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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 06:53

   En ce jour de Pentecôte, j’aborde la 3ème partie de l’explication que j’avais entreprise à parti de l’évangile du 4ème dimanche après Pâques, et ce, en préparation à la Solennité d’aujourd’hui… Il m’avait semblé profitable de fixer notre attention sur un passage de l’Evangile qui offre des difficultés sans doute, et qui, de ce fait, n’est pour ainsi dire jamais expliqué. Une autre raison le ferait maintenant tenir sous le boisseau : il révèle des choses qui sont par trop à l’opposé de ce qu’il est de bon ton de prôner en ces temps évolués où nous vivons. (Ce qui explique sans doute que ce passage a complètement disparu du lectionnaire actuel de l’Eglise.) !

   Comme il n’y a pas à choisir dans l’enseignement de notre Maître et que dans ce passage de son Evangile celui-ci nous démontre quel va être le rôle joué par le Saint-Esprit lors de son irruption dans le monde, il nous faut écouter et comprendre.

   Pour les gens à l’affut des réactions du monde afin de composer avec lui, de s’ouvrir à lui, de lui plaire, avouons que la leçon de Jésus n’a rien d’agréable : il nous avertit que le Saint-Esprit, en effet, vient dans le monde, en accusateur : il relève contre ce monde 3 chefs d’accusation : nous en avons examiné deux, celui du péché, celui de la justice ; je n’y puis revenir. Mais aujourd’hui, je développe le 3ème : « Lorsqu’il viendra, lui, le Paraclet, il mettra le monde dans son tort du chef de jugement » Et Jésus de s’expliquer « parce que le Prince de ce monde est jugé ».

   Ainsi donc le 3ème chef d’accusation relevé par le Saint-Esprit contre le monde est le Jugement. Quel jugement ? Sans aucun doute, le jugement inique qui a été exercé contre Jésus. Ce jugement a été inique dans sa forme : les juristes ont relevé les illégalités commises au cours du procès du Christ…mais beaucoup plus encore que dans la forme, c’est dans le fond que ce jugement a péché ! En effet, un jour, c’était en hiver pendant la fête de la Dédicace, les Juifs voulurent lapider Jésus. Il leur demanda : « Je vous ai fait voir beaucoup d’œuvres bonnes…Pour laquelle me lapidez-vous ? » Les Juifs répliquèrent : « Ce n’est pas pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce qu’étant homme, tu te fais Dieu ! » Jésus leur fera alors remarquer la justice de ses allégations…mais en vain ! On retrouvera le même argument au procès mené par Caïphe. Les faux témoins ont tout embrouillé, le grand prêtre alors se lève « C’est toi qui es le Messie, le fils du Béni ? » - « C’est moi qui le suis – Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème » rugit le grand prêtre ! Mais Jésus a par avance dénié à ses adversaires tout droit de le condamner en ce domaine : « Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais je les fais, quand même vous ne m’en croiriez  pas, croyez à mes œuvres. »

   Et ce sont toutes ces œuvres du Christ qui ont proclamé sa justice jusqu’au souverain agrément que le Père céleste manifestera en recevant auprès de lui Jésus dans son Ascension, et en envoyant le Saint-Esprit promis par ce même Jésus et qui, du fait même, aura convaincu le monde de son erreur sur la Justice de Jésus, ce que nous disions dimanche dernier. Ainsi donc, comme on le chante au Psaume 2ème, les rois de la terre ont siégé, les princes se sont assemblés comme un seul homme contre le Seigneur et contre son Christ ; le Jugement a été porté, la sentence a été exécutée : tout a semblé fini : le soir du Vendredi-Saint, il restait un cadavre !

   Et cependant si l’erreur a entaché le procès de Jésus, l’erreur ne pourra pas durer sur ce jugement des hommes. Le Saint-Esprit se chargera de la dissiper. Jésus est sorti du tombeau, Jésus est remonté au Père, Jésus a envoyé le Paraclet et c’est désormais celui qui a manigancé le jugement qui sera débusqué et frappé. Jésus en avait donné l’avertissement solennel au soir des Rameaux : «  Maintenant a lieu le jugement de ce monde : maintenant le Prince de ce monde va être jeté bas ! » (Jean 12/31)

   Décidément les tenants de ce monde devraient se sentir bien mal à l’aise en lisant leur Evangile (s’ils le lisaient encore, et dans ce cas s’ils savaient encore le lire). Pour un chrétien averti simplement des choses surnaturelles, il reconnaîtra dans ce Prince du monde, Satan, l’adversaire, l’ennemi, ennemi personnel de Dieu, du Christ, son ennemi personnel à lui aussi chrétien : car un chrétien croit au diable. Et il sait que Jésus ne s’est pas battu contre une fantasmagorie quand il s’est confronté à Satan, pas plus qu’il n’hésite, lui chrétien, à reconnaître les multiples duperies que le démon dispose sur sa route…Celui qui croit au monde fait, lui, le jeu du Prince de ce monde, lequel a d’abord su se faire oublier, puis se faire nier pour mener plus aisément la terrible ronde de ses dupes.

   Et pourtant il se sait vaincu : si j’ose dire, en faisant juger Jésus il a manqué son coup ! Il abattait son royaume : mais comme son enchaînement définitif n’est pas encore marqué par le temps, il s’activera tant qu’il trouvera des gens à tromper. D’autre part, ceux qui se laissent saisir par l’Esprit, l’Esprit-Saint bien entendu (car maintenant on abuse tant de ce vocable ‘l’Esprit’ que je crois bien être une habileté supplémentaire du diable de mêler à plaisir ses compétences avec celles de l’Esprit de Dieu), donc ceux qui se laissent saisir par le Saint-Esprit ont crucifié leur chair avec ses vices et ses concupiscences. (Gal. 5/24) Ainsi se trouvent-ils prêts pour le même triomphe que celui de Jésus : « Si par l’Esprit vous mortifiez les œuvres du corps, vous vivrez. Car tous ceux que mène l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rom. 8/14)

   Le Salut est attaché à la Croix : c’est par le Bois qu’a été vaincu celui qui jadis triompha par le Bois nous dit la préface de la Ste Croix, faisant allusion à l’Arbre sacré se dressant maintenant pour racheter le mal parti de l’Arbre du Paradis terrestre !

   Que cette méditation vous permette, au jour de la Pentecôte, de vous tourner résolument vers le Saint-Esprit. Il porte en lui la force de la Sainteté : cette force qui nous mettra à part (Saint signifie séparé !) de ce monde condamné à cause de son péché : l’irrémissible péché contre la Foi ! condamné à cause de la justice de Jésus qu’il n’a pas voulu reconnaître ! condamné enfin à cause du jugement porté contre le Christ et qui s’est reporté contre lui, proie idéale, et irrécupérable de son Prince, le diable, jeté à bas par la puissance du Seigneur !

   Venez donc lumière de nos cœurs, Consolateur très bon. Vraiment, avec vous, il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que voir ! Amen

 

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