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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 17:20

   En ce premier dimanche de l’Avent, nous voici parvenu, dans notre commentaire de la Messe, à l’Evangile. La lecture de l’Evangile est le sommet de l’Avant-Messe, ou comme on dit maintenant, de la Liturgie de la Parole.  Chacun le sent et j’ajouterai chacun le sait. Longtemps dans les missels à la disposition des fidèles, tels par exemple ceux que l’on offrait aux enfants de la Communion Solennelle, l’Evangile était le seul texte placé dans la partie réservée aux dimanches et aux fêtes.

   Evidemment le mot Evangile désigne d’abord le texte entier écrit par quatre écrivains sacrés : St Matthieu, St Marc, St Luc et St Jean. Ce mot Evangile vient de la langue grecque ευ-αγγελιον ‘la bonne nouvelle’ si bien qu’on en restreint parfois le sens au seul enseignement de NSJC : on dit : Jésus prêche l’Evangile. A la messe la lecture de l’Evangile sera aussi bien celle d’un épisode de la vie de Jésus, d’un de ses miracles ou d’un passage de son enseignement (par exemple une parabole).

   Nous aurions beaucoup à dire sur cette lecture du Saint Evangile et il n’est pas facile d’adopter un ordre précis pour en parler. Je crois que le mieux est d’examiner le déroulement des cérémonies qui accompagnent la proclamation de l’Evangile pour signaler, en même temps, quelques particularités intéressantes.

   Ce que je vais vous dire maintenant ne correspond pas à ce que vous voyez ici habituellement, car faute de moyen en personnel le prêtre reste toujours à l’autel ; mais dans la liturgie solennelle, pendant la fin du chant de l’Alléluia ou du Trait, le célébrant quitte le siège qui lui est réservé dans le chœur et se dirige vers le milieu de l’autel, au bas des degrés. Il est accompagné du cérémoniaire, du thuriféraire et de deux acolytes. C’est donc une véritable procession qui s’organise pour accompagner le livre des Evangiles. Le prêtre s’incline profondément et prononce une belle prière très adaptées : « Purifiez mon cœur et mes lèvres, Dieu tout-puissant, vous qui avez purifié les lèvres du prophète Isaïe avec un charbon en feu. Ainsi daignez me purifier par votre bienveillante miséricorde afin que je puisse annoncer dignement votre Saint Evangile ». Cette prière touche la vocation du prophète. Il est dans le Temple et voilà que le Seigneur lui apparaît sous une forme humaine, siégeant sur un trône élevé à la manière d’un roi oriental. Il est entouré de créatures aux ailes multiples que le prophète appelle des Séraphins. C’est normalement la hiérarchie des anges les lus élevés en dignité : leur nom signifie « les brûlants ». Ces anges élèvent la voix pour chanter ce chant qui sera désormais repris indéfiniment : le Sanctus. Saint, saint, saint est le Seigneur des armées : toute la terre est remplie de sa gloire !

   Le prophète est anéanti : Malheur à moi, je suis perdu. Au lieu de cette expression St Jérôme a traduit, ‘parce que je me suis tu’, annonçant que la suite du texte : ‘je suis un homme aux lèvres souillées’, laisserait supposer qu’Isaïe se serait rendu coupable d’un silence qu’il aurait fallu rompre pour la gloire de Dieu. C’est alors que l’un des Séraphins armé d’une pincette saisit un charbon embrasé de l’autel des parfums, en touche la bouche du prophète en lui déclarant : ‘ton iniquité est enlevée, ton péché est expié’. Alors le Seigneur prend la parole : ‘Qui enverrai-je et qui ira pour nous ? Dans un élan que rien n’entrave Isaïe proclame : ‘Me voici, envoyez-moi !’

   Pareillement donc, le prêtre a conscience en ce moment précis de son indignité : car il convient à celui qui va annoncer la parole sainte d’avoir des lèvres pures et d’être irréprochable dans ses paroles comme dans ses actions. Nous continuerons dimanche prochain. Amen

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