Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 06:51

Quoique je vous ai laissés à Thiers, la semaine dernière, vous vantant les beautés de la ville et les charmes des environs, vous laissant surtout le temps de faire vos dévotions au célèbre martyr du lieu, Saint Genès, patron de la cité, nous reprenons notre itinéraire auvergnat sans être ‘à couteaux tirés’ au sortir de la capitale de la coutellerie française.

Bien au contraire, nous dirigeant maintenant vers la rivière la Dore, chantée par Chateaubriand, nous aurons un cœur amène pour entendre ces jolis vers : « Combien j’ai douce souvenance, du joli lieu de mon enfance » On rejoint la Dore à Pont de Dore, au confluent de cette rivière avec la Durolle venue de Thiers. Ici s’esquisse une vallée qui ne tarde pas à former des gorges des plus pittoresques s’enfonçant entre deux massifs montagneux, le Forez et le Livradois. Nous passons à Courpière où notre attention est attirée par une remarquable église fortifiée. La route s’élève de 200m sur 6kms pour redescendre en lacets sur Olliergues au nom chant autant que celui de Vertolaye (je ne suis pas sûr de bien prononcer !) : nous sommes en pleine auvergne forézienne. Si vous en avez envie, vous pourrez grimper vers Pierre-sur-Haute le sommet des Monts du Forez à 1640m d’altitude. . On redescendra par Job, petite station, (pour quelle raison s’appelle-t-elle du nom du Saint homme modèle achevé de l’éprouvé dont nous parle la Bible ?) escaladant plus loin si le cœur vous en dit le rocher de la Volpie surplombant un précipice, et jetant un regard d’admiration sur une belle cascade aux grandes eaux.

Nous allons arriver à Ambert, non sans remarquer un hameau qui porte le nom de Montgolfier, preuve que la renommée familiale dont on n’a pas besoin de dire ce qui la rend célèbre, est originaire de cette province !

Ambert, capitale du Livradois, jadis sous-préfecture du Puy de Dôme, mal connue mais non pas mal aimée, car elle a des enfants illustres : le compositeur Emmanuel Chabrier, l’historien Pierre de Nolhac, le littérateur Henri Pourrat, et malgré sa retenue, elle regorge de bienheureux : St Germain, l’ermite qu’une courtisane fit égorger ; St Mary que les villageoises tuèrent à coup de quenouilles ; Pierre le Vénérable, abbé de Cluny ; le père Gaschon, vénéré missionnaire et le père Bastide qui mourut lépreux.

Ce qu’on ne sait généralement pas non plus c’est qu’Ambert est (ou du moins était, car allez donc savoir maintenant qu’on a voulu changer la religion !) la capitale du chapelet. Il suffisait de quitter la ville pour trouver les bergers et bergères un gros rouleau de fil de fer autour du bras et enfilant les grains de coco, d’olivier, de buis, de nacre, de verre, et d’autres matières sans doute : les chapelets sortaient tout faits de leurs mains expertes. Dans les vallées, l’eau des torrents actionnaient les machines qui vous confectionnaient les grains et les croix et combien d’autres articles de la piété chrétienne.

Pour l’heure, je vais terminer par le récit très bref de la vie de Saint Germain, cet ermite qui donna son nom à une localité des monts du Livradois : Saint Germain l’Herm.

Un pieux jeune homme du nom de Germain fut attiré par ces montagnes couvertes de sapins et de hêtres pour y mener une vie digne des plus sublimes conseils évangéliques. Il se construisit une étroite cabane et resta là des années dans une solitude dont il ne sortait que pour évangéliser les rares habitants de cette région. Dieu lui accorda le don de lire dans les cœurs. Il s’en servit entre autres, le jour où un jeune seigneur chassant en cet endroit perdu se trouva en présence de l’ermite qui l’accueillit et ne tarda pas à pousser de profonds soupirs et à fondre en larmes. Le jeune seigneur lui demanda la raison de son chagrin subit, et l’ermite lui révéla ses fautes les plus secrètes en particulier sa liaison criminelle avec une femme de mauvaise vie. Le seigneur à son tour, laisse couler ses pleurs, décide de rester près du saint ermite et se construit une cellule près de celle de Germain. Furieuse d’avoir été délaissée, la femme arme des sicaires qui pénètrent dans la forêt. Germain ne se dérobe pas. Il s’avance. On se jette sur lui, on lui tranche la tête. Une source qui n’a jamais cessé de couler, abondante et limpide, jaillit à l’endroit où tombe le chef sacré du saint ermite.

Histoire simple qui nous rappellera en cette semaine où nous fêtons Ste Marie-Madeleine pénitente, la valeur de la pénitence chrétienne, la nécessité du repentir, le besoin au moins d’un peu de solitude pour se livrer à la prière et à la contemplation des choses spirituelles. Restons avec St Germain qui nous y entraînera. N’oubliez pas non plus votre chapelet…peut-être vient-il d’Ambert : il a été fait pour que vous le disiez ! Amen

 

Partager cet article
Repost0

commentaires