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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 10:54

   « Si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera… » (Jean 16/23)

Et nous commençons la semaine par les trois journées des Rogations, après avoir invoqué aujourd’hui dans l’Oraison notre Dieu « a quo bona  cuncta procedunt ».

   De nous-mêmes nous sommes portés vers les biens matériels et ceux-là nous apparaissent trop facilement prioritaires. Après une droite formation spirituelle, nous savons et nous retenons que les biens de la vie humaine sont subordonnés aux biens du Ciel et peut-être alors aurait-on un certain scrupule ou une certaine défiance à déranger le Seigneur pour l’obtention des choses matérielles. Nous avons dans la pensée le fameux avertissement de Jésus « pourquoi vous préoccuper de ce que vous mangerez, de ce avec quoi vous vous vêtirez : cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît ».

   Sommes-nous là en pleine contradiction ? C’est impossible bien sûr !

En effet : d’abord, il va de soi qu’on ne peut désirer et demander les biens de la vie humaine qu’autant que l’ordre Providentiel le permet (on ne peut donc avoir la prétention de bousculer les décisions que Dieu prend dans sa Providence universelle…aussi bien que dans celle dont il entoure notre existence personnelle)

                 Ensuite : qu’on ne peut désirer et demander les biens de la vie humaine qu’autant qu’ils nous servent de moyens pour acquérir les biens divins et pour atteindre le but que nous devons toujours nous proposer : le Royaume et la Gloire du Père Céleste.

   En conséquence : la demande des choses qui touchent à l’usage et à la jouissance des biens terrestres suppose que nous devons toujours diriger notre cœur et nos désirs sur les prescriptions de Dieu : ainsi recherchons-nous d’abord sa Justice et le reste nous est donné par surcroît.

Comment savoir que nous demandons selon les prescriptions de Dieu ? Le catéchisme du Concile de Trente répond que pour juger notre Prière d’une façon certaine  et savoir si elle est bonne ou mauvaise nous n’avons qu’à consulter notre intention et notre dessein !

-notre intention = comment est-ce que je considère ces biens ?

-notre dessein = qu’en ferai-je ?

«  Demander les biens de la terre comme s’ils étaient des biens véritables puis s’y arrêter et s’y reposer sans rien désirer au-delà, ce n’est évidemment pas prier comme il faut. » Saint Augustin a une formule très éclairante : « Nous ne demandons point ces choses temporelles comme des biens, mais comme des besoins. » A nous de nous demander loyalement quels sont nos véritables besoins ?!

   Le bien fondé de nos demandes se trouvera d’ailleurs renforcé par le fait qu’il y a une extrême nécessité à ces demandes : nous ne pouvons pas nous passer d’un certain nombre de biens indispensables pour la conservation de notre vie et son entretien habituel. Cela ressort de notre expérience courante à laquelle la foi apporte une garantie absolue…

   Notre premier Père, Adam, quoique créé dans un état de parfaite innocence et pourvu de privilèges préternaturels (non dûs à sa nature, mais qui lui furent, de fait, conférés)  s’il n’avait besoin ni de vêtements pour se protéger des intempéries et garder la pudeur, ni d’habitation, ni d’armes pour se défendre, ni de remèdes, il devait cependant pourvoir à sa nourriture mais cela sans travail pénible et surtout jamais rendu inutile ou contrarié gravement par une de ces causes que nous connaissons parfois catastrophiques, souvent dommageables, pluies ,orages, sécheresse, gelée, parasites  etc… 

   Nous, malgré nos travaux pénibles et continus, nous savons que parfois l’espérance sera trompeuse, l’effort inutile, à moins justement que n’intervienne la puissance et la bonté de Dieu.

   De tout ce qui vient d’être dit, il ressort donc et ce seront nos conclusions pour aujourd’hui :

-         Nous avons des besoins multiples en ce qui regarde l’organisation et le déroulement de notre vie terrestre et en même temps nous constatons les limites et les infirmités de notre nature trahie en elle-même et par les éléments dont elle ne peut prévoir l’action ou dont elle ne peut se garantir ; cela fonde l’obligation de recourir au Père Céleste pour lui demander humblement les biens de la terre dans la perspective de ceux du Ciel.

-          Nous renforçons notre confiance dans la Prière (donc notre vertu d’ESPERANCE) puisque nous reconnaissons, en priant, que Dieu est toujours attentif à la voix de ses enfants : c’est lui-même, en effet, qui nous exhorte à demander notre pain : il y a là une véritable promesse de l’accorder à ceux qui le lui demanderont.

    Comme l’exprime magnifiquement ce texte du Catéchisme de Trente que je vous livre dans l’harmonieux déroulement de sa logique de foi et de confiance :

« En nous apprenant à prier, Dieu nous exhorte à le faire, en nous exhortant, il nous y porte, en nous y portant, il promet, et en promettant, il fait naître en nous l’espérance certaine d’être exaucés. »  Amen.   

 

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