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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 07:36

   L’Evangile est formel : nous en avons lu ce passage cette nuit « Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre ». Ainsi commence le récit de la Résurrection de NSJC selon St Matthieu. Le même évangéliste avait signalé au moment de la mort de Jésus « La terre trembla, les rochers se fendirent ». Et le psaume 75 nous fait chanter : « La terre a tremblé et elle est restée dans la stupeur lorsque Dieu s’est levé dans sa puissance de juge afin de sauver tous ceux qui sont doux sur terre ».

   Ah ! Oui ! On veut expliquer la nature sans Dieu, on n’a pas besoin de lui pour reconnaître la prodigieuse construction de l’univers : alors Dieu secoue son œuvre et les hommes affolés sont soudain dans la stupeur : « Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus (au Calvaire) voyant le tremblement de terre furent saisis d’une grande frayeur et dirent : Vraiment celui-ci était le Fils de Dieu » - Au tombeau, une autre réaction « Les gardes furent saisis d’épouvante et devinrent comme morts »’. Dans les deux cas, Dieu s’était levé dans sa puissance de jugement : le jugement des coupables, des révoltés qui ne seraient sauvés que par l’anéantissement du Fils de Dieu fait obéissant jusqu’à la mort, la mort de la Croix -au matin de Pâques, Dieu fait éclater l’innocence de son Fils par la Gloire de sa Résurrection. Jamais deux sans trois dit le dicton : Jésus a averti du troisième jugement public et solennel « Sur la terre il y aura la détresse des nations, les hommes séchant de frayeur dans l’attente de ce qui doit arriver à tout l’univers. Alors ils verront le Fils de l’homme venant avec une grande puissance et une grande majesté ».

   Ainsi, à chaque fois, Dieu exerce son jugement par Jésus. Dans sa mort en Croix, il le retranche de la terre des vivants, dans sa Résurrection, il le fait sortir du tombeau, à la fin du monde il le fera quitter son trône d’éternité où il est assis à sa droite.

   Et voilà ce que nous savons, ce que nous croyons. Ce n’est pas une petite chose, une courte science, une pâle lumière. C’est la connaissance suprême : le psaume 75 commence par ces paroles : Notus in Judea Deus : Dieu s’est fait connaître dans la Judée : ce fut vrai quand les Judéens (les Juifs disons-nous en français) étaient obéissants à leurs prophètes. Mais le peuple d’Israël a nié, a tué celui que les prophètes ont annoncé. Alors comme l’affirme St Paul dans son épitre aux Romains « Ce ne sont pas tous ceux qui viennent d’Israël qui sont Israélites…car Dieu dit dans le prophète Osée : j’appellerai mon peuple, celui qui n’est pas mon peuple et il arrivera que là où il leur fut dit : vous n’êtes point mon peuple, ils seront appelés enfants du Dieu Vivant ». Nous sommes donc devenus l’Israël de Dieu, et, écrit St Robert Bellarmin en commentant : « Dieu est donc connu dans le peuple chrétien et son nom y est grand. Il y a en effet plus de véritable sagesse dans un petit enfant chrétien bégayant son catéchisme, qu’il n’y en a jamais eu dans un philosophe païen ou dans un maître en Israël. Une fois de plus, ce matin, goûtons la joie que nous apportent les Saintes Ecritures.

   Ne jalousons pas ceux qu’elles appellent les méchants ou les iniques ou comme ici ceux qui sont insensés dans leur cœur « Vous avez fait jaillir l’éclat merveilleux de votre lumière du haut des montagnes éternelles et tous ceux dont le cœur était insensé ont été remplis de trouble ». Le lieu dit Golgotha, le Calvaire, avec à son pied le sépulcre de Jésus ne sont-ils pas de ces montagnes prédestinées depuis toujours ? N’est-ce pas de là que nous, nous avons reçu l’éclat de la lumière de Dieu, pendant que les insensés se retirèrent les mains vides. C’est ce que dit encore St Robert : « La victoire que Dieu fait remporter à ses serviteurs sur le mal et sur l’enfer vient de cette lumière qu’il envoie dans leur âme pour leur montrer les ennemis et leurs embûches, en même temps que les biens invisibles qu’il a préparés à ceux qui l’aiment et les maux à ceux qui ne l’aiment pas. La même lumière qui porte les bons au bien, trouble les regards des méchants, les fait s’indigner en voyant les justes pardonner les injures, rendre le bien pour le mal, supporter avec patience, pour Dieu, les peines les plus cruelles. Ils seront obligés de dire : ‘nous insensés, nous avions estimé folle leur vie, et leur fin sans honneur’ ; ces paroles du livre de la Sagesse nous les retrouvons dans la messe des martyrs, les vrais témoins du Seigneur. Mais justement, mes frères, n’avons-nous pas à subir en ce monde dévoyé, au milieu de gens qui ont perdu le sens commun, qui semblent grincer des dents et devenir furieux devant les manifestations de notre foi chrétienne, n’avons-nous pas à subir une sorte de martyr puisque nous sommes témoins du Dieu Vivant. Mais alors, mes frères, comptez sur la justice de Dieu, car s’il se lève pour rendre sa justice, c’est afin de sauver tous ceux qui sont doux sur la terre. Il y a opposition radicale entre les humbles et les orgueilleux, entre les persécuteurs et les victimes, entre ceux qui semblent triompher et ceux qui semblent rejetés des affaires de ce monde (les exclus !). Ne considérez pas la douceur chrétienne comme une faiblesse. ‘La douceur est le caractère des chrétiens, imitateurs d’un Dieu qui s’est montré en ce monde comme un agneau plein de mansuétude qui se laisse égorger sans résister.’ Il l’avait dit notre Jésus, « apprenez de moi que je suis doux et humble de Cœur », c’est pour cela que la douceur est réellement le caractère du christianisme parce que par elle on se soumet à la foi, aux promesses de l’espérance, aux commandements de la charité : elle renferme ainsi toutes les vertus. Notre Maître n’a-t-il pas déclaré dans ses Béatitudes ‘Bienheureux les doux, ils posséderont la terre’. »

   En ce jour, dans lequel Jésus vous apporte joie et triomphe, faites des vœux au Seigneur votre Dieu comme vous y engage ce psaume que je vous ai commenté, faites des vœux, c’est-à-dire promettez à Dieu de lui rendre les sacrifices qui lui sont agréables et que vous imposent votre foi et votre situation au milieu du monde présent. Vous tous, mes frères, qui environnez son autel pour lui offrir des présents, vous qui avez l’habitude, la pieuse habitude d’entourer son autel de vos prières et de vos louanges, ne cédez à quiconque votre place : tenez-la auprès de votre Dieu qui vous donne la vie mais qui, terrible, l’ôte à ceux qui s’appuient sur leur prétendue puissance. Vous, notre Roi victorieux, ayez pitié de nous. Amen. Alléluia !

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