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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 10:11

   De même que Pâques et la Pentecôte, la sainte fête de Noël avait à Rome son cycle dominical, et, dans les anciennes listes des lectionnaires, ce dimanche était précisément indiqué comme le premier après la Nativité du Seigneur.

   L’ordre primitif des messes stationnales ayant été altéré, la série des lectures fut bouleversée. Aujourd’hui, on lit l’épître aux Galates, quoique celle aux Romains (à l’office) dure encore jusqu’à l’Épiphanie. Pourtant, que ce soit une coïncidence fortuite ou une anticipation expressément voulue, ce passage de l’Apôtre convient parfaitement au mystère de l’enfance du Seigneur, que l’Église célèbre en ces jours. Saint Paul veut démontrer que Jésus est Fils de Dieu et invoque pour cela une raison tout intime, mais d’une portée beaucoup plus vaste et générale puisqu’elle s’étend à tous les chrétiens. L’Esprit Saint, observe-t-il, nous met sur les lèvres l’invocation filiale : « Abba, Père. » Mais le divin Paraclet est l’esprit de Jésus : donc c’est Jésus qui nous associe à sa filiation divine, nous communiquant le droit d’appeler Dieu notre Père, étant lui-même le Fils aîné et le premier et nécessaire héritier des richesses paternelles.

   La lecture évangélique qui le suit est d’un choix très ancien, au moins antérieur à la fête de la Purification. A l’origine, avant que les mystères de la sainte Enfance fussent vénérés en des solennités distinctes, selon leur développement chronologique, la liturgie romaine les avait groupés autour de la fête de Noël, selon l’ordre des lectures du saint Évangile.

   Le sentiment le plus naturel de l’âme qui contemple les choses de Dieu, est celui d’une sainte admiration. L’Enfant Jésus était l’objet d’étude continuelle et d’émerveillement pour Marie et Joseph. Et pourtant, il n’avait pas encore ouvert la bouche, il n’avait encore opéré aucun prodige. Que sera-ce quand sa Mère bénie le contemplera sur la Croix ? Si les mystères de condescendance, d’obscurité, de suavité ineffables de la sainte Enfance de Jésus sont si profonds, que même l’âme illuminée de ses saints parents s’y perd, que ne devrons-nous pas faire pour étudier continuellement Jésus, afin de le comprendre intimement ? Un auteur ancien l’appelait : magna quaestio mundi, et il en est ainsi, en effet. Il est un mystère réconfortant pour les bons et une question pénible pour les méchants. Ceux-ci voudraient l’ignorer, ils voudraient éluder ses prétentions à la souveraineté universelle, mais c’est en vain. Ils confessent sa divinité précisément en le combattant, car, si Jésus n’était qu’homme et non pas Dieu, ils ne s’inquiéteraient pas tant de le persécuter. Signum cui contradicetur : voilà en trois mots toute l’histoire de Jésus et aussi celle de l’Église. La persécution pourra varier sa tactique et son mode, mais à travers les siècles, au fond de toutes les haines et de toutes les oppressions de l’Église, c’est toujours Jésus qui est le grand persécuté.

   C’est pourquoi, au seuil de l’année nouvelle, je ne puis formuler de meilleur vœu que de vous voir toujours chercher Jésus. Notre étude du Credo, en cette année de la Foi pourra vous y aider je l’espère…

   Je ne puis mieux conclure qu’en reprenant à mon compte ces paroles du grand pape Saint Léon dans un de ses Sermons pour la Nativité du Seigneur :

   « Réjouissons-nous donc de ce que nous sommes incapables de parler du signe d’une si grande miséricorde ; et comme nous n’avons pas la force d’exprimer la sublimité de notre salut, sentons combien il est bon pour nous que nous soyons ainsi vaincus. Car personne ne s’approche davantage de la connaissance de la vérité que celui qui comprend que, dans les choses divines, même s’il a déjà beaucoup progressé, ce qu’il cherche lui est toujours supérieur. Aussi celui qui présume avoir atteint ce à quoi il tend, ne trouve pas ce qu’il cherche, mais défaille dans sa recherche. » (Saint Léon Serm 9 in Nativitate Domini)

   Bonne et Sainte Année à tous. Amen

 

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