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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 06:16

Je vous avais déjà assuré, et même je pense, rassuré, que si les demandes du Sacré-Cœur au Roi de France Louis XIV n’avaient eu auprès de lui aucun écho, pour autant Notre Seigneur n’abandonnait pas ses projets sur notre patrie. D’abord, il y eut quelques essais, dirai-je, de réalisation qui prouvent que les messages avaient été entendus.

En 1725, le jeune roi Louis XV, le roi le plus puissant du monde allait épouser la princesse la plus pauvre de la terre, fille d’un roi réduit quasiment à la mendicité : Marie Leszczynska, fille de Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne qui avait demandé asile au roi de France. Jamais reine ne sera aimée autant que celle-ci. Elle avait, ce n’est pas trop dire, toutes les vertus. Par les instances de la reine le Pape Clément XIII accorda la fête du Sacré-Cœur à la France. La 1ère fête nationale du Sacré-Cœur fut célébrée en notre pays le 20 juin 1766 dans tous les diocèses. Mais remarque digne d’un grand intérêt, la Reine et son fils le Dauphin, le père du futur Louis XVI, avaient fait ériger une chapelle du Sacré-Cœur à Versailles. Le Cœur de Jésus était entré à la Cour de France.

Louis XVI fut élevé dans le culte du Sacré-Cœur. Mais nous connaissons toutes les difficultés auxquelles ce roi débonnaire allait se trouver en butte. Lors de son incarcération à la prison du Temple, le monastère de la Visitation de Nantes composa et diffusa cette prière : « Ô Jésus, notre aimable Sauveur, nous nous souvenons que votre Cœur est le sanctuaire de la miséricorde et la source de tous les biens. Nous implorons avec la plus tendre confiance son immense charité pour nous. Nous nous vouons dès ce moment au culte de votre adorable Cœur. Tous les cœurs de ce royaume, depuis le cœur de notre auguste monarque jusqu’à celui du plus pauvre de ses sujets, nous les réunissons par les désirs de la charité pour les lui offrir tous ensemble. Oui, Cœur de Jésus, nous vous offrons notre Patrie tout entière et tous les cœurs de ses enfants ! »

Alors Louis XVI, dans sa prison, se consacra au Sacré-Cœur. On a le texte admirable de son vœu. Il s’adresse au Cœur Adorable et lui promet de révoquer toutes les lois qui seraient contraires à la pureté de la foi – d’établir à perpétuité une fête solennelle en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus (elle avait en effet été abandonnée aux approches de la Révolution) – de consacrer sa personne, sa famille et son Royaume au Sacré-Cœur – d’ériger une chapelle dédiée au Sacré-Cœur – de renouveler tous les ans l’acte de consécration promis. Cela « si par un effet de la bonté infinie de Dieu, je recouvre ma liberté, ma puissance et ma couronne royale ». Cependant le roi ajoutait qu’il ne pouvait aujourd’hui prononcer cet engagement qu’en secret, mais qu’il le signerait de son sang s’il le fallait. C’est ce que le Seigneur lui demandera.

On sait la place que trouvera le Sacré-Cœur dans la révolte catholique des guerres de Vendée : c’est une longue et glorieuse histoire qui valut à la France beaucoup de martyrs.

Passons à une autre constatation. Les messages du Sacré-Cœur de Jésus qui furent nombreux à Ste Marguerite-Marie vont continuer auprès d’autres privilégiées au nombre desquels il y aura de nombreuses françaises, cela pour que NS puisse continuer d’affirmer le souci qu’il prend de son peuple choisi. Je ne peux tout citer. Je choisis :

-Sœur Marie de Jésus née à Bougival le 15 mars 1797 « Abîmée dans des océans de lumière, j’y voyais clairement les désirs de ce Cœur Adorable tout embrasé d’amour pour les hommes et les desseins particuliers de sa Miséricorde sur la France »

-Marie Lataste née le 24 février 1822 « Il faudra prier beaucoup jusqu’à ce que la France à genoux dise à Dieu : Seigneur ayez pitié de moi, je me convertirai et je vous aimerai de tout mon cœur. »

-Adèle Garnier : Sœur Marie de Saint Pierre du Carmel de Tours, née le 15 août 1838 qui vit la basilique du Sacré-Cœur alors que la première pierre n’en serait posée que 13 ans plus tard.

-Madame Royer (Edith Challan Belval) née le 14 juin 1841 : « Le Sacré-Cœur nous sauvera : mais quand ? Avec qui ? Après quoi ? C’est son secret. Ne faisons pas de politique…Prions, implorons la Miséricorde pour notre Patrie…Les Français iront jusqu’aux confins du désespoir, ils ne reprendront courage que contre eux-mêmes : alors apparaîtra l’Elu de Dieu qui doit tout restaurer, et personne ne pourra dire : ‘c’est moi qui ai fait cela’…Il faudra bien accepter celui que la Providence enverra… »

Elle eut le privilège de voir Jésus debout, les bras étendu à l’horizontale plein de majesté : c’est donc sur ses indications que se multiplièrent les statues sous cette figuration. On l’appelle communément Sacré-Cœur de Montmartre, car ainsi trône l’image du Sacré-Cœur dans la basilique nationale.

-Enfin plus près de nous, Claire Ferchaud, une humble vendéenne, qui, le 21 mars 1917 se présente au président Raymond Poincaré à l’Elysée. Elle a 21 ans : elle vient transmettre au Président de la République le message qu’elle a reçu : « Va dire au Chef qui gouverne la France de se rendre à la basilique de Montmartre avec les Rois des Nations alliées. Là, solennellement, les drapeaux de chaque nation seront bénis, puis le Président devra épingler l’image de mon Cœur sur chacun des étendards présents. Ensuite M. Poincaré et tous les Rois alliés, à la tête de leur pays, ordonneront officiellement que le Sacré-Cœur soit peint sur les drapeaux de chaque régiment français et alliés. Tous les soldats devront être recouverts de cet insigne de salut. » Claire lutte pied à pied avec le Président qui finit par promettre de communiquer un projet à la Chambre. Mais rien ne sortira, malgré l’ébranlement de Poincaré. Nouvel échec donc au Sacré-Cœur. Et pourtant le 16 décembre précédent Jésus avait dit ces paroles que nous devrions garder profondément en nous pour d’autres combats : « Je veux tenter un dernier effort : mon amour surpasse toute mesure, j’aime tant la France, je veux la sauver ».

Qu’ajouter ? oui, qu’ajouter ?

Nous sommes devant un abîme d’amour, et l’abîme de perdition se creuse sans cesse. Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France. Amen

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