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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 07:20

   Alphonse-Marie de Liguori, (le Saint de notre semaine), naquit d’une famille noble de Naples, en 1696. Il est de bon ton, maintenant de se moquer des historiens qui, dans leurs vies de saints, les représentent munis, de toutes les vertus dès leur jeunesse. Pourquoi, au moins, en certains cas, n’en serait-il pas ainsi. On s’extasie devant des enfants dits prodiges par leurs talents innés ! Dieu ne pourrait-il pas, de son côté, prédestiner ses saints par des exemples de vertus peu ordinaires. De fait, St Alphonse donna de bonne heure des marques évidentes d’un choix divin. Enfant, il dédaignait les jeux pour entraîner ses petits camarades à la piété ; jeune homme, il faisait ses délices de la visite des malades dans les hôpitaux et du Seigneur dans ses églises. A ces dispositions d’ordre surnaturel, s’adjoignait une intelligence précoce, et à 16 ans, il était déjà docteur en droit tant ecclésiastique que civil. Devenu avocat, il lui fallut perdre un jour une cause pour renoncer à sa carrière et se décider à entrer dans le clergé. Il fut ordonné prêtre à l’âge de 30 ans. Un premier ministère auprès des montagnards abandonnés allait le déterminer à se vouer à l’apostolat des campagnes. 6 ans après son ordination, il fondait la Congrégation du Très Saint Rédempteur (Rédemptoristes) et parallèlement une congrégation féminine. Il allait appuyer toute sa prédication sur une prise en estime de la prière et de l’oraison qu’il faisait appliquer aux plus simples fidèles…à tel point de succès que le pape Benoît XIV, mis au courant, adressa à l’épiscopat une encyclique dans laquelle il disait « Si l’on ne veut pas voir la désolation régner dans tous les cœurs, il faut enseigner au peuple la prière et la pratique de l’oraison. »

   C’est alors aussi qu’il va commencer à se distinguer comme moraliste. Devant lui, comme St Vincent de Paul plus tôt, il trouve l’hérésie janséniste. Le jansénisme se faisait fort de ramener la société chrétienne à une pureté supérieure, qui devenait en fait irréalisable. Par contre, s’établissait un courant de relâchement qui risquait lui aussi la perte des âmes.

   St Alphonse écrivait « les uns mènent les âmes à leur perte, par le relâchement, les autres par le découragement » des théologiens adoucissant la loi jusqu’à endormir les pécheurs dans le vice, d’autres chargeant les consciences de commandements nouveaux dépassant l’humaine faiblesse.

Il s’appliquera, dans un livre célèbre, la « Theologia moralis » à constituer une vaste encyclopédie de toutes les questions certaines ou controversées : il en traite 4.000, examinant les théories de 8.000 théologiens. Son ouvrage contient 80.000 citations tirées de 800 auteurs. Ces chiffres pour vous donner une idée du travail d’un saint qui avait fait le vœu de ne pas perdre un seul moment de libre !

Ce qui ne l’empêche pas de continuer à prêcher, d’écrire de livres pour défendre les dogmes catholiques, de collationner des méditations, à mettre en lumière dans un autre ouvrage célèbre les « Gloires de Marie » qu’il aime d’une tendre et constante dévotion. On a de lui des ouvrages de vie spirituelle, religieuse et sacerdotale. Il compose des traités de prédications, des cantiques spirituels. Les sermons qu’on a gardés de lui sont fort nombreux ainsi que sa correspondance.

   A l’âge de 66 ans, il est nommé évêque de Ste Agathe des Goths, petit diocèse des environs de Naples. Il y sera 13 ans « réformant son séminaire, faisant une guerre implacable à l’ignorance et au laisser-aller de son clergé, renouvelant les mœurs chrétiennes dans le peuple : tout est mené de front et soutenu par une vie qui surabonde d’austérité pour soi, d’héroïque charité pour le prochain ».

   En 1775, le Pape Pie VI accepte sa démission. Mais il a encore 12 ans à vivre (un saint jésuite, St François de Hiéronymo avait prédit à ses parents, quand il était tout petit, qu’il atteindrait 90 ans). Notre saint désire se retirer au milieu de ses fils rédemptoristes. Là va l’attendre la dernière grande épreuve. Le Pape, trompé par une misérable calomnie, retranche les maisons de la congrégation qui se trouvent dans le Royaume de Naples, il les retranche donc de l’Institut que St Alphonse avait fondé. Son existence est désormais celle d’un proscrit. Dieu achève la purification de cette grande âme et récompense suprême, ses fils séparés se retrouveront près de son lit de mort et referont leur unité autour de son tombeau.

Mort en 1787, dès 1796 sa cause est introduite à Rome. Les choses allèrent relativement vite pour lui : déclaré bienheureux en 1816, canonisé en 1839, il était proclamé docteur de l’Eglise en 1871.

   Que retenir de tout ceci qui est déjà considérable. Puisque St Alphonse s’est tant appliqué à enseigner et à recommander la prière, soyons des âmes de prière : « Mon but principal, écrit-il dans son ouvrage sur ce sujet, a été d’instruire tout le monde de la puissance et de la nécessité de la prière afin que chacun s’y applique avec plus de soin et de zèle s’il désire se sauver ; car s’il y a tant d’âmes malheureuses qui perdent la grâce, continuent de vivre dans le péché et finissent par se damner, c’est parce qu’elles négligent de prier et de recourir à Dieu. Le pis est, je ne puis me lasser de le répéter, que peu de prédicateurs et peu de confesseurs prennent sérieusement à tâche de recommander à leurs auditeurs ou à leurs pénitents l’usage de la prière, sans laquelle il est impossible d’observer les commandements de Dieu et de persévérer dans la grâce. »

   Et puisque cette semaine nous commencerons ce mois où nous fêterons la glorieuse Assomption de Marie, écoutons encore St Alphonse nous dire : « Puisque Marie aime tant son Dieu, il est certain qu’elle ne désire rien tant de ses serviteurs que de les voir aimer Dieu de toutes leurs forces ». Déployons une partie de nos forces dans la prière, comme le fit Notre- Dame. Amen

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