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10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 06:51

   Avec le Temps de la Septuagésime commence le Cycle qui a pour centre la solennité des solennités : la fête de Pâques.

   Le Cycle de Noël doit se compléter par le Cycle Pascal, car si Dieu est descendu jusqu’à nous c’est pour nous élever jusqu’à Lui. Au Cycle de l’Incarnation, où la liturgie nous montre un Dieu qui se revêt de notre humanité, correspond le Cycle de la Rédemption où elle nous montre Jésus qui nous sauve et nous donne la vie éternelle. C’est là « la grande œuvre que le Père a donné à faire à son Fils » (Jn 17,4).

   Aussi, l’Eglise, qui a manifesté la divinité du Christ pendant la première partie de l’année ecclésiastique, nous montre dans la deuxième ce que Jésus a fait pour nous mériter d’avoir part à cette divinité. Il y aura entre Lui et Satan une lutte violente qui ira s’accentuant durant les trois périodes successives appelées Temps de la Septuagésime, du Carême et de la Passion. Le Christ est Dieu, la victoire lui est donc assurée. Et nous entrons alors dans le Temps Pascal où le triomphe du Sauveur sur le démon, la chair et le monde s’affirme par la sa résurrection, par son ascension et par la fondation de l’Eglise à laquelle il envoie l’Esprit-Saint. Le Temps après la Pentecôte peut être considéré comme représentant la vie de l’Eglise : animée de l’esprit du Christ qui continue de la guider et de la visiter, l’Eglise continue de se développer et de sanctifier les hommes au cours des siècles, jusqu’à ce qu’à la fin des temps elle aura atteint « la plénitude du Christ » (Eph. 4, 13).

   Autrefois on consacrait : -les semaines qui précèdent la fête de Pâques à l’initiation des catéchumènes et à la pénitence publique des chrétiens coupables ; -le Triduum de la mort et de la Résurrection du Christ à la réception des sacrements du baptême et de l’Eucharistie ; -et la Pentecôte avec les dimanches qui la suivent au développement de la vie chrétienne dans les âmes des fidèles qui, au sein de l’Eglise, vivent de la vie du Christ. De nos jours encore tout le Cycle pascal nous replonge dans l’esprit de notre baptême ; chaque année, il nous fait mourir et ressusciter davantage avec Notre-Seigneur par la confession et la communion pascales, pour continuer à nous faire vivre ensuite de sa vie dans le sein de l’Eglise.

   « Au commencement, dit le Livre Saint, Dieu créa le ciel et la terre, et formant l’homme sur la terre, il le mit dans un jardin de délices pour le lui faire cultiver ». Le Christ a dit par ailleurs, remarque St Grégoire, que le royaume des cieux est semblable à un père de famille qui loue des ouvriers pour cultiver sa vigne. « Or qui peut être plus justement représenté par le père de famille que notre Créateur, lequel régit par sa providence ceux qu’il a créés, et possède ses élus dans ce monde comme un maître a ses serviteurs dans sa maison ? » La vigne qu’il cultive, c’est son Eglise. Tous ceux qui, dans la droiture de leur foi, se sont appliqués à faire le bien et ont exhorté les autres à le faire, sont les ouvriers de cette vigne. Ceux de la première heure, ainsi que ceux de la troisième, de la sixième et de la neuvième, désignent l’ancien peuple hébreu, qui, depuis le commencement du monde, s’efforce, en la personne de ses Saints, de servir Dieu avec une foi droite ; il n’a pour ainsi dire pas cessé de travailler à la culture de la vigne. Mais à la onzième heure les Gentils (païens) sont appelés, et c’est à eux que s’adressent ces paroles : « Pourquoi êtes-vous ici tout le jour sans rien faire ? » (3è nocturne de matines). Tous les hommes sont donc appelés à travailler dans la vigne du Seigneur, c’est-à-dire à se sanctifier et à sanctifier le prochain, et à glorifier Dieu par là même puisque la sanctification consiste à ne chercher qu’en Lui notre bonheur suprême.

   Mais Adam faillit à sa tâche ! et il enchaîna à la peine de mort et à la réprobation tous ses descendants, déchus en sa personne comme dans leur souche.

   On saisit mieux dès maintenant tout ce que Pâques représente et tout ce que l’Eglise entendra nous rappeler quand elle va nous dire que « Dieu qui créa l’homme d’une manière admirable, l’a racheté d’une manière plus admirable encore », et que l’acte de la création du monde au commencement ne surpasse pas en excellence l’immolation du Christ, notre Pâque, dans la plénitude des temps.

  Ainsi nous sommes donc tous appelés à travailler pour la gloire de Dieu et à recevoir, comme salaire de notre labeur, le denier de la vie éternelle. Amen

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