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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 07:47

Nous touchons la fin de notre préparation à Noël, et nous touchons aussi la fin des oracles du prophète Malachie qui a été notre guide durant cet Avent !

Nous avons entendu son annonce de restauration du sacerdoce et de relèvement de son peuple quand seront arrivés ses deux anges, ses deux messagers : Jean-Baptiste et Jésus. Comme pour préparer la suite et la fin de son intervention Malachie revient encore à travers quelques apostrophes sur les désordres de son peuple introduits dans ses relations avec Dieu : qu’il leur suffise de ses rétracter et la prospérité reviendra « alors toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices » (ou comme le commente St Jérôme : tous désireront habiter dans votre pays). Mais en attendant, on continue de prononcer des paroles impies contre la conduite du Seigneur. Cependant, celui-ci a aussi ses consolations et ses consolateurs. Il fait en quelque sorte l’éloge des justes dont il a écouté avec attention les entretiens qu’ils ont entre eux, il affirme même avoir consigné dans un livre ce que ces pieux Israélites avaient dit et fait pour sa gloire : aussi l’avenir est à eux : « ils seront pour moi, au jour où j’agirai, le peuple que je me réserve et je les épargnerai comme un père épargne son fils qui le sert ». « Et vous verrez alors quelle différence il y a entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas ».

Cette remarque si pleine de justice et qui manifeste un cœur si aimant, est suivie d’une véritable explosion. Quel est-il ce jour où Dieu doit agir ?

Nous sommes au dernier chapitre de l’œuvre de Malachie, chapitre bref mais somptueux de l’éclat du jour annoncé et promis.

« Car voici : il viendra ce jour embrasé comme une fournaise : tous les orgueilleux et ceux qui commettent l’impiété seront de la paille, ce jour les embrasera, il ne leur laissera ni racine ni germe ».

N’est-ce pas là la fin du monde ?

Oui, sans doute, mais comme souvent dans les prophéties qu’on appelle « eschatologiques » (qui concernent la fin du monde) les plans se succèdent et parfois se confondent, ce qui doit arriver bientôt avec ce qui doit arriver plus tard. Ainsi dans l’Evangile Jésus annonce simultanément la ruine de Jérusalem et la fin du monde, la première annonçant la seconde, sans qu’il soit toujours possible et facile de délimiter exactement ce qui est propre à chacun des évènements.

Ici le prophète Malachie semble lui aussi traduire deux temps et deux aspects du Jour du Seigneur, car il annonce le premier avènement du Seigneur quand il dit « le Soleil de justice se lèvera pour vous qui avez craint mon nom et le salut sera sous ses ailes ». C’est du moins ce que pensent certains commentateurs. Puis le Seigneur annonce une autre arrivée : celle d’Elie : « Voici, je vous enverrai Elie le prophète avant que vienne le grand et épouvantable jour du Seigneur ».

Vous avez, je pense, tous entendu parler d’Elie. Il exerça sa mission sous le règne d’Achab, roi d’Israël (874-853 av JC). Il lui fut réservé une faveur toute particulière. Selon les indications de la Bible, il ne mourut pas, enlevé de terre corps et âme en un lieu que nous ignorons. La tradition juive, reprise par la tradition chrétienne veut qu’Elie revienne un jour sur la terre. C’est pourquoi vous entendez (c’était l’évangile de dimanche dernier) des prêtres et des lévites demander à Jean-Baptiste : « Es-tu Elie ? ». Bien sûr, Jean est formel : « Je ne le suis pas ». Cependant, il est à remarquer qu’en annonçant au prêtre Zacharie la naissance future de son fils l’ange Gabriel lui dit : « il précèdera le Seigneur avec la force d’Elie, pour ramener les cœurs des pères vers leurs fils » Or ces paroles sont celles du prophète Malachie - et que notre Seigneur lui-même, interrogé par ses disciples : « que disent les Scribes qu’il faut d’abord qu’Elie revienne » Jésus leur réplique « Je vous déclare qu’Elie est déjà revenu mais qu’ils ne l’ont pas reconnu ». Cela pourrait mettre un terme à la discussion. Non, rassurez-vous, car l’Evangéliste (c’est St Matthieu) conclut : « les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean-Baptiste ».

Donc le retour d’Elie n’est pas à éliminer. Nous le croirons d’autant moins qu’en livrant le message de la Sainte Vierge Marie à Mélanie Calvat, lors de son apparition à La Salette, nous l’avons entendu dire : « L’Eglise sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. Mais voilà Enoch et Elie remplis de l’Esprit de Dieu : ils prêcheront avec la force de Dieu et les hommes de bonne volonté croiront en Dieu et beaucoup d’âmes seront consolées ; ils feront de grands progrès par la vertu du Saint-Esprit et condamneront les erreurs diaboliques de l’Antéchrist ». Pourtant quelques secondes après, Notre-Dame annonce : « Enoch et Elie seront mis à mort ». Il paraît donc qu’Elie, avec Enoch, sera le dernier témoin de la miséricorde de Dieu avant ce que la Saint Vierge appelle « le temps de l’abîme » et que Malachie nomme le grand et épouvantable jour du Seigneur.

Ainsi Malachie qui nous a ouvert le temps du premier Avent, du premier Avènement de Notre Seigneur, nous ouvre aussi le temps de son second Avent, de son second Avènement où selon la promesse de notre Maître, il reviendra avec puissance et majesté…alors se lamenteront toutes les tribus de la terre ! » ce dernier avertissement rejoignant la solennelle affirmation du Seigneur proférée par la bouche de Malachie : « Car mon nom est grand parmi les nations ».

« Dites-nous quand ce sera » demandaient Pierre, Jacques, Jean et André à Jésus. Curiosité légitime ou curiosité malsaine ?... Jésus leur répondit simplement : Attention qu’on ne vous égare !

N’en cherchons pas davantage à percer le mystère. Force et vigilance, et le seul souci de magnifier le Nom du Seigneur nous suffisent. Amen

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