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23 décembre 2019 1 23 /12 /décembre /2019 07:37

   Comme toute la liturgie à cette époque, la messe du 4ème dimanche de l’Avent a pour but de nous préparer au double avènement du Christ, avènement de miséricorde à Noël, où nous commémorons la venue de Jésus, et avènement de justice à la fin du monde. L’introït, l’évangile, l’offertoire et la communion font allusion au premier, l’épître se réfère au second, et l’oraison, le Graduel et l’Alléluia peuvent s’appliquer à l’un et l’autre.

   Les trois grandes figures qui préoccupent l’Eglise pendant l’Avent se retrouvent dans cette messe. C’est Isaïe, Jean-Baptiste et la Vierge Marie. L’évangile nous montre St Jean-Baptiste réalisant dans sa personne et par sa prédication la prophétie d’Isaïe ; c’est lui la « voix qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers…et toute chair verra le salut de Dieu ». Commentant la prédication du Précurseur, St Grégoire explique que la colère à venir dont Jean menace ses auditeurs, c’est le châtiment final, que le pécheur ne pourra fuir que s’il se décide à faire pénitence : « L’ami de l’Epoux nous avertit de faire, non seulement des fruits de pénitence, mais de dignes fruits de pénitence. Ces paroles sont un appel à la conscience de chacun, l’invitant à acquérir par la pénitence un trésor de bonnes œuvres d’autant plus grand qu’il s’est causé de plus grands dommages par le péché » (3ème nocturne). On voit comment le dernier avènement reste à l’horizon de la pensée de l’Eglise ; c’est toujours lui qui se prépare à travers les avènements présents. L’épître de la messe nous parle également du second avènement.

   En rappelant le souvenir de la Vierge Marie et la place de premier plan qui sera la sienne dans le mystère de Noël, la communion et l’offertoire nous ramènent à la naissance de Bethléem. La communion reprend le texte de la prophétie d’Isaïe annonçant sept siècles à l’avance, l’enfantement virginal : une vierge concevra et enfantera l’Emmanuel. L’offertoire - qui est le texte même de notre ‘Je vous salue Marie’ mais dont l’Eglise n’a retenue que la première partie, est une délicate et pure louange, où l’Eglise, se servant des paroles mêmes de l’Ange Gabriel et Ste Elisabeth, proclame la bénédiction transcendante que Marie reçut de Dieu en engendrant l’Homme-Dieu, béni entre tous les hommes. « Gabriel, nom qui signifie force de Dieu, est envoyé à Marie, écrit St Grégoire, parce qu’il venait annoncer le Messie, qui a voulu paraître dans l’humiliation et l’abaissement pour dompter toutes les puissances du mal. Il fallait donc que ce fût par Gabriel, qui est la force de Dieu, que fût annoncé celui qui venait comme le Seigneur des vertus, le Tout-Puissant et l’Invincible dans les combats, pour terrasser toutes les puissances du mal » (Sermon 35ème). L’oraison fait allusion à cette « grande force » du Seigneur, qui, avant de se déployer dans le second avènement, se manifeste dès le premier, puisque c’est revêtu de notre humanité faible et mortelle que Jésus vainquit le démon.

   En songeant à la venue toute proche de Jésus, notre libérateur, redisons toujours avec plus d’insistance l’appel de l’Eglise : « Venez, Seigneur, ne tardez plus ». Amen

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