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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 06:39

   Ayant commencé de vous parler des rites et des prières de la Messe, sujet de nos instructions au cours de cette année, j’ai voulu préalablement vous indiquer certaines dispositions qui conviennent pour offrir le Saint Sacrifice.

Nous avons présenté les dispositions matérielles : elles concernent le lieu aménagé pour célébrer le Saint sacrifice, c’est-à-dire les églises et le matériel qu’elles renferment. Je ne m’y attarde pas davantage.

   D’autres dispositions sont appelées ‘intérieures’. Celles-ci concernent par priorité les prêtres qui célèbrent la messe. L’état de grâce est la disposition habituelle que le prêtre doit apporter au sacrifice. St Paul dit qu’avant de recevoir le corps et le sang du Seigneur, il faut s’éprouver soi-même afin de faire le discernement entre le pain eucharistique et le calice d’avec la nourriture habituelle que s’accordent indistinctement les justes et les pécheurs.

   Il va de soi que les fidèles sont tenus à la même disposition s’ils doivent communier, et que, s’ils devaient simplement assister à la messe, ils n’en tireraient leur plein profit, même dans ce cas, que par l’état de grâce.

   Il est instamment, de plus, recommandé au prêtre de se préparer à la Messe par la prière dont la forme la plus élevée est la récitation de l’office (c’est ainsi que font les moines) ou tout au moins ce qu’on appelle l’oraison, prière personnelle dans laquelle le prêtre apporte des considérations sur la grandeur de ce qu’il va faire. Là encore, les fidèles auront avantage à « préparer » leur messe, eux aussi.

   Il y a enfin des dispositions ‘extérieures’ : elles touchent particulièrement les objets qui serviront au sacrifice et les ornements que revêtira le prêtre pour cette fonction.

-vous voyez, en ce moment sur l’autel le voile qui recouvre le calice. Il est de même couleur que l’ornement du jour. Il sert avant tout à une présentation digne et agréable. De côté se trouve la bourse, elle aussi de la couleur du jour, pochette à soufflet, pour y déposer le corporal ; le corporal est étendu sur l’autel sous le calice. C’est une petite nappe carrée. Elle tire son nom de l’office qu’elle remplit : recevoir après la consécration le Corps du Seigneur.

Sous le voile du calice est dissimulé le calice, lequel est recouvert d’un linge, posé à cheval, nommé purificatoire qui sert à l’essuyer ; sur le purificatoire repose la patène, petit plat qui soutient l’hostie, qui sera mis de côté après l’offrande de l’hostie et repris seulement au moment de la fraction de l’hostie ; sur la patène est posée la pale un linge tendu sur un cartonnage pour lui assurer rigidité. La palle (=couverture) sera posée directement sur le calice à partir du moment où celui-ci contiendra le vin.

-la société civile a des habits distincts pour les différentes fonctions exercées par ses responsables ou ses dignitaires. La société chrétienne use d’ornements particuliers dans le plus saint de ses ministères. En général les ornements actuels sont hérités des habits ou pièces de lingerie datant de l’époque romaine :

+L’étole, du latin stola qui veut dire robe. En fait l’étole n’a plus du tout cette forme. Il semblerait que l’étole a remplacé un châle que portaient les orateurs et qui devint chez les chrétiens un vêtement de prière. De fait l’étole n’est portée que par l’évêque, le prêtre et le diacre qui ont tous trois à accomplir le ministère de la parole. C’est un insigne distinctif d’autorité spirituelle. Cependant la prière dite pendant son revêtement garde le caractère de grand vêtement à l’étole : « Rendez-moi, Seigneur, la robe d’immortalité que j’ai perdue dans la prévarication de notre premier père, et bien que je sois indigne je m’approche de vos mystères sacrés, que je mérite donc néanmoins le joie éternelle »

+La Chasuble, du latin casula, petite maison. C’était le grand manteau dans lequel s’enfermaient les Romains. Grande pièce de tissu ronde avec un trou pour passer la tête. Quand on avait à agir, il fallait relever ce grand manteau sur les bras : c’est pourquoi il fallait le soutenir aux encensements, à l’élévation : gestes qui sont encore employés (s’il y a des servants !) mais qui n’ont plus guère d’utilité vraie étant donné qu’on a progressivement échancré la chasuble pour l’alléger jusqu’à cette forme qu’on a baptisé « boîte à violon » où il ne reste plus que deux pans d’étoffe qui reçurent par contre de précieuses décorations.

   Symboliquement la chasuble représente le joug du Christ que doit porter le prêtre et la charité dont il doit être enveloppé. Ainsi s’exprime la prière : « Seigneur qui avez dit : mon joug est suave et mon fardeau léger, faites que je puisse le porter de telle façon que j’obtienne votre grâce »

   Voilà le prêtre revêtu de la justice comme dit le psaume 131, c’est-à-dire des vertus convenables à son ministère. Mais vous comprendrez aisément que les dispositions intérieures des fidèles doivent se rapprocher de ces vertus propres au Sacrifice qu’ils offrent avec Jésus et son représentant :

le combat, nécessaire contre les perfidies diaboliques,

la pureté

la maîtrise sur la sensualité qui fait hélas dériver le spirituel

le courage et la ponctualité au service de Dieu

la dignité de la vocation chrétienne

le joug de la foi et de la loi qu’il faut s’appliquer à l’autel et ensuite dans les détails de la vie.
   C’est bien là qu’on se rend compte qu’entre autres choses que nous aurons à découvrir ou à retrouver, la Sainte Messe est une école parfaite de la sanctification de notre vie. Amen

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