Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 14:18

   Nous disions dimanche dernier que dans tout sacrement il y a d’abord « le signe sacramentel lui-même », dans sa réalité sensible et perceptible : matière, geste, parole ; et dans sa valeur de signification.

   Dans le sacrement il y a ensuite « la réalité sacramentelle » (res sacramentum, ou, res sacramentalis), c’est-à-dire, ce qui se fait par le signe et par mode de signification en vue de son accomplissement dans la réalité de la vie par la suite. Pour dégager la signification d’un signe il faut étudier la nature de l’élément matériel : la matière, les gestes faits sur elle, les paroles qui accompagnent les gestes.

   Dans la Messe il y a « la réalité sacramentelle »

*Nous allons l’étudier d’abord dans la Cène qui est l’ « institution ». Jésus va donc y faire ce qu’il signifie, -par la matière qu’il emploie, -par le geste qu’il accomplit, -par les paroles qu’il prononce.

  La MATIERE qu’il emploie est : du Pain et du Vin ; mais comme il ressort de l’ensemble de l’institution de l’Eucharistie -que Jésus se sacrifie en s’offrant à son Père, -que Jésus se donne à manger à ses Apôtres, il devient nécessaire que cette matière du pain et du vin devienne un nouvel élément matériel, son Corps et son Sang, pour que ce soit bien LUI qui s’offre, LUI qui se donne à manger, ce qui est la réalité attestée par les paroles de l’institution « Ceci est mon Corps »-« Ceci est la coupe de mon Sang ». Nous avons donc la nouvelle matière du Sacrifice : le Corps et le Sang du Christ.

   Justement, à présent, voyons comment le Christ fait son Sacrifice à la Cène ?

Par quel geste et par quelles paroles le signifie-t-il ?

-le geste : on pourrait dire que c’est déjà tout le contexte du sacrifice pascal : le drame de la passion est commencé : c’est la nuit où il fut livré ;

Mais, cependant, le geste immédiat que fait Jésus est significatif : il consacre séparément le Pain et le Vin en son Corps et en son Sang : séparant ainsi les deux réalités qui représentent bien un état de mort, puisque sa mort consistera en la séparation de son Corps et de son Sang. Ce qui va d’ailleurs être explicitement manifesté par les paroles qu’il prononce :

-les paroles : par la bénédiction et l’action de grâces qu’il prononce, il fait oblation, offrande à son Père, et par les paroles prononcées sur le Vin il parle clairement de l’Alliance Nouvelle en son Sang répandu.

   N’oublions pas ici, que ce qui se fait dans la réalité du signe est fait en vue de son accomplissement dans la réalité de la vie. Or ce que fait Jésus à la Cène est bien fait pour être accompli et consommé sur la Croix d’une part, mais aussi, est bien fait pour être reproduit par l’Eglise dans la Messe d’autre part, « Faites ceci en mémoire de moi ».

*Après avoir étudié la réalité sacramentelle dans la Cène, nous allons l’étudier dans la Messe. Nous le savons, le signe sacramentel est le même dans la Cène et dans la Messe : même matière, mêmes gestes, mêmes paroles. Mais nous l’avions aussi signalé, il y a une double différence entre la Cène et la Messe :

1-la Cène précéde la Croix et la Messe vient après la Croix ; dans l’intervalle il y a eu l’immolation sanglante (et même la résurrection de Jésus).

2-la deuxième différence est que désormais le Christ n’agit plus par lui-même mais par l’Eglise et ses ministres, les prêtres.

   De cette double différence, nous allons être amenés à tirer une double conséquence :

1- puisque tout sacrement est ordonné à l’accomplissement dans la réalité de la vie de ce qu’il accomplit dans la réalité du signe, il faut donc que la messe soit ordonnée à une immolation réelle dans la vie. Or nous allons dire ceci, la Messe est au Sacrifice de l’Eglise et de ses membres ce que la Cène fut au sacrifice du Christ. Ce qui veut dire, en d’autres termes, que dans la Messe, l’Eglise = les membres du Christ (c’est-à-dire ses fidèles) sont immolés sacramentellement, car Jésus et ses fidèles sont désormais inséparables (son Corps Mystique) et Saint Paul ose dire « Nous sommes les membres de son Corps, de sa chair et de ses os » (Eph. 5/30). Ainsi le signe sacramentel institué à la Cène a reçu du sacrifice de la Croix la vertu de vie qui le rend capable d’entraîner dans le même sacrifice de la Croix, l’Eglise et tous ses membres.

2- à la Cène le Christ prit lui-même le pain et le vin ; à la messe, c’est l’assemblée des fidèles qui les apporte pour les remettre entre ses mains, par le ministère du prêtre. Ce qui donne au pain et au vin un nouveau sens. Ce nouveau sens, c’est que les fidèles s’offrent eux-mêmes au Christ dans le pain et le vin en vue du sacrifice qu’il va accomplir. Alors qu’à la Cène le pain et le vin signifiait le Corps et le Sang qu’ils allaient devenir effectivement, à la Messe, ils signifient aussi le Corps Mystique de Jésus.

   Cela nous aidera à comprendre le véritable sens de l’offertoire de la messe.

Nous reprendrons cela dimanche prochain ! Peut-être n’aviez-vous jamais songé à cette immense richesse du mystère de ‘notre’ messe…. Il fallait tout l’amour de notre Dieu pour l’imaginer. Gloire à notre Dieu. Amen

Partager cet article
Repost0

commentaires