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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 08:02

   L’Avent est la préparation à Noël, et Noël est une telle fête que nous serons particulièrement heureux de la préparer dans une perspective qui lui convient directement. Je vous propose donc de préparer Noël avec l’un des prophètes. Le temps de l’Avent est le temps des prophètes. J’ai choisi le prophète Malachie : vous verrez pourquoi !

   Je vous présente d’abord ce personnage. Que sait-on de sa personne ? C’est décevant, mais nous ne savons pratiquement rien.

Son Nom ? Il signifie « mon messager » ce qui a permis à certains commentateurs de dire que le livre avait été composé par un ange (le mot ange signifie lui aussi messager), et à d’autres commentateurs de dire que le livre était strictement anonyme et que donc Malachie n’avait jamais existé ! Nous nous contenterons de dire que Dieu a délivré par l’intermédiaire de quelqu’un qui porte providentiellement le nom de messager, un message de haute importance.

   Malachie est au nombre de ceux qu’on appelle les 12 petits prophètes. A savoir qu’ils ne sont petits ni par la taille, ni par une quasi insignifiance de leurs prédictions. Simplement parce que leurs écrits sont très brefs par rapport à ceux qu’on appelle les grands prophètes et qui sont : Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel.

   Malachie est le dernier des prophètes de l’Ancien Testament. Il vécut en la période qui suivit le retour des Juifs de l’ancien royaume de Juda après la captivité de Babylone, soit vers 450 ans avant Jésus-Christ. Les Judéens avaient rebâti le temple, mais ils n’arrivaient pas à relever les murs de la ville sainte. Le manque d’énergie des grands-prêtres, l’incapacité des gouverneurs et leur tyrannie, les imprudentes relations avec les populations abâtardies du voisinage donnent l’impression d’un peuple en décadence. C’est dans ces circonstances que paraît le prophète Malachie : ses reproches et ses exhortations donnent bien le reflet de la situation dans laquelle se trouve son peuple.

   Il ne faut donc pas s’étonner que le texte du prophète soit en grande partie constitué de reproches, de blâmes : le Seigneur dont il est le porte-parole a de sérieuses raisons de se plaindre. Cependant, et c’est facile à comprendre, puisque Malachie sera le dernier des prophètes, Dieu annonce une purification, une restauration car le temps du Messie est proche. Nous serons heureux de l’entendre dire en ce temps de l’Avent où nous aimons chanter : Venez divin Messie.

   Plongeons-nous maintenant, dans le texte du prophète. Il est introduit par ces mots singuliers « Fardeau de la parole du Seigneur adressée à Israël par l’intermédiaire de Malachie ». Qu’est-ce donc que ce fardeau de la parole du Seigneur ? L’expression se retrouve en d’autres prophètes et, à tout coup, elle désigne une prophétie menaçante. C’est un lourd fardeau pour un prophète que de faire des reproches, d’annoncer des malheurs, des châtiments. Notre Seigneur dans l’Evangile fera allusion au sort malheureux que leurs contemporains auront fait subir à ses prophètes !

   Pour donner consistance aux reproches qu’il va faire, Dieu rappellera d’abord l’amour qu’il a eu pour les siens. Ecoutez cette simple parole : « Je vous ai aimés, dit le Seigneur », qui va trouver comme écho une interrogation insolente : Vous avez dit « En quoi nous avez-vous aimés ». Et sans rancune, le Seigneur va s’expliquer. Il reprendra en exemple le choix qu’il avait fait entre les 2 fils d’Isaac : Esaü et Jacob. Ils étaient jumeaux, Esaü avait pour lui le droit d’aînesse, il semblait donc que tous deux devaient jouir des mêmes privilèges, avoir part d’une façon identique aux promesses divines, et même Esaü en sa qualité d’aîné aurait pu avoir quelque préférence. Et pourtant les deux frères d’abord, puis les peuples issus d’eux furent traités d’une façon bien différente. Dieu ne donne pas les raisons de son choix, il se contente d’en rappeler la réalité. Or il a affaire avec les descendants de Jacob, ils devraient donc se rappeler la prédilection du Seigneur à leur égard. Or, hélas, il n’en est pas question. Et les reproches du Seigneur de tomber sur les prêtres d’abord, sur le peuple ensuite.

   Ne soyons pas surpris que les reproches commencent par les prêtres. Leur rôle, leurs fonctions, le rang qu’ils occupent, leur plus grande intimité avec Dieu leur imposent des devoirs et leur donnent une responsabilité particulière dans la déchéance présente.

   Rappelez-vous, beaucoup plus près de bous, le message de la Sainte Vierge Marie à La Salette. C’est d’abord les prêtres auxquels elle s’adresse et qu’elle fustige rudement…

    Chez les contemporains de Malachie, les fautes des prêtres envahissent le double domaine qui leur est propre : -celui des fonctions liturgiques ; -celui de l’enseignement de la Loi.

   Le Seigneur se plaint d’abord de la qualité des victimes qui sont offertes sur son autel. C’est le rebut des animaux du pays : bête aveugle, bête boiteuse : « offre-la donc à votre gouverneur et vous verrez si elle lui plaît, et si, après cela, il vous recevra favorablement. »

   Mais au milieu de ce triste spectacle qui offense ses yeux, voilà que le regard du Seigneur plonge dans une vision qui lui fait déclarer une satisfaction sans limite. Dieu s’interrompt dans ses reproches et par la bouche de son Prophète, il annonce le Sacrifice qui lui plaira à jamais. Voici ce passage qui a rendu célèbre le prophète Malachie : « Depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant, mon nom est grand parmi les nations et en tout lieu on sacrifie et l’on offre à mon nom une oblation pure, car mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur des armées. »

   En deux mots, je vous dirai que ce texte touche le sacrifice de Jésus, son sacrifice eucharistique, celui qui sera le signe de la Nouvelle Alliance qui ne connaîtra aucune limitation dans l’espace. Je me réserve de revenir sur ce sujet dimanche prochain.

   N’a-t-on pas raison de prendre Malachie pour guide, pour parvenir à une plus haute estime de ce sacrifice qui devrait faire la joie, au moins hebdomadaire, de tous les fidèles chrétiens ? Que ce saint prophète nous en donne dès maintenant un goût accru et une reconnaissance plus empressée. Amen

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