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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 14:07

Le pape François vient de canoniser, le 27 avril dernier, le pape Jean XXIII. On connaît les débats qui se sont levés à l’occasion de cette canonisation, Jean XXIII étant le pape qui convoqua un concile dont les fruits, cinquante ans après, sont bien différents de ceux annoncés à l'époque. Sans entrer dans le débat théologique, je puis tout de même manifester notre joie pour la canonisation du Pape auquel nous devons l'ultime édition du Missel qui nous accompagne tout au long de l'année liturgique.
   « La mémoire de Jean XXIII est un véritable enjeu » (Jean Mercier dans La Vie, le 22 avril 2014). Et « Qualifier Jean XXIII de pape "progressiste" relève de la simplification à outrance. Né en 1881 dans une famille pauvre de la région de Bergame, dans le nord de l’Italie, Angelo Roncalli est héritier d’une vision hypertraditionnelle de la foi qu’il conservera jusqu’à la fin de sa vie. Son modèle était même Pie X, connu pour sa virulence antimoderniste. Dans son journal intime, Roncalli s’épanche sur les valeurs du concile de Trente, exaltant les mortifications et les sacrifices. À la veille de mourir, il s’offre à Dieu selon une conception expiatoire très courante à l’époque. "L’autel veut une victime, me voici prêt !" On peut s’amuser à imaginer ses réactions s’il avait connu les remises en cause de l’autorité au sein de l’Église après 1968, ou certaines expérimentations avant-gardistes des années 1970 en matière de catéchèse ou de liturgie… ».

    Dans un quotidien italien Libero, un journaliste (Andrea Morigi) consacre un article à « ce Jean XXIII qui plaît aux traditionalistes ». Il y rapporte un épisode de la vie de Jean XXIII, extrait de son journal lorsqu'il était nonce à Paris : « J'ai assisté à la Messe à Saint-Séverin. J'y ai pris froid. La musique s'est bien améliorée mais la Messe face au peuple est une grave entorse aux lois liturgiques. Le Canon est lu à voix haute et non en secret comme le prescrit le missel. […] J'ai averti le curé de la gravité de cet abus et je crois qu'il cessera. Oh, que de difficultés j'ai avec ces têtes chaudes et un peu farfelues ! » Si l'on songe que cette anecdote date de 1951, il y a là matière à réflexion sur la qualité de la formation liturgique avant le Concile et sur l'état d'esprit du futur pape quant à un éventuel aggiornamento liturgique.

   À l'instar du pape François, dès son élection le pape Jean XXIII a joui auprès des médias d'une image de « bon » pape prêt à faire entrer dans l'Église le vent frais de la modernité alors même que le pape Roncalli était un homme « très conservateur dans l’âme », selon les mots du cardinal Silvio Oddi, qui avait été son collaborateur à la Nonciature de Paris. Il n’est pas inutile de  rappeler qu'en 1959 Jean XXIII tint à célébrer la Semaine Sainte selon les livres liturgiques d'avant la réforme permise par son prédécesseur, Pie XII. Quand on sait que cette réforme était déjà due au futur auteur de la réforme de Paul VI, Annibale Bugnini, on peut en effet s'interroger, sur ce que Jean XXIII aurait pensé de la liturgie des années 70 !

   Jean XXIII était en outre très attaché à l’habit ecclésiastique (même si c’est sous son règne que se répandit l’usage, en France, de l’habit de clergyman). L’effacement du sacerdoce qui résultait de l’expérience des prêtres-ouvriers lui paraissait incompréhensible : c’est lui, et non Pie XII, qui décida de l’arrêt complet de l’expérience des prêtres ouvriers, en juillet 1959. De même, c’est lui, et non Pie XII, qui condamna les fumeuses rêveries du Père Teilhard de Chardin par son monitum du 30 juin 1962. C'est aussi lui qui prit prétexte des 70 ans de Rerum Novarum pour rappeler les fondements de la doctrine sociale de l'Église dans l'encyclique ‘Mater et Magistra’.

   Avec les excellents latinistes de son entourage, Mgr Felici ou son ami le cardinal Antonio Bacci, il s’employa à une restauration du latin propre à l’Église, notamment de ce magnifique latin forgé dans l’Antiquité tardive pour devenir la langue liturgique de l’Église de Rome, distinct du latin cicéronien. Il signa ainsi avec beaucoup d’éclat la constitution Veterum Sapientia, du 22 février 1962, jour de la Chaire de Saint-Pierre, non pas comme on signe d'habitude les encycliques dans le bureau du Pape, mais sur le tombeau de saint Pierre, en présence de tous les cardinaux, archevêques et évêques présents à Rome, tout comme une cérémonie de promulgation d’un dogme. Cette constitution rappelait la place du latin, sa dignité, son caractère devenu sacré dans l’usage de l’Église de Rome. Jean XXIII allait jusqu’à décider qu’on devait user à nouveau du latin comme langue d’enseignement ecclésiastique, non seulement dans les universités romaines, mais dans les cours donnés dans les séminaires du monde. Une mesure hélas destinée à être emportée par la tempête conciliaire et dont le manque se fait dramatiquement sentir aujourd'hui.

   Surtout, il est revenu à Jean XXIII de publier une nouvelle « édition typique » (édition étalon) du Missel tridentin de saint Pie V (1570), et du Bréviaire tridentin du même saint Pie V (1569). Le Motu Proprio Rubricarum Instructum, du 25 juillet 1960, approuva un nouveau corpus des rubriques du Bréviaire et du Missel romains. Les très minimes simplifications du Missel concernent les règles relatives aux collectes et oraisons, et la classification des fêtes. Dans le rite même, les simplifications les plus visibles sont la possible suppression du Confiteor avant la Communion et l’unification du Missus (le renvoi) : désormais pratiquement toujours, « Ite Missa est ». C’est dire le caractère plus que modéré, infime même, des modifications apportées au Missel par Jean XXIII. Lequel a, par ailleurs, pieusement ajouté la mention de saint Joseph dans le Canon.

   Certes, le pontificat du pape Roncalli ne se réduit pas à ces dispositions. D’autres vont dans un sens différent. Cependant, on ne doit pas oublier ces dispositions « conservatrices », d’autant moins que ce sont les éditions du Bréviaire et du Missel qu’il a décidées qui forment la référence officielle de cette liturgie que le Motu Proprio de Benoît XVI, du 7 juillet 2007, a déclaré n’avoir jamais été abolie. Spécialement, le pape Roncalli a ainsi conservé pour l’avenir une édition du Missel pratiquement identique, jusque dans le détail, au missel du XVIe siècle, Missel dont la structure et les formules étaient établies en l’état au moins au VIe siècle et dont le Canon est « documenté » depuis la fin du IVe siècle.

   De fait, cette réforme conservatrice du pape Jean XXIII a montré clairement que l’Église de Rome considérait comme intangible cette Sainte Messe qui était pour elle comme un Credo liturgique. Il nous paraît juste et nécessaire de lui en rendre grâces et de demander au nouveau saint d'intercéder auprès du Divin Maître pour accorder durablement la paix liturgique à son Église. Amen

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 13:07

« Je suis le bon Pasteur ». En disant cela, Jésus signifie à ses auditeurs: « Je suis Dieu », rien de moins que Dieu lui même, venant en personne pour paître son troupeau. Et ses auditeurs ne s'y sont pas trompés, car à la fin du chapitre ils apportent des pierres en vue de le lapider pour blasphème. Jésus ne se contente pas de l'affirmer. Il nous donne des signes pour le reconnaître.

   Jésus est le vrai berger ou le bon berger, et non pas un mercenaire, parce qu'il prend totalement en charge ses brebis. Il court pour eux tous les risques et va jusqu'à mourir pour elles. Le mercenaire, celui qui cherche son intérêt, celui qui ne s'y intéresse que pour l'argent, celui-là n'y engage rien de lui-même. Il ne crée pas de liens, de liens personnels.

   Jésus est le bon berger parce qu'il a une connaissance intime de toutes ses brebis, comme celle qu'il a avec le Père. Jésus dit "je connais mes brebis". Et il les connaît du même amour personnel par lequel il connaît son Père. Cette connaissance est une relation d'amour total et absolument gratuit car elle le conduit jusqu'à se dessaisir de sa vie pour ses brebis.

   Jésus est le vrai berger parce qu'il n'y a pas de limites à son troupeau dont toute l'humanité doit un jour faire partie. Jésus parle de brebis qui lui appartiennent mais ne sont pas de cette bergerie.  Même si elles ne sont pas du même bercail, elles sont "siennes" et il doit aussi les guider.  Un jour viendra, à un moment que personne ne connaît ni ne peut prévoir, où il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

   Jésus est le vrai et bon berger dans le sommet de son engagement, de son passage pascal. Jésus se dit totalement disponible pour donner sa vie pour ses brebis, et cette disponibilité, en absolue pauvreté, lui permet de reprendre sa vie. Jésus aime en  engageant son cœur jusqu'au bout, il aime d'une connaissance personnelle. Son amour est un amour qui s'est fait vulnérable, un amour qui s'est livré.

 

   Il y a un seul commandement, un seul, c'est qu'il n'y ait plus deux orientations de notre cœur qui se disputent notre temps et notre attention, c'est qu'il n'y ait plus deux amours mais un seul.  Il n'y a qu'un seul commandement: "Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés"

   Ces signes de l'amour qui vient de Dieu, nous devons les reproduire dans notre amour des autres.

   On ne cesse pas de parler de crise des vocations. Les vocations ne manquent certes pas mais il manque  de milieux porteurs qui pourraient faciliter l'accueil et le oui à l'appel de Dieu. Portons dans notre prière d'une façon particulière, en ce jour, tous ceux et celles qui imitent le bon Pasteur de l'Évangile, et se consacrent à Dieu et à la communauté : en particulier les prêtres et futurs prêtres.  Prions aussi pour que tous ceux et celles qui ont reçu de telles responsabilités résistent à la tentation d'agir comme des mercenaires pour qui les brebis ne comptent pas. Ego sum Pastor bonus, Amen.

 

 

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27 avril 2014 7 27 /04 /avril /2014 12:32

   En ce dimanche ‘in albis’, nous sommes invités à tourner notre regard et notre cœur vers la divine miséricorde qui est en Jésus. Nous nous rappelons que cette fête a été créée par le pape Jean-Paul II le 30 avril 2000. Ce dernier est canonisé en ce dimanche en même temps que Jean XXIII. Pour l'Eglise universelle, c'est un jour de joie et de fête. Nous serons en communion d'action de grâces avec les centaines de milliers de personnes rassemblées sur la Place Saint Pierre à Rome. Ensemble, nous sommes la même Eglise de Jésus Christ appelée à témoigner de sa foi en Jésus ressuscité.

   L’Évangile de ce Dimanche est celui de l’apparition de Jésus ressuscité aux apôtres et à saint Thomas : "Jésus vint et se tint au milieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! ». Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit alors de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »".

   « Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C’est-à-dire qu’il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du cœur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité. A travers le cœur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes. Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne - Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le "second nom" de l’amour, saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? ».

   C’est de cet Amour réconfortant que nous devons vivre et répondre à l’envoi du Christ en le diffusant, en particulier auprès des personnes touchées par l’épreuve, souffrantes, meurtries, blessées ou écrasées par le poids de leur culpabilité … « Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, le Christ a donné sa vie pour chacun » (Jean-Paul II).

   L'Evangile nous raconte aussi les difficultés de Thomas. Nous avons souvent tendance à sourire de son incrédulité. Mais il y a une chose que nous devons savoir : Thomas est surnommé "Didyme" ce qui signifie "Jumeau". Nous comprenons alors qu'il est bien notre jumeau cet homme qui ne veut pas être naïf et qui cherche à vérifier ce qu'on lui raconte. Qui de nous peut se vanter de n'avoir jamais eu de doute par rapport à tel ou tel aspect de la foi ? Qui de nous ne s'est jamais posé de question sur les affirmations concernant la résurrection du Christ ou la résurrection de la chair ? Oui, comme Thomas, nous cherchons des preuves et nous voudrions voir avant de croire.

   Quand Jésus ressuscité est apparu aux apôtres le 1er  jour de la semaine (le dimanche), Thomas n'était pas là. Il a dû attendre huit jours, c'est-à-dire le dimanche suivant, pour le rencontrer et le reconnaître. Nous n'avons pas à le juger. Qui de nous peut se vanter de n'avoir jamais manqué une assemblée dominicale ? Car c'est chaque dimanche que Jésus rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il vient pour nous recréer, nous renouveler. Mais on trouve souvent des excuses pour y être absents "de huit jours en huit jours"… Comme Thomas, en ce dimanche, premier jour de la semaine, nous avons répondu à la convocation du Seigneur. Comme aux premiers temps, il nous laisse un message de paix. Pour répondre à nos difficultés, il nous invite à voir et à toucher ses plaies et à croire en lui. Ses paroles doivent atteindre notre cœur comme elles ont atteint celui de Thomas.

      L'apôtre Thomas a accueilli la miséricorde du Seigneur. On peut dire qu'il a passé un très beau dimanche. Il ne tient qu'à nous d'en passer 52 aussi beaux tout au long de l'année. En nous rassemblant à l'église, nous apprenons à reconnaître en Jésus "Mon Seigneur et mon Dieu". Il ne demande qu'à nous rejoindre pour nous aider à sortir de nos enfermements et à grandir dans la foi. Cette foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d'amour. Elle est par-dessus tout, source d'une union personnelle et intime avec Jésus ressuscité. Et par lui, nous sommes unis à notre Père du ciel.

   Notre foi est un trésor inestimable que nous sommes heureux et fier de posséder. Mais ce trésor n'est pas fait pour être enfermé mais pour être communiqué au monde entier. "Vous, Seigneur, qui êtes Lumière, Vous qui êtes l'amour, mettez en nos ténèbres vote Esprit d'amour". Amen

        

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 06:56

L’alléluia de la victoire a retentit ! Le mal n’a pas eu le dernier mot, l’amour a définitivement triomphé : le Christ est ressuscité ! Le Christ est vivant et il nous appelle à vivre de sa vie.

  L’évangile nous montre que la grâce inouïe de cette vie offerte nous invite à nous mettre en route vers elle, comme les saintes femmes qui ont un chemin à faire dans le petit jour.

  Elles viennent de bon matin, elles se mettent en marche ensemble, en église, pourrait-on dire. Elles apportent le bon parfum de leurs vertus, la bonne odeur de leurs efforts de carême pour mener une vie droite et conforme au commandement de notre Dieu. Leur geste est beau et profond. Nous découvrons des femmes tellement attachées à leur maître qu’elles continuent de le servir après sa mort. Nous découvrons aussi que leurs vertus et leur amour leur ouvrent les yeux sur les réalités célestes : elles voient un ange.

   Mais ces femmes sont encore empêtrées dans les soucis du monde ancien. Elles rencontrent un ange, mais elles ne voient qu’un jeune homme. Pourtant il est vêtu de blanc et assis à droite, dans le tombeau. A droite, c'est-à-dire du côté de la vie éternelle. En blanc, c'est-à-dire en tenue de fête. En effet, toutes les créatures célestes sont en fête aujourd’hui ! Le paradis était en souffrance, la famille de Dieu avait perdu l’un de ses membres : l’homme. Mais aujourd’hui, par Jésus-Christ, nous voici ramenés à l’immortalité, nous voici à nouveau citoyens du Ciel. La famille de Dieu est réunie et réconciliée par le sang de l’Agneau.

    Pour une telle fête, il est vraiment important que tous les enfants de Dieu soient présents. Tous sans exception. Même ceux qui ne sont pas fiers de leur conduite. C’est pourquoi l’ange précise : « allez dire aux disciples et à Pierre ». La honte d’avoir trahi pourrait amener Pierre à se sentir exclu du nombre des disciples. Il pourrait penser que l’invitation à la vie ne vaut pas pour lui. Alors l’ange de Dieu l’invite-t-il délicatement, et particulièrement, à entrer dans la joie de Pâques.

   A présent que le Christ est ressuscité, nous devons tous radicalement changer notre façon de penser et de vivre. D’ailleurs l’ange le dit aux saintes femmes : « n’ayez pas peur ». Cela ne veut pas seulement dire : cessez d’être effrayées, cela veut aussi dire : ne soyez plus soumises aux peurs qu’éprouvent ceux qui préfèrent les réalités terrestres. Ils craignent parce qu’ils veulent vivre sur la terre ; ils exigent de pouvoir suivre leurs propres désirs et ils ont peur qu’on les en empêche. Mais à ceux qui veulent vivre de la grâce d’être enfant de Dieu, la peur doit être étrangère car le Christ nous a acquis ce droit, et personne ne nous le retirera.

    Pourtant, nous le voyons, alors que la victoire est certaine, le combat n’est pas terminé. Saint Marc termine en effet l’évangile en précisant : « elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ». Le Christ nous a ouvert un passage, il nous reste à présent à faire notre propre pâque. Il nous faut choisir la résurrection, il nous faut décider d’entrer dans la vie qui nous est donnée.

   Cela serait très facile si la résurrection n’était qu’un rêve qu’on fait quand tout va mal et qui se réaliserait enfin. Mais Jésus appelle ses disciples à retourner en Galilée, c'est-à-dire dans leurs lieux quotidiens. Les disciples vont donc continuer, ils vont recommencer ! Recommencer à prêcher, recommencer à guérir les malades, recommencer à marcher sur les chemins des hommes. Mais plus rien ne sera comme avant. Désormais, ils sont appelés à vivre de la grâce de la résurrection, ils sont appelés à manifester aux yeux du monde ce qu’est un fils de Dieu.

   Ainsi, le silence et la peur des femmes sont-ils pour nous une exhortation à prendre la parole et à agir. Par toute notre vie nous devons le proclamer : « Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » Amen, Alléluia !

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 07:02

« Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co 11, 26). On ne peut exprimer plus clairement le lien entre le mystère de la Croix du Seigneur et l’Eucharistie. C’est le Jeudi-Saint. Le Jeudi-Saint est l’institution de l’Eucharistie par le Seigneur. L’Eucharistie est une mémoire, une réalité et une attente.

    L’Eucharistie, c’est d’abord la mémoire du sacrifice de Jésus sur la Croix. Ce sacrifice a eu lieu, une fois pour toute, mais il a bien eu lieu. Jésus est mort sur la Croix et chaque eucharistie est la mémoire de ce sacrifice, le saint sacrifice de la messe. Jésus a donné, livré, sacrifié sa vie pour sauver l’homme du péché. Avant d’être une communion, la messe rappelle cette offrande unique au monde : Dieu fait homme abandonne sa vie aux mains des pécheurs, comme il abandonne son corps et son sang aux mains du prêtre, pour que cette purification du péché se poursuive dans tous les lieux et tous les espaces de la terre. Nous proclamons la mort du Seigneur car toute mort et toute souffrance s’engouffrent dans cette mort pour être transformées en une réalité nouvelle.

   L’eucharistie est, en effet, une réalité. Pas seulement la mémoire d’un événement ancien qu’on se rappelle comme un souvenir. C’est une réalité parce qu’il y a dans l’Eucharistie une intensité d’amour qui ne sera jamais égalée : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13). Chaque fois que la messe est célébrée, c’est la grâce de la mort et de la résurrection de Jésus qui est présente, réellement présente, substantiellement présente, présence donc de ce « jusqu’au bout de l’amour », symbolisé par le repas. Saint Thomas d’Aquin, le plus grand théologien de cette présence eucharistique, explique la raison de cette présence par une vérité toute simple : Pourquoi le Verbe incarné, crucifié et ressuscité est-il ainsi présent ? Parce que l’amitié désire la présence de l’ami. Aller jusqu’au bout de l’amour, pour Jésus, c’est donc mourir sur la Croix et, plus encore vivre, vainqueur de la mort et du péché, et que son amour soit toujours là, entre les mains du prêtre et, par ce nouveau repas pascal, dans votre cœur qui le reçoit comme communion de charité. Communion en Dieu, communion avec tous ceux qui reçoivent le Corps du Christ, et même avec ceux qui en sont privés. « Je ne vous appelle plus serviteur mais ami, et je suis votre ami avant tout dans cette présence eucharistique. »

    L’eucharistie enfin est une attente : « Vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne ». En sanctifiant notre cœur par une communion digne, celle d’un cœur purifié de son péché, par le sacrement de la confession, nous préparons le retour du Christ. Mais la condition est que toute notre vie s’efforce de correspondre à la communion que nous recevons : « vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres ». Faites comme j’ai fait pour vous, dit le Seigneur. Que serait notre eucharistie si elle n’était qu’une communion sans suite, sans cohérence morale, sans une vie vraiment chrétienne ? Celui qui reçoit le Corps du Christ doit être un disciple du Christ et un membre vivant de l’Eglise, cette Eglise qui célèbre l’eucharistie.

   « Faites comme j’ai fait pour vous », cela signifie aussi que l’institution de l’Eucharistie, ainsi accompagnée du lavement des pieds, ne pourra se poursuivre dans les siècles que si de nombreux jeunes gens répondent à l’appel du Seigneur pour devenir prêtres, ministres de l’Eucharistie. Ce Jeudi-Saint, aujourd’hui, est le moment favorable pour offrir sa vie, comme Jésus, à Dieu, dans l’Eglise, pour permettre un avenir spirituel à d’innombrables personnes qui attendent cette présence du Seigneur, cette réalité sans commune mesure, cette amitié de Dieu. Si aujourd’hui un jeune entendait dans son cœur cette parole de Jésus « fais comme j’ai fait pour toi », qu’il n’hésite pas, car il n’y a rien de plus beau au monde que le Corps et le Sang du Christ. Amen

 

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 12:21

Jeudi-saint : 8h Laudes

                         18h30 La Sainte Cène, et Adoration au Reposoir jusqu’à minuit.

 

Vendredi-saint : 8h Laudes

                                  15h Chemin de Croix

                                  19h Liturgie de la Passion

 

Samedi-saint : 8h Laudes

                             22h30 Veillée pascale et Messe de la Résurrection

                            

Jour de Pâques : 10h Grand’messe

                                  16h Vêpres et Salut du Saint-Sacrement

 

Lundi de Pâques : 10h Grand’messe

                                     16h Vêpres et Salut

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 17:05

CARÊME  2014

 

LE PATER

 

5. QUE VOTRE VOLONTE SOIT FAITE SUR LA TERRE COMME AU CIEL.

 

OSTENDE ! MONTREZ-NOUS !

  

   Jésus tient essentiellement à la VOLONTE de son Père :

-il la fait Lui-même, au point de dire « Ma nourriture est de faire la VOLONTE de Celui qui m’a envoyé » (Jean 4/34)

-il nous demande de la faire : « celui qui fait la VOLONTE de mon Père qui est dans les Cieux, celui-là entrera dans le Royaume des Cieux »

          La VOLONTE de DIEU est la règle de toutes ses créatures, car chacune a le désir du bien qui lui

          est propre et que Dieu lui a fixé. Pour l’Homme, son BIEN c’est DIEU lui-même.

Nous savons comment l’Homme est sorti de sa voie ! Ce à quoi nous pensons peut-être moins (alors que l’expérience nous le rappelle quotidiennement) c’est que si le Péché Originel nous a fait perdre les biens surnaturels et les autres avantages que le Seigneur avait accordés à notre nature, il a encore « affaibli le goût de la vertu qui avait été gravé dans notre cœur ». Tant et si bien qu’on peut parler véritablement de dérèglement au compte duquel il faut porter, en particulier, que nombre de maux d’ordre moral dont nous souffrons sont loin de paraître de véritables maux puisqu’au contraire nous courons après eux !

Or la demande du Pater « Que votre VOLONTE soit faite » est une véritable demande de REMEDE : celui qui consiste à « régler désormais toutes nos pensées et toutes nos actions sur ce que prescrit cette VOLONTE.

     Qu’est-ce que la VOLONTE de DIEU ?

            + tout ce qui a été établi pour nous procurer le bonheur céleste :

  • soit dans l’ordre de la Foi = toute la Révélation

  • soit dans l’ordre des mœurs = les Commandements de Dieu et les autres prescriptions de l’Ecriture, et la détestation des ‘œuvres de la chair’ (toutes les convoitises)

            + tout ce que N.S.J.C. a ordonné ou défendu par Lui-même ou par son Eglise.

 

EXSURGE ! LEVEZ-VOUS !

 

En ce domaine de l’accomplissement de la VOLONTE de Dieu, nous avons le secours de l’Exemple et de la Grâce d’OBEISSANCE du Christ-Jésus, Fils de Dieu. Comment ne pas nous en souvenir en ce début du Temps de la Passion ?

          + JESUS vient pour OBEIR = « Obéissant jusqu’à la mort et la mort de la CROIX »

          + JESUS vient pour nous donner la SCIENCE du SALUT = « Père que votre VOLONTE se fasse et non la mienne » (St Luc 22/42)

 

 

 

LIBERA ! DELIVREZ-NOUS !

 

 Notre ATTIDUDE = - marquer notre SOUMISSION en nous consacrant au service de Dieu en désirant de régler notre vie sur ses Commandements

                                   - vénérer la VOLONTE de Dieu : « Il a bien fait toutes choses »

                                   - s’humilier en considérant la violence de nos passions

                                   - rechercher les EXEMPLES des grands serviteurs de Dieu : les Saints

                                   -se reposer uniquement et absolument dans la VOLONTE de Dieu

                                    

Cette SEMAINE = Cherchons à remplir la VOLONTE de Dieu à travers les vertus de JUSTICE (prière) – de CHASTETE (sacrifice) – de PRUDENCE (renoncement) – de COURAGE (devoir d’état) – d’OBEISSANCE (soumission aux imprévus du jour).

 

Et honorons, vendredi, les Sept Douleurs de Notre-Dame.

 

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 17:04

   « Que votre VOLONTE soit faite sur la terre comme au ciel. »

 Pour faire ressortir la portée de cette demande le Catéchisme du Concile de Trente analyse d’abord longuement les misères du genre humain : ses misères morales, bien entendu !

   Le tableau est-il sombre ? Oui, mais réaliste, car nous ne saurions loyalement le tenir pour outrancier : « Nul par lui-même ne saurait avoir le goût des choses du salut, mais au contraire tous les hommes sont portés au mal ; leurs passions déréglées sont innombrables et les entraînent, et les précipitent avec une force incroyable dans la colère, dans la haine, dans l’orgueil, dans l’ambition, en un mot dans toutes sortes de vices. 

   Mais le témoignage le plus effrayant de notre malheureuse condition est celui-ci : notre empressement à courir après les biens funestes dont nous ne savons ou ne voulons reconnaître le caractère détestable, et notre aversion pour ce qui constitue le Vrai Bien et la Vertu même comme s’ils étaient contraires à notre bonheur ! ‘Malheur à vous qui appelez le mal un bien, et le bien un mal ; qui prenez la lumière pour les ténèbres et les ténèbres pour la lumière ; qui choisissez l’amer pour le doux et le doux pour l’amer’ (Isaïe 5/20) »

   Les choses ont-elles changé ? Pratiquement pas ! Et s’il fallait constater une quelconque variation, ce serait pour dire que notre époque vit cette réalité d’une façon éhontée ! On ne confond plus le Bien et le Mal, on ne reconnait plus le Mal ! A force de le déguiser sous des dénominations ou sous des dehors de plus en plus communs et insignifiants. Le péché devenait gênant : il n’y aura plus de péchés, mais seulement des besoins de notre physique ou de notre psychique. La généralisation du mal fera qu’on le considérera comme inévitable. On se moquera des idéalistes qui pensent encore qu’en notre temps on puisse suivre une morale de renoncement qu’on qualifiera de refoulement…

   Et malgré ces excuses et ces précautions, ces dénigrements et ces dénégations le Mal demeure puisque la VOLONTE de Dieu est bafouée ou oubliée, car définitivement elle reste la règle. Ce n’est pas l’homme qui est son propre arbitre. Le jugement se fait sur la loi et la loi demeure.

   La demande « Que votre VOLONTE soit faite » est le remède car nos misères viennent de notre désobéissance à Dieu et du mépris de sa VOLONTE.

Les justes eux-mêmes en ont besoin, car malgré les bonnes dispositions actuelles, ils n’en ont pas moins à lutter contre leurs propres passions. Et si la grâce de Dieu guérit l’âme de ceux qui ont été justifiés, elle ne guérit pas pour autant la chair. Donc vigilance et prière !

   Nous aurons donc plus que jamais à connaître et à respecter la VOLONTE de DIEU. Et nous trouverons notre vraie grandeur à redire avec application « que votre volonté soit faite » car nous montrons, ce faisant, la dignité sublime du chrétien qui obéit à Dieu et qui sait pourquoi. Ce fut l’attitude des Saints : qu’elle demeure la nôtre ou qu’elle la redevienne !

   Il faut faire une mention spéciale ici de cette autre conséquence de notre demande : la détestation des œuvres de la chair. Par ces paroles, on vise les mouvements et actes sensuels, mais aussi toutes les autres voluptés, convoitises qui absorbent toutes entières nos pensées et nos affections par l’amour du plaisir malsain. « Il faut avouer que c’est une chose difficile de demander à Dieu qu’Il ne contente pas nos passions. En faisant cette demande nous paraissons avoir de la haine contre nous-mêmes et ceux qui sont entièrement attachés à leurs corps nous en font un crime et une folie. Mais cette folie est celle de la Croix et nous subirons volontiers ce reproche pour l’amour du Christ ».

   D’ailleurs l’amour de Jésus demeure auprès de nous et en nous le soutien de notre adaptation ou de notre réadaptation à la volonté de Dieu. Et comment y échapper en ces jours où son obéissance éclate dans les incompréhensibles décrets de son Père, incompréhensibles du moins si nous ne savions pas que Jésus lui-même avait disposé au sein du Grand Conseil divin de déposer sa vie humaine dans les mains de son Père pour racheter la vie des fils de la désobéissance.

   Regardez Jésus en ces jours, mais regardez aussi ceux qu’il a formés, les Saints et les Anges. Voilà pourquoi, à cette demande s’attachent spécialement les mots ‘sur la terre comme au ciel’ : la forme et la mesure de notre obéissance seront semblables à cette règle que les Saints Anges et tout le chœur des Bienheureux observent dans le Ciel.

   Saint Joseph n’a prononcé aucun discours, même pas une parole que nous ait retransmise l’Evangile. Mais ses actes sont là : ceux d’un passionné de la Volonté de Dieu quelle qu’elle lui paraisse difficile à comprendre et à réaliser.

   Saint Jean Chrysostome commente excellemment le texte de St Matthieu relatif à l’avertissement que St Joseph reçoit après la naissance de Jésus et l’adoration des Mages « Prenez l’Enfant et sa Mère et fuyez en Egypte et demeurez là jusqu’à ce que je vous dise d’en partir car Hérode cherche l’Enfant pour le faire mourir «  « Joseph, écoutant ses paroles, n’en fut point scandalisé ; il ne dit point à l’Ange, voici une chose bien étrange : Vous me disiez, il n’y a pas longtemps, que cet enfant sauverait son peuple et il ne peut aujourd’hui se sauver lui-même. Il faut que nous nous retirions dans une terre étrangère. Ce que vous me commander de faire est contraire à votre promesse. Joseph ne dit rien de semblable parce que c’était un homme fidèle. Il ne témoigne point de curiosité pour savoir le temps de son retour. Il obéit simplement à la parole de l’Ange. » (St Jean Chrys. Hom 8 sup. Matth)

   Oui ceux-là sont enfants de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu. Amen

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 16:53

CARÊME  2014

 

LE PATER

 

4. QUE VOTRE REGNE ARRIVE

 

OSTENDE ! MONTREZ-NOUS !

  

   Jésus commence sa mission par cet avertissement : « Le temps est accompli et le REGNE de Dieu s’est approché ! » (St Marc 1/15)

Jésus ‘inaugure’ le temps où Dieu va régner plus complètement : mais s’il est commencé, le REGNE de Dieu n’est pas achevé ; d’où la nécessité de la 2èmedemande du Pater.

« Ce ROYAUME (on dit Royaume pour désigner ce sur quoi s’établit le Règne de Dieu) est celui-là même que Jésus-Christ remettra à son Père à la fin des temps, lorsqu’il introduira les Saints dans le Ciel pour y contempler le visage et la beauté de son Père et la sienne même ». (St Augustin)

          Le REGNE de Dieu se manifeste

               + par la Providence générale de Dieu = il dirige et gouverne toutes choses.

               + par sa Providence particulière = il prend soin spécialement des hommes fidèles

               + par son Souverain et Eternel Pouvoir dans la Gloire = il s’attache pour toujours ses élus dans la perfection.

 

Disons donc que, plus particulièrement, la demande « Que votre REGNE arrive » s’applique à souhaiter :  1°) le REGNE de Dieu dans l’EGLISE : cela comprend

                                + son expansion par la conversion des Infidèles et des Juifs

                                                              par le retour des schismatiques et des hérétiques

                                + sa purification par l’arrachement des pécheurs aux ténèbres du mal

                                + son élévation par la sanctification de ses membres qui tiendront comme seules richesses celles de la grâce divine

                     2°) le REGNE de Dieu dans la GLOIRE : quand ayant « renversé et anéanti l’autorité, la domination et la puissance de ses ennemis, il demeurera le seul et unique Souverain de toutes choses ».

 

EXSURGE ! LEVEZ-VOUS !

« Si les hommes ont tant de sollicitude pour garder un royaume terrestre, avec quelle vigilance, quelle paternelle Providence ne devons-nous pas croire que le Roi des rois s’occupe de la vie et du salut de ses créatures ? Nous réclamons donc, par le fait, tout ce dont nous avons besoin (pour notre corps et notre âme) dans notre exil (terrestre) »

           En conséquence=

     + Dieu répand, sur nous tous, les biens en abondance et avec libéralité.

     + Surtout, il nous envoie son FILS pour s’assurer d’un Royaume qui lui appartient de droit, mais dont les princes des ténèbres (les démons) le veulent déposséder.

 

LIBERA ! DELIVREZ-NOUS !

« L’âme témoigne par cette seconde demande qu’elle désire avec passion que le REGNE de Dieu son Père arrive, je veux dire celui par lequel Jésus-Christ règne tous les jours dans les Saints. Ce qui se fait lorsqu’après avoir chassé le diable de nos cœurs par l’extinction et la ruine des vices qui font horreur, Dieu commence à REGNER souverainement en nous par la bonne odeur des vertus, quand après avoir surmonté l’impureté, la chasteté reprend sa place, que la douceur succède à la colère et à l’esprit de vengeance, et que l’orgueil étant exterminé, l’humilité commence à établir son trône dans note âme » (Jean Cassien : ‘Conférences ‘ n°9) C’est ainsi que se forme peu à peu le Royaume de Dieu en ce monde dans les Fidèles.

   Notre ATTIDUDE = -nous tenir dans l’abaissement, l’abjection, l’humilité, dans le sein de la Miséricorde divine.

                                     -travailler avec soin et avec zèle à mériter le REGNE de Dieu ici-bas et éternellement.

 

Cette SEMAINE = notre COURAGE chrétien s’exercera tour à tour par : une privation – la douceur – un acte d’humilité – le zèle à la prière – une autre pénitence…                             

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 16:52

« Que votre REGNE ARRIVE »

   Les deux mots importants de cette demande mériteraient une étude approfondie. En latin comme en grec c’est le même mot qui sert à désigner l’autorité royale et l’espace sur lequel s’exerce cette autorité : on trouve donc alternativement les sens de royauté et de royaume. Dans la traduction on a préféré prendre le mot royauté ou ‘règne’ comme définissant mieux le désir profond que nous fait exprimer Jésus de voir Dieu exercer son Pouvoir Souverain sur tous les hommes, ses sujets.

   Quant à « adveniat » il se traduit bien par arriver, qui manifeste qu’une chose se rapproche de son but tandis que le mot venir a un sens plus général : on le sent bien selon qu’on dit je viens ou j’arrive.

   Somme toute : il est demandé que Dieu exerce progressivement son pouvoir souverain sur tous les hommes de la terre comme il l’exerce dans sa plénitude sur ses élus célestes !

Des trois premières demandes c’est celle, sans doute, qui nous permet le mieux de jeter un regard rempli d’espérance vers notre Père céleste, le Ciel trône de sa gloire et la possession des biens infinis. Elle nous aide à nous considérer comme en exil ici-bas. Nous nous trouvons, bien sûr, fort loin des conceptions contemporaines –soit matérialistes : établir le Paradis sur terre ; -soit progressistes : courir au monde pour animer ses mutations ; -soit modernistes : trouver la réalité divine au fond de soi-même et donc en dehors de ses manifestations les plus éclatantes à notre raison et de ses manifestations historiques.

   Aller parler d’exil terrestre alors qu’on veut aménager la terre pour en faire le séjour heureux de l’homme libéré de toutes ses craintes et de toutes ses superstitions.

   Oui, il nous faut nous y résoudre ou plutôt il nous faut réagir vigoureusement, sinon il n’y a plus de nom chrétien, sinon l’Eglise n’est plus qu’une espèce de mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle !

   L’avertissement solennel donné par Jésus à Pilate que son Règne n’est pas de ce monde, les exhortations des Saints Apôtres à attendre et à hâter l’avènement du Jour de Dieu (St Pierre II/3/12), les innombrables martyrs sacrifiant tout, les exemples et les écrits des Saints, la Foi pure et simple de plus de deux mille ans de la vie de l’Eglise, tout serait réduit à néant si l’on s’arrêtait de proclamer cette vérité de l’exil d’ici-bas !

   Oui, exil, et exil douloureux où tant de luttes nous attendent, « luttes intérieures que se livrent sans cesse en nous le corps et l’âme, la chair et l’esprit ». C’est le propre de la créature humaine de sentir le poids de cette misère : car rarement les créatures privées de raison ou de sentiment s’éloignent des actions, des mouvements qui leur sont propres pour manquer la fin qui leur a été assignée. Ainsi on nous prédit avec exactitude telle ou telle éclipse totale ou partielle du soleil ou de la lune, car, on le sait, les mouvements des astres ne sortent jamais de la ligne que Dieu leur a tracée. Alors que nous autres, sommes des spécialistes (si j’ose dire) d’inconsistance, refusant souvent d’ouvrir les yeux aux lumières surnaturelles que Dieu nous offre, n’écoutant point ses préceptes salutaires !

   Serons-nous encore étonnés de ce que Notre Seigneur nous fasse demander que le REGNE de Dieu arrive ?

   Qu’il arrive (qu’il se fasse plus proche de nous chaque jour) en nous d’abord. Car Dieu qui règne pleinement sur les Saints au ciel, règne sur la terre plus totalement sur les hommes pieux et fidèles qu’il couvre de  protection : relisez le psaume 22, ce psaume du Berger vigilant « Le Seigneur prend soin de moi et rien ne me manquera ». Et vous savez appartenir à ces privilégiés du Seigneur si remplis des dons de la Foi, de l’Espérance et de la Charité, vous êtes devenus « comme des membres sanctifiés de Dieu lui-même ».

   Qu’il arrive ce REGNE de Dieu sur l’Eglise : je développe ce sujet sur la feuille de semaine. L’Eglise est à l’ordre du jour en cette messe où, sous la figure de Sara, la femme libre, elle enfante les fils de la promesse.

   Qu’il arrive ce REGNE de Dieu, dans la Gloire, car c’est là que le nombre des élus sera complet et qu’ainsi Dieu règnera sur tous et pour toujours. Et vous connaissez le prix qu’on y doit mettre. C’est la perle précieuse, le trésor caché, pour lesquels il nous faut nous dépouiller de tout le reste. Croyons-nous sérieusement à tout cela ?

   Je vous engage, nous nous engageons tous, à réclamer le REGNE de Dieu : faisons-le par cette simple demande renouvelée fréquemment : Notre Père que votre Règne arrive ! Mais faisons-le aussi par une double disposition qui guidera nos efforts de semaine :

-disposition d’humilité = nous défier de nous-mêmes puisque nous connaissons la profondeur de notre misère que Dieu seul peut combler.

-disposition de zèle courageux : car Dieu ne nous a pas appelés à l’oisiveté « Le Royaume des Cieux souffre violence et ce sont les violents qui l’emportent ».

   Refaits dans la force de Jésus, comme ceux qui bénéficièrent de la multiplication des pains, avançons sur la route : « Dieu ne nous abandonne jamais. Il nous a promis d’être toujours avec nous. A nous de prendre garde de ne point quitter Dieu », pour entendre un jour cet appel : « Venez les bénis de mon Père prendre possession du Royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde ». Amen

  

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