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9 mai 2017 2 09 /05 /mai /2017 06:36

   Jésus-Christ est le bon Pasteur. Il n’y a même que lui qui à proprement parler soit le bon pasteur : personne n’est bon sauf Dieu ! Tous les autres pasteurs ont dans leurs vertus quelque mélange d’imperfection…Mais ils doivent autant qu’il est en eux s’efforcer d’atteindre leur modèle.

   Et comment Jésus-Christ se montre-t-il le bon Pasteur ? En donnant sa vie pour ses brebis ; c’est bien ce que doit faire tout bon pasteur. En s’enrôlant dans la milice sacrée, le prêtre a engagé sa vie à l’Eglise. Sa vie ne lui appartient plus ; elle appartient au troupeau qui lui est confié. Il doit être disposé à la sacrifier dans les persécutions, dans les épidémies, sur les échafauds, au chevet des malades…Ces occasions, il est vrai, ne sont pas communes ; n’est pas martyr qui veut ; mais il y a une manière de s’immoler pour son troupeau, plus ordinaire et non moins héroïque, c’est, non pas de mourir, mais de vivre pour ses brebis, c’est de leur consacrer, à l’exemple du divin Pasteur, qui n’est pas mort seulement pour son troupeau, mais a vécu aussi pour lui, c’est de leur consacrer ses prières, ses exhortations, ses fatigues, les combats que le pasteur est appelé à soutenir, les contradictions auxquelles il peut être en butte. Ce sacrifice de tous les jours, de tous les moments, ce sacrifice de lui-même, de toutes ses facultés, de toutes ses puissances, est moins éclatant, moins glorieux peut-être, mais plus complet, plus pénible que le sacrifice prompt de sa vie, d’un seul coup moissonnée. Celui-ci ne dure qu’un instant, ne demande qu’un effort de courage, l’autre dure des années entières, et exige une succession non interrompue d’efforts et de travaux.

   Mais ce ne sont pas seulement les ministres de Jésus-Christ qui participent à ce titre de pasteur et qui contractent l’obligation de s’immoler pour leur troupeau : ce sont tous ceux que la Providence a placés à la tête des autres, pour les gouverner et les conduire, ce sont les pères de famille, les maîtres, les magistrats, les souverains…Chacun de ceux-là, dans sa sphère, est pasteur, et doit remplir les devoirs de pasteur. C’est par une délégation divine qu’ils exercent le pouvoir. Et ils doivent l’exercer comme le Pasteur suprême, par le sacrifice. Ce n’est point par une domination superbe, par un despotisme altier qu’ils doivent faire sentir leur autorité…C’est dire que quiconque a ici-bas une parcelle d’autorité est pasteur, comme a été Jésus-Christ, et par conséquent doit chercher non ses intérêts, mais les intérêts de ceux qu’il gouverne, doit faire servir son pouvoir non à son avantage, mais à l’avantage de ceux qui lui sont confiés, non à la satisfaction de ses passions injustes, mais au bonheur de ceux dont il est en quelque sorte le père.

   Mais n’y a-t-il donc que ceux-là qui soient tenus de procurer le bonheur des hommes ? Tous nous devons nous aimer les uns les autres. C’est le précepte du Maître. Or, pour que nous puissions tous l’accomplir, la Providence a multiplié à l’infini les services que nous pouvons nous rendre les uns aux autres. Aimons-nous donc, aimons nos frères, non de la langue, et par de vaines paroles, mais en vérité et par des œuvres. Non seulement évitons tout ce qui pourrait nuire à nos frères, ce ne serait pas assez de ne pas leur faire de mal, mais cherchons toutes les occasions et employons tous les moyens de les servir et de leur être utiles. Et par là même nous participerons autant que notre position pourra nous le permettre au titre de bon Pasteur que Jésus-Christ se donne aujourd’hui.

   Mais le bon pasteur, c’est aussi celui qui, à la différence du mercenaire, n’envisage que le bien de ses brebis, et pour aucun péril ne quitte son poste, et le loup venant, il s’arme de sa houlette, se place à la porte de la bergerie, crie, frappe, et s’il n’est pas le plus fort, succombe, mais en succombant, par les cris qu’il fait entendre, et par les coups qu’il frappe, il sauve son troupeau. Voilà ce qu’a fait Jésus-Christ et ce que font et doivent faire tous les pasteurs à qui Jésus-Christ a confié le soin et la garde de ses brebis.

   En ce dimanche du bon Pasteur, prions pour les vocations, mais prions tout spécialement pour le nouveau Pasteur que Jésus-Christ envoie à notre Eglise diocésaine. Jésus Pasteur suprême est aux cieux d’où il gouverne le troupeau à lui confié par son Père. Mais à sa place il a établi sur la terre des pasteurs visibles, chargés du soin de conduire son troupeau : le Pape, les Evêques, les Prêtres ; en obéissant donc aux prêtres, c’est à Jésus-Christ que vous obéissez ; en écoutant les pasteurs, c’est Jésus-Christ que vous écoutez ; en les méprisant, c’est Jésus-Christ que vous mépriseriez : ce qu’à Dieu ne plaise ! Souvenez-vous toujours de ceci : s’il manque beaucoup à l’homme pour obtenir votre soumission et votre respect, le ministre du moins à tout ce qu’il faut pour déterminer votre fidélité, votre obéissance : il a le caractère sacré, il a la juridiction et la délégation de l’autorité légitime. Jésus vous êtes notre bon Pasteur. Amen

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