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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 07:02

Les Bonds de l’Epoux : du TOMBEAU

   Nous avons considéré le tombeau de Jésus, le Saint-Sépulcre, et nous en avons respecté le silence. Durant que son corps privé de vie y reposait, nous avons suivi son âme se rendant dans les enfers ou limbes annoncer aux justes qui avaient vécu sur cette terre depuis le début de la Création des hommes, leur annoncer leur rédemption, leur délivrance et leur entrée prochaine dans la gloire des Cieux.

   Mais le tombeau va s’animer : car au matin de Pâques Jésus se relève vivant. Personne parmi les humains n’a été témoin du moment de la Résurrection : « De sa propre puissance, sans le secours ni l’intervention d’aucune force, sans briser ni déplacer la pierre, mais la pénétrant par la subtilité de son corps glorieux, Jésus sort du tombeau, comme il sortit jadis du sein de la Vierge Marie. » La grosse pierre qui bloquait l’entrée du sépulcre et dont les femmes, quand elles se mirent en chemin pour venir parfaire l’embaumement du Seigneur, cette pierre dont elles se demandaient qui donc la leur pourrait rouler afin qu’elles puissent entrer dans le monument, cette pierre va bien s’ébranler, mais c’est un Ange qui la poussera et dans une attitude de victoire et une pointe d’ironie s’assoira dessus ! Et c’est cet Ange qui terrifiant les gardes que les princes des prêtres avaient placés là,  les terrifiant par le bruit du roulement de la pierre et par l’éclat fulgurant de son personnage, c’est cet ange qui sera le premier messager de la plus étonnante nouvelle de tous les temps : il est ressuscité !

   A partir de là vont se révéler les paroles et les attitudes les plus diverses : la fuite des soldats qui reconnaissent le fait, puis leurs mensonges grassement payés par les pharisiens imposteurs ; le mélange de la joie et de la frayeur des femmes qui ont entendu les anges qui maintenant fréquentent le tombeau mais qui n’ont pu convaincre les apôtres trop atterrés ; la course de deux d’entre eux cependant, Pierre et Jean qui pénètrent dans le sépulcre et là sans doute faut-il tenir grand compte de la réaction de St Jean le disciple bien-aimé. Lui-même retrace dans son évangile ce moment émouvant où il voit et plus il examine le linceul, les bandelettes, le suaire, la disposition de ces linges est telle qu’il déclare sans ambages : il vit et il crut. On s’est bien demandé ce que signifiait cette déclaration de foi, sur quelle preuve exacte elle reposait. Ce ne pouvait être sur le fait du tombeau vide, mais bien sur ce que l’apôtre disait des vêtures funèbres du corps de Jésus. Pour plusieurs exégètes de la Sainte Ecriture, auteurs très sérieux et très soucieux du vocabulaire biblique en même temps que de la plus juste compréhension des faits, aucun doute, Jean a été saisi par l’abandon bien particulier de ces linges dans lesquels le corps de Jésus avait été dissimulé ; leur position, leur configuration ont été telles que l’apôtre a saisi sans la moindre hésitation que le Seigneur les avait quittés comme il quitta ensuite le tombeau lui-même, son corps se retirant du linceul comme il s’échappait de la chambre sépulcrale sans que rien ne soit dérangé, sans que rien ne se trouve constituer un obstacle quelconque à ce passage, à cette sortie victorieuse de la mort.

   Personne n’avait pu constater la sortie de Jésus de son tombeau alors que la pierre en fermait encore l’entrée, mais l’apôtre constatait la sortie de Jésus des linges de sa sépulture qui eux n’avaient pas subi de retrait.

   On ne peut trouver le temps de répondre à ces objections souvent primaires et de mauvaise foi qui ont été émises contre la résurrection de Jésus. Au fond, toutes témoignent de l’extrême embarras dans lequel les ennemis de Notre Seigneur se sont trouvés à argumenter contre l’éclatante réalité de sa victoire, répercutée par la transformation radicale de ses apôtres, par la foi conquérante de ses disciples nouveaux, par l’étonnante multitude des martyrs des premiers siècles.

   Plus inquiétant serait à notre époque l’espérance de ces chrétiens qui inclineraient « à espérer de la victoire de Pâques l’avènement d’un monde de rêve dans lequel nous n’aurions plus à participer à la Croix de Notre Seigneur par la foi, les sacrements et la conversion quotidienne », ou encore de ces contemporains qui se veulent encore chrétiens et qui interprètent la Résurrection comme un mythe, celui de la transmutation prochaine de l’humanité par les énergies des techniques et des organisations. Ceux-ci sont proprement des hérétiques qui ne veulent pas reconnaître la valeur et la réalité historique de la Résurrection, les autres sont des chrétiens sans courage et sans amour. Car la Résurrection de Notre Seigneur, si elle a mis fin à sa vie souffrante et méprisée, n’a pas rejeté dans l’ombre le mystère du salut par la Croix. Quand, dans la Nuit pascale, le prêtre prépare le Cierge Pascal symbole de Jésus-Christ ressuscité, il y fixe 5 grains d’encens en disant « Que par ses plaies glorieuses le Christ Seigneur nous garde et nous protège ». C’est en vertu de ses souffrances que le Seigneur est entré dans sa Gloire, mais il y garde à tout jamais les empreintes de sa Passion. Alors ?

   Alors « nous accepterons mieux la Croix dans notre vie sans oublier jamais que dans cette croix la gloire est déjà cachée et qu’elle sera manifestée un jour pour l’éternité bienheureuse » (P. Calmel) Amen.

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