’apparent silence de Dieu, de l’abandon dans lequel nous nous sentons, de la difficulté de rester fidèles alors que les avantages pleuvent sur ceux qui n’acceptent aucune contrainte, aucune loi morale !

   Fausse apparence ! Tranquillité et bonheur de courte durée. La Pentecôte arrive en son temps pour nous remettre l’intelligence dans la lumière et le cœur au chaud de la charité divine qui est une flamme brûlante et purifiante.

   « Ne courez pas après la mort par les égarements de votre vie et n’attirez pas sur vous la perdition par les œuvres de vos mains » (Sag 1/12)

Vous avez entendu : il y en a qui attire sur eux la perdition à cause de leurs œuvres, qui courent après la mort par leurs égarements !

   Combien faut-il se féliciter d’avoir choisi l’amour « La Charité de Dieu a été diffusée en vos cœurs par l’Esprit Saint » « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure » Vous aurez à savourer cette habitation de Dieu en vous, durant ces fêtes de Pentecôte. Livrez-vous au Saint-Esprit : il a la connaissance de votre langage, faites le seulement entendre, ô mes frères ! Amen

  

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 16:57

« Le Seigneur au Sinaï dans son sanctuaire montant en haut conduisit captive la captivité. »

   C’est le passage du psaume 67 chanté au 2ème alléluia de ce jour ! Difficile à traduire, car, comme pour l’ensemble de ce psaume, il semble que le texte ait été altéré…difficile à interpréter car les commentateurs n’ont pas manqué de se diviser sur les sens possibles de cette pièce. Sans entrer dans ces diverses considérations, nous remarquerons que St Augustin le rapporte tout entier à la Résurrection et à l’Ascension de Jésus et que St Hilaire et St Jérôme découvrent en lui des mystères de l’Ancien et du Nouveau Testament. St Paul cite ce passage dans son Epître aux Ephésiens l’appliquant lui aussi à l’Ascension de Jésus.

   Mais pourquoi choisir comme sermon d’Ascension un texte difficile ? Ce ne sera toujours pas pour y apporter une lumière personnelle qui aurait la prétention de l’éclaircir tout à coup. Je constate seulement qu’entre beaucoup d’autres ce passage a été retenu ici par la liturgie en un Alléluia qui nous donne un motif de chanter notre joie. Il y a donc là une invitation à scruter légitimement et d’une façon profitable ces quelques mots qui ne peuvent pas être arrivés là par hasard ou par manière de remplissage !

   Le Seigneur au Sinaï : c’est la première grande manifestation de Dieu devant un peuple qu’il s’est choisi, qu’il va se consacrer. Le Seigneur est au sommet de la montagne : il y appelle Moïse pour l’ineffable face à face au cours duquel il lui révèle sa Loi : sans doute la montagne est infranchissable pour personne d’autre que Moïse, mais Dieu va nouer là les liens par lesquels il s’attachera Israël. Et n’oublions pas qu’Israël échappait tout juste à la captivité des Egyptiens : c’était donc pour retomber en une autre mais celle-là toute de confiance et d’amour, de sécurité et d’espérance : celle de Dieu « Ils connaîtront que moi, je suis leur Dieu, qui les ai fait sortir du pays d’Egypte pour habiter au milieu d’eux » (Exode 29/46)

   Le Seigneur dans son Sanctuaire : ce fut David qui ayant établi solidement la royauté que Dieu lui avait remis en main propre décida de faire amener à Jérusalem sa capitale, l’Arche d’Alliance. Elle aurait pour séjour le mon Sion : au milieu de la joie populaire, voilà le Seigneur qui monte sous le signe de cette arche précieuse et redoutable, entraînant son peuple dans une nouvelle captivité toujours aimante mais aussi toujours exigeante : celle de détenir son honneur sans défaillance « Si vous vous détournez de moi, vous et vos fils ; si vous allez servir d’autres dieux et vous prosternez devant eux, j’exterminerai Israël du pays que je lui ai donné ; la maison que j’ai consacrée à mon nom, je la rejetterai de devant moi » (3ème Livre des Rois 9/7)

   Le Seigneur dans le ciel : c’est l’avant dernière manifestation divine. En son Fils, par son Fils, Dieu a révélé une nouvelle fois son amour. Ce n’est plus en faveur du petit peuple nomade au désert du Sinaï, ce n’est plus les 1000 années durant lesquelles il établit sa demeure terrestre à Jérusalem, en son Temple Saint. Dieu aime le monde, le monde entier, il l’aime tant qu’il lui envois son Fils Unique. Et l’œuvre de la Rédemption s’est opérée et Jésus peut retourner à son Père. Il a rebâti en 3 jours le Temple de son corps et sa Chair sacrée et transfigurée, il va l’introduire dans le Ciel. Il est le Libérateur et cependant il s’élève avec ceux dont il a fait ses captifs : il les a arrachés à la servitude se Satan pour les lier à lui : tous ces saints personnages que son âme avait été consoler aux enfers avant sa Résurrection : c’est la première tranche de ses captifs à lui. Il y aura l’autre tranche, les innombrables fidèles, ceux qui croiront en lui, lesquels devenus ses membres véritables, il introduira dans la hauteur « enlevant à la domination étrangère du pouvoir diabolique, le serviteur arraché à la captivité, pour le conduire captif à de plus hautes destinées » (St Maxime Homélie 43)

   « Il est monté en haut et a conduit captive la captivité » « Que le prophète décrit bien le triomphe du Seigneur ! C’était la coutume des triomphants de faire précéder leur char par un cortège de captifs. Or voici que la captivité glorieuse ne précède pas le Seigneur qui monte au ciel, mais l’accompagne »

   Chacun y prendra sa place à son tour, le cortège s’étire de jour en jour, d’années en années, de siècles en siècles…jusqu’à ce que le nombre des élus soit complet.

   Et ce sont toujours des captifs que Jésus entraîne, mais des captifs qui changent de maître.

-De l’orgueil de Lucifer ils se plient à l’humilité de Jésus

-de la cupidité de Mammon ils passent au détachement du Fils de l’homme

-de la haine de Beelzéboub ils sont conquis à la douceur du Christ

-de l’intempérance et de l’impureté de Bélial ils se vouent à la chasteté de l’Epoux des âmes pures.

Ils ont renoncé au Prince de ce monde, ils se sont livrés au Roi Immortel des Siècles.

   Voilà ce que nous révèle le verset du Psaume : obscur il a pu sembler l’être, quand on parcourt les desseins de Dieu à travers leur réalisation et leurs exigences répétées tout devient clair et grand et digne de notre admiration et de notre attachement. C’est la grâce de l’Ascension que de nous faire suivre Jésus vers les hauteurs. Que pas un de vous, que pas un de nous ne la refuse ! Ainsi-soit-il !

 

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