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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 06:10

   Le Synode romain sur ‘La Famille’ m’a permis dimanche dernier de répondre à quelques questions sur ‘le Mariage’. Aujourd’hui, je vais en considérer quelques autres sur ‘le Divorce’…lequel occupe un peu trop le devant de la scène !

   Presque toutes les églises chrétiennes permettent le divorce. Pourquoi l’Eglise catholique est-elle la seule qui s’obstine à le rejeter ?

L’Eglise rejette le divorce parce que le mariage est de règle indissoluble, non par simple convention humaine mais par la force du droit naturel et divin. De plus, le mariage sacramentel est un signe de l’alliance entre Dieu et l’humanité, et en particulier des noces du Rédempteur avec l’Eglise, son Epouse ; par conséquent, le mariage sacramentel doit être autant unique et indissoluble que le sont cette alliance et ces noces. Ce n’est pas par hasard que l’Eglise catholique est la seule à avoir développé une véritable théologie du mariage.

  Nous l’avons dit dimanche dernier, la dignité de la personne se manifeste aussi par la prise et le respect d’engagements indissolubles comme le mariage. C’est bien le divorce qui est contraire à la dignité des époux et à leur liberté.

   Il faut donner ici une précision : Divorce et séparation sont deux réalités très différentes, tant du point de vue de la morale que du droit. Les conjoints séparés, bien que ne vivant plus ensemble, ne sont pas divorcés, mais ils restent mariés devant Dieu et devant l’Eglise. La séparation est un mal toléré par l’Eglise avec douleur et seulement pour de sérieuses raisons de prudence, c’est-à-dire pour éviter de plus grands maux lorsqu’aucune autre solution n’est envisageable ; en fait, il peut parfois être préférable d’autoriser la séparation pour éviter les dégâts causés par la vie commune. « L’Eglise admet la séparation physique des époux et la fin de la cohabitation. Les époux ne cessent pas d’être mari et femme devant Dieu ; ils ne sont pas libres de contracter une nouvelle union » (Caté. De l’Eglise Cath. 1649)

  Vous me direz peut-être : mais les annulations de mariage ne sont-elles pas une forme de divorce acceptée par l’Eglise ?

Attention au vocabulaire !

Lorsque, après un procès canonique documenté, l’Eglise déclare qu’un mariage doit être considéré comme nul et non avenu, cela ne dissout pas le lien du mariage mais certifie qu’il n’a jamais existé, en raison de certains défauts originaires irrémédiables. Ce n’est donc pas une  « annulation » mais une constatation de nullité, ce qui n’a rien à voir avec le divorce.

   Pour clore les débats actuels qui veulent nous faire croire que l’Eglise finira par se résoudre à admettre le divorce écoutons le Vénérable Pie XII : « Si la volonté des époux qui ont passé le contrat ne peut rompre le lien du mariage, l’autorité supérieure aux époux que le Christ a établie pour la vie religieuse des hommes en aura-t-elle peut-être les moyens ? Le lien du mariage est si fort que, lorsque l’usage des droits conjugaux l’a porté à sa pleine stabilité, nulle puissance au monde - pas même la Nôtre, qui est celle du Vicaire du Christ - ne saurait le trancher » (discours du 22 avril 1942)

   Et maintenant : que faut-il penser des couples divorcés et remariés civilement ?

Les couples divorcés et remariés civilement sont dans un état objectif de péché mortel, aggravé par le scandale si cela est de notoriété publique. Leur union ne peut être autorisée par l’Eglise ni authentifiée par aucune cérémonie paraliturgique. Pour être pardonnées et réintégrées à la pleine communion ecclésiale, ces personnes ont le devoir de se repentir de leur péché et de corriger leur situation.

   Il faut évoquer pour terminer le problème de la communion. Je vous en résume les principes :

-Une personne séparée de son conjoint et qui ne s’est pas engagée dans une nouvelle union stable avec un tiers, peut recevoir la Communion sacramentelle à condition, bien sûr, qu’elle soit en état de grâce.

-Une personne qui a subi un divorce mais qui ne s’est pas remariée peut recevoir la Communion sacramentelle, à condition évidemment qu’elle soit en état de grâce.

-Quelles que soient ses intentions subjectives, une personne notoirement divorcée et civilement remariée se trouve objectivement « dans un état de péché grave et manifeste » (Code de D. C. 915) ; par conséquent, elle ne peut pas recevoir l’Eucharistie. Si elle le faisait de façon publique, le scandale s’ajouterait au sacrilège.

 Ces principes un peu abrupts ont une explication :

Celui qui communie ne prend pas une simple médecine spirituelle, mais reçoit vraiment le Corps et le Sang du Christ. Et pour cela, il faut en être digne, c’est-à-dire en état de grâce. Mais les divorcés remariés se trouvent dans une situation objective de péché mortel. S’ils reçoivent la Communion, ils risquent de commettre un sacrilège. La Communion ne leur serait pas une médecine mais un poison mortel, et si un célébrant permet une telle Communion sacrilège, de deux choses l’une : ou il ne croit pas en la Présence réelle du Christ dans l’Eucharistie ou il ne croit pas que l’adultère d’un divorcé remarié constitue une situation de péché mortel.

   Une personne divorcée et remariée ne perd pas son statut de baptisée, n’est pas ‘excommuniée’, mais demeure un membre de l’Eglise obligé d’observer ses préceptes, comme celui d’assister à la messe les jours d’obligation. L’Eglise ne le condamne pas à la solitude, mais l’encourage au contraire à fréquenter la vie de l’Eglise, ainsi qu’à profiter des moyens de salut qu’elle est en condition de recevoir, afin de se purifier et de revenir à l’amitié avec Dieu.
   Pour le salut de la famille, les Papes ont recommandé la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Sous ses auspices, Dieu viendra au secours des familles en difficulté avec Sa grâce toute-puissante. Notre-Dame les aidera avec sa protection maternelle et l’Eglise les assistera avec sa parole, sa prière, ses sacrements et sa charité prévenante. Amen

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